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EAN : 9782361572587
260 pages
TRANSBOREAL EDITIONS (17/10/2019)
4.18/5   14 notes
Résumé :
Lodewijk Allaert a accompli à pied la traversée des Carpates sur 2 000 kilomètres. Il a emprunté dans ces montagnes légendaires les chemins de transhumance pour sillonner le dernier sanctuaire sauvage d’Europe. En quatre mois, il a côtoyé des bergers baroques, des cueilleurs de myrtilles au sourire pourpre, des paysans hors du temps et des Tsiganes venus s’isoler de la fureur des villes. La marche a décanté les idées reçues, et une autre Europe s’est révélée. Elle a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les Carpates, c'est tout d'abord un ensemble montagneux qui s'étale d'ouest en est, sur plusieurs pays. Partant de l'Autriche, les Carpates traversent la Tchéquie, la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne, la Serbie, la Roumanie et l'Ukraine.
C'est ce massif montagneux mythique que Lodewijk Allaert et sa compagne Kristel décident de découvrir à pied et sac au dos, un périple de 2000 km en quatre mois qui, au départ de Bratislava en Slovaquie, va les mener en Pologne, Ukraine et Roumanie. Souvent seuls dans ces étendues sauvages peuplées de loups, sangliers, lynx et le plus mythique, l'ours, nos deux marcheurs vont devoir affronter les rigueurs du climat, les difficultés du chemin, la hargne des chiens de troupeaux ainsi que le manque d'eau et de nourriture. Mais quelle exaltation lorsque leurs pas les mènent dans des paysages à couper le souffle, au sommet des cimes ou dans des bois vastes et mystérieux comme des cathédrales. L'auteur communie avec cette nature encore sauvage et nous transmet cette émotion intacte et fraiche comme l'eau des torrents. Les rencontres sont étonnantes, souvent chaleureuses. Paysans, bergers, cueilleurs de myrtilles croisent leur chemin tandis que certaines rencontres comme celle de Marius le sauveteur en montagne ou Irino le pope, émaillent le voyage d'amitié et de chaleur. Les épiceries de villages perdus sont aussi des lieux de vie et de rencontres.
Loodewijl Allaert est curieux de l'autre et plein d'empathie. Ses rencontres sont prétextes à des échanges. Grâce à sa grande culture, il donne vie à ces contrées traversées en nous contant leur histoire et leurs légendes.
Une galerie photos ainsi que des cartes retraçant le périple de nos marcheurs agrémentent la lecture
Un vrai bonheur que ce voyage hors des sentiers battus, à travers une nature sauvage et préservée. L'auteur sait à merveille transmettre son émerveillement et ses découvertes, il nous entraine dans son sillage avec simplicité et dans un style alerte teinté de poésie.

Ce récit a été sélectionné pour concourir pour le Prix littéraire Terres d'Ailleurs 2020. Ce prix récompense un livre d'aventure vécue, une aventure/voyage /découverte d'un ailleurs au travers du regard d'un(e) auteur(e).

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Formidable voyage à pied à travers les montagnes légendaires et mystérieuses des Carpates.
Ce livre est une grande fresque géographique imprégnée d'émerveillement, d'humour, de situations cocasses, de rencontres (souvent insolites, toujours attachantes). On s'enfonce dans les forêts primitives d'Europe centrale, on suit les chemins de transhumance des bergers roumains, on partage le feu avec un punk paysan, un repas avec un ermite orthodoxe, on voyage dans le temps avec les tsiganes et les montagnards ukrainiens. Et bien d'autres surprises...
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Génial récit de voyage de l'autre côté de l'Europe à la fois proche et tellement exotique, merci pour ce beau périple!
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Un hymne à la marche, à la nature, aux grands espaces et à la montagne. Un récit passionnant et remarquablement conté.
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Carpates, La traversée de l'Europe sauvage. C'est sous ce nom frappant comme un bloc de roche sur la surface de l'imaginaire que Lodewijk Allaert nous présente son nouveau livre de voyage à travers l'Europe Centrale et Orientale, de Bratislava, la capitale slovaque et jusqu'à Orșova, sur les rives du Danube, en Roumanie. L'auteur n'est pas à sa première expédition. Avec Kristel, sa coéquipière, il avait décrit déjà dans Rivages de l'Est (2012) pour raconter leur expédition de 110 jours en kayak, de Budapest à Istanbul.

