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EAN : 9782754832588
120 pages
Futuropolis (17/08/2022)
3.79/5   31 notes
Résumé :
Anna, 29 ans, croise dans une manifestation Leïla, une amie d'enfance qu'elle avait perdue de vue. Quand la police charge après avoir lancé des grenades lacrymogènes, elles échappent de peu au pire. Bientôt Leïla présente à Anna d'autres manifestations qui l'entraînent plus loin dans la contestation.
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Anna, 29 ans, participe par hasard à sa première manifestation. Nassée, chargée, arrosée de gaz, elle découvre la répression mais aussi la bienveillance qui s'instaure spontanément entre les participants. le besoin de s'informer, de revenir, de s'engager s'impose à elle. Les injustices quotidiennes lui apparaissent soudain et elle va s'éloigner de certains amis dont les occupations lui semblent désormais futiles. Il est vrai que les causes à défendre sont nombreuses : droits des femmes, des migrants, justice sociale et écologie, anticapitaliste et violences policières,… « Avant, je ne voyais pas, ou alors je faisais comme si je ne voyais pas, j'avais normalisé… Mais maintenant, tout m'explose à la figure… Tout me rend folle, j'ai l'impression qu'on sait tous que rien ne va et que le monde est à l'envers, et qu'on ne peut rien changer… »
Sa grand-mère à qui elle rend visite régulièrement à la maison de retraite, lui raconte sa jeunesse à Turin au début des années 1960 : les grèves générales, les violents affrontements sur la Piazza Statuto,…
Sa conscientisation progressive, ses doutes, ses interrogations sont parfaitement suggérés, par petites touches discrètes, des dialogues soigneusement pensés. Une manifestation est « un rituel collectif […] redonne de l'énergie ». On continue « malgré les claques et les échecs », « parce qu'on pense à celles et ceux qui ont réussi… et peut-être aussi pour se dire que, face à ce qui est en cours, on aura au moins essayé de lutter… ». « Et pourquoi le problème ça serait d'être en colère et pas de ne jamais l'être ? »

Si on pourra se sentir quelque peu dérouté, gêné même, au commencement de cette lecture, par la naïveté du propos, celle-ci correspond parfaitement à l'immaturité d'alors de la narratrice. Progressivement, son analyse s'affine et gagne en profondeur. Cette histoire est finalement fort bien fichue, forte certainement d'une expérience personnelle, restituant aussi bien la diversité des causes que des profils militants, les écueils et les dangers rencontrés. Mine de rien, Hélène Aldeguer a réalisé ici une sorte d'enquête sociologique d'une grande finesse, qui se lit comme un témoignage très personnel.

Article à retrouver sur le blog :
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Le dessin est travaillé en aplats uniquement, avec une gamme de couleurs limitée, comme une trichromie, un bleu horizon, un ocre rouge et un noir, avec leurs nuances respectives. le dessin est traité en vectoriel, comme du découpage de formes, cela donne un style un peu raide, mais compensé par la douceur de la gamme colorée, et cette raideur devient alors mouvante pour les mouvements de foule, plus intimiste dans les moments calmes, et jamais outrageusement lyrique ce qui aurait trahi le propos.

Anna est au chômage, elle se rend compte que sa vie n'a pas vraiment de sens, elle n'a plus trop d'affinités avec ses amis qui travaillent et qui vivent insouciants de ce qui les entoure. Un jour, elle se retrouve embarquée dans une manifestation, elle va y prendre goût et se lancer dans le militantisme.
Le ton du récit m'a beaucoup étonné, il n'est pas directement militant, les idées et les raisons transparaissent derrière un récit personnel, une histoire de vie, de rencontres par lesquelles elle en vient à agir, à militer. le ton est finalement plus juste et plus lucide. Cette bande dessinée ne raconte pas contre quoi on lutte mais comment on en arrive à lutter, il humanise les personnages, et par la même occasion aussi leurs idées.

Est-ce que cette histoire donne envie d'aller manifester, la réponse est oui, est-ce que cette histoire vous dit contre quoi manifester, la réponse est non, mais c'est un peu plus subtil que ça, elle nous dit simplement qu'il y a des choses qu'on ne peut accepter, et qu'on a pas le droit de se taire comme si de rien n'était.
C'est un récit touchant, fin et lucide, et qui nous donne à réfléchir.

