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EAN : 9782330061722
156 pages
Actes Sud (06/01/2016)
3.25/5   16 notes
Résumé :

Dans ce roman mêlant fiction et réalité, Taleb Alrefai met en scène son propre personnage, témoin d’une histoire d’amour dont il nous livre les soubresauts avec compassion, sans porter de jugement. Une jeune Koweitienne, Kawthar, défie sa famille, pourtant libérale, et dévoile aussi bien le machisme ambiant que le mensonge et la dissimulation dans la vie sociale et intime des femmes.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'histoire du combat d'une femme pour sa liberté,liberté d'aimer,de vivre,dans un pays musulman,arabe,uniformément machiste.
Nous sommes au Koweit.Kawthar,belle jeune femme chiite,la trentaine, responsable de portefeuilles de personnalités VİP dans une banque, s'éprend d'un client.Le dit client,sunnite ,de surcroît marié et pére de trois enfants veut et va l'épouser, suite à une liaison de quatre années, une situation pas des plus commodes ("La phrase horrible de ma mère me revient," Il n'y a pas d'autre homme au Koweit?",").
Son cher pére, qu'elle idolâtrait ,mort,elle quitte le domicile familial pour vivre seule. La famille y étant contre, une décision qui va couper les ponts. Elle semble dans une impasse, mais c'est sans compter avec sa personnalité tenace , qui va dévoiler peu à peu ses desseins, ses craintes,ses espoirs à l'orée de ce mariage solitaire , pas comme les autres.....dans le contexte de son pays.
L'auteur, Taleb Alrefai lui-même alterne la narration avec Kawthar se mettant en scène en tant que meilleur ami de son pére, dans le récit,estompant les limites entre fiction et réalité.
Koweit ou,un quelconque pays européen, l'être humain ne change pas ,homme ,femme , ceux sont les mêmes peurs,espoirs,faiblesses,ruses,émotions....donc dans le fond de cette histoire peu de dépaysement, mais il y a les détails,qui nous rappellent le contexte,("Ici la société brise et réprime le désir féminin ,l'empêche de déclarer sa flamme et d'exprimer sa souffrance "/ Ici, un homme marié peut épouser sa maîtresse, même si dans le fond éthiquement cela semble peu acceptable,du moins dans le récit.).
Je ne connais pas le Koweit,mais vu que c'est un pays musulman arabe,dont les lois concernant les familles musulmanes sont encore les lois de la Charria ,j'ai trouvé étonnant, que la femme malgré la pression sociale a quand même des droits,comme ne pas porter le voile(impossible en Arabie Saoudite ou en Iran),pouvoir habiter seule,même si c'est au prix fort,pouvoir avoir une position professionnellement prestigieuse,...( bien sûr relativement, comparé à d'autres pays similaires)....j'ai été troublée aussi par le fait que même dans ce tout petit pays, la scission chiite et sunnite est forte, et bien que deux branches d'une même religion, un mariage mixte y est inacceptable, socialement parlé.
Kawthar déterminée à conquérir son indépendance , va-t-elle épouser l'homme qu'elle aime, et substituer la tutelle du pére à celle d'un mari,ou rompre et prendre un chemin encore plus épineux,hors du mariage?.....
Un beau roman, le premier que je lis d'un auteur Koweitien, un pays que je ne connais pas ,qui ne m'attire pas spécialement ,mais dont j'aimerais connaître un peu plus de sa litterature après ce premier livre.