Nous rencontrons cet auteur passionné pour parler de l'irrésistible appel des cimes carpatiques qui est à l'origine de son livre passionnant, sensible et rempli d'humanité.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les slaves parlent fort et sans retenue. Je ne comprends pas ce qu'ils disent mais je vois qu'il le disent avec franchise, sans manière ni arrière pensée. Leur simplicité est au bocage ce que notre arrogance est à l'agriculture intensive.[...]
A l'Ouest, nous ne sommes ni chauds, ni froids. Nous sommes tièdes, tempérés, timides comme un matin d'avril ou grincheux comme un automne pluvieux. Sous les latitudes slaves, l'entre-deux est absent. Le caractère est marqué par les extrêmes. Il est aussi brûlant que l'été continental et aussi piquant que les vents glacés du Grand Est. p92
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Myjava est le symbole d’un genre nouveau, né de l’union entre l’ouvrier et la kolkhozienne qui brandissent le marteau et la faucille dans le ciel de Moscou. Le projet était le suivant : la kolkhozienne au champ nourrirait l’ouvrier à l’usine pour que les machines qu’il fabrique améliorent le rendement des moissons qui nourriraient encore plus d’ouvriers et ainsi de suite. L’idée du cercle vertueux, en somme. Les hommes dormiraient tous ensemble dans de grands immeubles fonctionnels qu’on dresserait au cœur de la ville, face au clocher à bulbe de l’église. Tout le monde serait logé à la même enseigne et tout le monde dominerait cette campagne ingrate qui n’avait pas été créée par le miracle industriel. Chaque matin, les bus viendraient chercher les travailleurs sans que ceux-ci aient besoin de marcher, de flâner ou de respirer cet air dangereux qui n’adhérait pas à la doctrine. Les citoyens s’affranchiraient des croyances et de la nature. Ils deviendraient d’honnêtes camarades entièrement dévoués aux idéologies du Parti. Ils ne perdraient plus leur temps à croire ou à rêver. Ils ne perdraient plus leur temps à être des hommes, tout simplement. Ils seraient des outils qui fabriqueraient d’autres outils pour alimenter l’appétit d’un État qui, en contrepartie, s’efforcerait de les immuniser contre cette maladie héréditaire qui fabriquait en eux des émotions, lesquelles les éloignaient des machines et les rendaient donc moins productifs.

Carpates, La traversée de l'Europe sauvage. (p.37)
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Pour la première fois, je me sens léger. J'ignore si cela vient de la vision de cet aigle, ou tout simplement de l’habitude, mais après vingt-sept jours de marche nous ne marchons plus de la même façon. Nous marchons mieux. Je sens une sorte de second souffle. Vingt-sept jours c’est le temps qu’il faut pour voir de réels changements intervenir en soi. Curieusement, c’est presque le temps d’une lune. Faut-il y voir un signe ? Toujours est-il que la métamorphose opère. Je me sens pousser des ailes comme si la pesanteur éclatait. J’atteins une sorte de volupté, une douce ivresse qui modifie ma perception. Je réapprends à voir l’immensité et le minuscule, à écouter, sentir et ressentir. Chaque couleur, chaque sensation, est un saisissement. Le vert de la forêt, le bleu du ciel, un insecte au bord du chemin, la nuit qui tombe, la lumière du matin, le souffle du vent sur la peau. Tout m'exalte. L’expérience du réel devient une émotion pure. Je regarde le feuillage frissonner dans le vent. Les arbres aussi semblent repus des cascades de soleil qui se déversent sur eux. Si la photosynthèse permet aux végétaux de synthétiser de l’énergie par le biais de la lumière, la podosynthèse est chez le marcheur, cette faculté à régénérer l’émerveillement par l’action simultanée de l’esprit et du mouvement.

Carpates, La traversée de l'Europe sauvage. (p.54-55)
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Allongé dans l'herbe, je regarde longuement les étoiles éclore une à une, puis mes paupières se ferment. Je m'endors paisiblement. Je me réveille quelques heures plus tard, j'ignore pourquoi. Mes yeux se sont ouverts comme des hublots. Le ciel est d'une profondeur insondable. Les étoiles sont partout. Je flotte parmi elles comme un cosmonaute dans l'infini.
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Nous repartons songeurs sous un ciel lourd comme le métal. À la tombée de la nuit nous posons les sacs dans une vaste clairière. Une lumière rouge embrase la frondaison. La forêt revêt sa plus belle parure. J’allume un feu de bois et le temps se fissure dans les flammes. Les tensions se dénouent. Nous enlevons nos chaussures comme on brise des chaînes. Nos pieds se libèrent. Il n’y a rien de plus beau à dire que le silence alors on se tait. Les braises crépitent. Je jette quelques lignes sur mon carnet. Ce soir la tente restera dans le sac et nous nous couchons sur un matelas d’herbe grasse, au milieu des renoncules et des pâquerettes.

Carpates, La traversée de l'Europe sauvage. (p.49)
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