« Et pourquoi le problème ça serait d'être en colère et pas de ne jamais l'être ? »
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Anna est au chômage et doit faire face à une situation de précarité. Quand elle sort avec ces copines, elle ressent une sorte de fossé dont elle a du mal à expliquer. Un jour, elle regarde autrement une manifestation. Inconsciemment, elle s'introduit à l'intérieure d'une et noue rapidement un lien avec une inconnue. Bien qu'elles reçoivent une bombe lacrymogène, l'expérience en reste positive. La question "Et pourquoi le problème ça serait d'être en colère et pas de ne jamais l'être? ". A partir de là, elle s'engage de plus en plus. Et étonnamment, cela la rapproche de sa grand-mère elle aussi qui a lutté. Hélène Aldeguer ne propose pas vraiment une critique sociale. Mais plutôt une interrogation sur le rôle que chacun peut jouer pour exprimer son mécontentement et son action concrète dans un collectif. Est-ce qu'il faut accepter que l'on ne peut rien changer car les politiques font toujours ce qu'ils veulent? Mais si tout le monde pensait ça, ne serait-ce pas donner toute autorité à des dirigeants qui ont d'autres d'intérêts et enjeux que les citoyens de base? Qu'elle est la limite entre ce qui est acceptable ou pas? le personnage survole ces sujets. Elle perçoit la notion de lien et de solidarité autrement. Les convictions restent très secondaires. Jusqu'où cela peut aller? Nous ne le saurons pas. La créatrice souligne la présence de la violence policière. Elle est aussi bien dans la stratégie pour casser les défilés, les limiter, les dissoudre. Pour y arriver, les représentants de la loi utilisent aussi bien les coups, les grenades de désencerclement, les flash-balls... L'ouvrage se termine avec une balle en caoutchouc dans l'oeil d'une manifestante et les slogans "Police assassins!!" raisonne. On sait qu'il y a eu de très nombreux blessés graves lors des manifestations des gilets jaunes dont la perte d'un oeil. Est-ce que la lutte se résume juste à cette dichotomie?
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Anna est à la terrasse d'un café avec son amie Maeva. Elles préparent un week-end à venir, une baraque à louer… le décalage entre les 2 jeunes filles est palpable, Anna parle de chômage, de difficultés pour payer, Maeva ne semble pas l'écouter. Une manif passe…

La vie d'Anna ne sera plus la même. de cette première expérience va naître un engagement, une prise de conscience. C'est aussi le début d'une nouvelle relation avec sa grand-mère que Anna visite tous les dimanches à la maison de retraite. Une grand-mère qui fut active dans l'Italie de 1962 pendant les grandes manifestations ouvrières.

On va donc suivre Anna, ses premiers pas en tant qu'activiste, prenant part aux préparatifs des manifs, menant des actions anti-pub, aidant dans une cantine solidaire. On la sent grandir, évoluer, prendre confiance en elle et en ses engagements.

Hélène Aldeguer, habituée des BD « politiques », signe un album engagé, militant. La violence policière, ou celle des casseurs, est présente, forte mais le dessin, faussement naïf autour du bleu et du rouge, permet de suivre Anna sans jugement, sans dogmatisme. Chacun se fera sa propre idée.

Pour ma part j'ai été touché par Anna, par sa volonté citoyenne d'agir, sa sensation de faire partie d'une famille. Une lecture intense que je conseille donc, que tu sois engagé, politisé ou juste citoyen lecteur !
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Anna prend un verre avec son amie Maeva dans un beau quartier de la ville. Derrière la vitre, des gens manifestent. Anna va passer de spectatrice à actrice.

S'engager, manifester pour dénoncer les problèmes de notre société.

Hélène Aldeguer décrypte dans cette bd, les motivations des militants, ce qui pousse à manifester, à s'engager.

Elle dresse des profils différents qui se cotoient, la solidarité, la lutte qui profite à chacun pour un monde meilleur. Les différentes façons de s'engager, de se rendre utile dans notre société, de changer les comportements et attitudes.

Anna va se transformer, découvrir le combat de sa grand-mère avant elle en Italie, oeuvrer pour la collectivité.

Les sujets de contestation sont nombreux : écologique, féministe, antiraciste, anticapitaliste, demandant l'égalité des races, des genres...

Le récit est très agréable à lire, le graphisme est en quadrichromie, très plaisant.

Ma note : 8.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Avant, je ne voyais pas, ou alors je faisais comme si je ne voyais pas, j'avais normalisé… Mais maintenant, tout m’explose à la figure… Tout me rend folle, j'ai l'impression qu’on sait tous que rien ne va et que le monde est à l’envers, et qu'on ne peut rien changer…
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Et pourquoi le problème ça serait d'être en colère et pas de ne jamais l'être ?
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Et pourquoi le problème ça serait d'être en colère et pas de ne jamais l'être?
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Et pourquoi est-ce qu'on continue malgré les claques et les échecs ? Parce qu'on pense à celles et ceux qui ont réussi... et peut-être aussi pour se dire que, face à ce qui est en cours, on aura au moins un peu essayé de lutter.
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"Tu vas voir ! Faire un truc tranquille et créer un lien solidaire.. contre la déprime, c'est ce qui est le plus efficace ! "
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C'est une rentrée tout en fiction que vous préparent les auteurs de Futuropolis. Une rentrée d'enquêtes en Italie avec Gauloises, d'engagement avec Manifestante, de folie douce avec La Vie me fait peur, de folie dure avec Le Labyrinthe inachevé. Vivement le mois d'août !
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