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La littérature des pays du Golfe reste pratiquement terra incognita en nos contrées eu égard à la rareté des traductions proposées par les éditeurs français. A quelques exceptions près : la romancière saoudienne Raja Alem ou l'écrivain yéménite Ali Al-Muqri, par exemple. Un grand merci à la collection Sindbad d'Actes Sud qui nous permet, en ce début 2016, de découvrir un auteur koweïtien, Taleb Alrefai, dont les livres sont, parait-il, pour la plupart centrés sur la condition féminine dans son pays. C'est le cas dans Ici même, un roman où Alrefai se met d'abord brièvement au premier plan avant de laisser la place aux confidences de Kawthar, son héroïne, la fille très chère de son meilleur ami. Fiction ou réalité ? Peu importe, le livre est un témoignage vibrant et douloureux de la vie d'une femme d'une trentaine d'années à Koweit City. Qui n'a pas à plaindre, a priori, car issue d'une famille aisée et travaillant dans une grande banque. Et cependant, "Ici, la société brise et réprime le désir féminin, l'empêche de déclarer sa flamme et d'exprimer sa souffrance." Kawthar est amoureuse mais elle se heurte à tous les obstacles : elle est chiite, il est sunnite ; il est déjà marié et père de 3 enfants et bien qu'il lui jure de vouloir divorcer, elle a du mal à le croire. Après tout, il a le droit, car c'est un homme, d'avoir deux épouses. Reniée par sa famille et menacée par son oncle, Kawthar a brisé le coeur de son père, dont elle était la fille préférée. Il en est mort, peut-être pour cette raison. Alors, pendant un jour, une nuit et un matin, quelques heures avant son mariage, elle s'interroge et se souvient. Pourra t-elle partager cet homme qu'elle aime tant mais qu'il lui arrive de mépriser pour ses hésitations, sa lâcheté et peut-être ses mensonges ? Jusqu'au bout, en imposant de temps à autre son personnage d'écrivain sage, lettré et solitaire,Taleb Alrefai nous enchante avec sa prose limpide et vive dans un thriller sentimental et social alors que le destin de son héroïne va se jouer. Femme indépendante et émancipée, Kawthar est tiraillée dans deux directions contraires, aucune ne lui assurant la certitude d'être heureuse. Pendant 150 pages, le romancier nous fait tout partager de ses pensées. Et c'est aussi captivant et touchant que possible.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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L'auteur mêle sa propre expérience, son travail au ministère koweïtien de l'Information, ses faits et gestes, sa famille, au récit d'une histoire d'amour.
Kawthar est issue d'une riche famille chiite, plutôt libérale. Elle tombe amoureuse d'un homme sunnite, marié, père de deux enfants, avec tout ce que cela implique : jalousie, doutes, rejet de la famille.
Taleb Alrefai fait preuve d'une belle douceur et de beaucoup de tendresse pour décrire cette femme indépendante, mais malgré tout prisonnière de l'amour qu'elle porte à son père et des traditions étouffantes de cette société paternaliste.
Malheureusement au fur et à mesure des pages cela devient trop long, il ne se passe pas grand-chose au fond. Peut être est-ce la traduction qui m'a posé problème, mais le fait est que je n'est pas vraiment accroché à ce livre.
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Magnifique roman dont l’action se déroule au Koweït. Une belle histoire d’amour où l’héroïne brise les conventions sociales et familiales. Elle veut vivre seule et épouser un sunnite. En plus, il est déjà marié et 3 enfants. Très bien écrit mais j’aurais aimé une suite à ce récit. Je suis donc restée sur ma faim même si cela m’a donné un avant-goût d’un pays dont la littérature est relativement méconnue. Un auteur à découvrir
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Kawthar est la fille chérie de son père. Cette relation privilégiée a un revers : sa mère et ses trois soeurs aînées ont toujours eu une dent contre elle. Quand, une fois adulte, Kawthar entame une relation avec un homme marié, sunnite de surcroît, même son père la renie.
Pourtant, surtout pour une femme moderne comme elle, la situation n'est pas facile. Briser le ménage d'un époux et père ? Accepter de devenir une seconde épouse, la législation koweïtienne autorisant un homme à avoir plusieurs femmes ? Comment s'abaisser à cela ? Et pourtant, pourquoi ne pourrait-elle pas enfin répondre à ses désirs et son besoin d'indépendance ?

Ici même est un roman très court sur les tergiversations d'une femme, dans un pays où la culture entrave beaucoup la liberté féminine. Rencontrer un homme dans un lieu public sans être mariés ? Avoir son propre appartement ? Beaucoup de combats restent à mener dans ce pays.

Encore une fois, en sortant des sentiers battus, je me suis exposée au risque de ne pas être touchée par ma lecture. C'est ce qui s'est produit dans ce roman, dont je suis restée accrochée simplement parce qu'il était court. Je l'ai trouvé lent et peu immersif.
Mais comme toujours, je ne regrette pas cette découverte, qui m'a donné un petit aperçu de la culture koweïtienne.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
J'étais en troisième quand pour la première fois de ma vie je parlai à un garçon et au bout de trois conversations, je compris qu'il tournait autour du pot et qu'il cherchait plutôt à parler de choses sexuelles.Alors, pour couper court, je lui demandai de ne plus me téléphoner avant d'avoir lu un roman de Dostoïevski.Je n'entendis plus jamais le son de sa voix.(Koweit)
P.68
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C’est étrange, un contrat de mariage ! À travers un mur élevé, une porte s’ouvre pour laisser passer deux êtres. Avant cette porte, c’est le temps des sentiments, tout un monde… Une fois la porte franchie, c’est autre chose. J’ai beaucoup entendu sur les problèmes qui adviennent après le mariage. J’imagine la suite et c’est comme si ce contrat constituait une sorte de poisse apposée sur l’histoire d’un homme et d’une femme. Un démon, caché dans l’encre du contrat de mariage, murmure à l’homme : “Cette femme est devenue ta servante et ta propriété, tu peux faire d’elle ce qu’il te plaît.” Le démon murmure à la femme : “Cet homme est devenu tien, tu te dois de le suivre.”
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Il émane de ton allure virile un magnétisme, qui laisse tes plus proches collaborateurs pétris d’admiration pour ton calme, ta courtoisie et ton élégance. Tu es “intelligent”, tu façonnes ton image à la perfection, tout comme ta prestance, ta grâce, ton regard. Tes vêtements distingués, la montre à ton poignet, l’éclat de tes souliers, ton pas quand tu avances… Tu séduis et tu tentes n’importe quelle jeune fille, n’importe quelle femme se laisserait amadouer.
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Est-ce qu’un homme marié à deux femmes les rassemble dans le même lit pour faire l’amour ? Ce doit être excitant de s’allonger entre nous dans les mêmes draps. Qu’y a-t-il de mal à ce que deux femmes partagent le même homme ?
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L’homme prend du corps féminin ce qu’il désire, comme un dû dont il a payé le prix par quelque promesse éphémère. La femme considère que faire l’amour est un début, l’homme considère que c’est une fin en soi.
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Video de Taleb Alrefai (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Taleb Alrefai
'On the Map', 2012 : Taleb ALREFAI.
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