Au temps de la révolution, un lettré qui s'appelait Sénac de Meilhan se trouva obligé d'émigrer. Il avait une des plus belles bibliothèques de France, dont il ne put rien emporter. Dans son exil, comme un ami lui demandait s'il n'était pas malheureux loin de ses chers bouquins : "J'aurais bien peu appris de mes livres, répondit-il, si je n'avais d'abord appris à me passer d'eux." Parole profonde, et qui vaut pour nous. (p 383)
Alors commença de prendre corps dans les journaux parisiens la honteuse légende de la captivité agréable et dorée. Aux yeux de ceux que nous avions laissés chez nous, on nous représentait comme menant une existence presque enchanteresse, courant de divertissement en divertissement, et perplexes pour choisir chaque soir entre concerts, spectacles et causeries.
Je me souviens encore de ce train qui s'arrêta longuement en face du nôtre près d'Oppeln, sur les voies de garage où l'on nous avait détournés, pour laisser le passage aux renforts allemands et hongrois qui filaient à toute allure dans la direction du front russe, avec leurs tanks et leurs canons.
GONCOURT RESULTAT
Annonce en direct de chez Drouant du résultat du prix Goncourt par F rançois Nourissier décerné à
Jean VAUTRIN pour son livre "un pas vers le bon
dieu", suivie de l'annonce du prix Renaudot par
Francis Ambrière décerné à
Philippe DOUMENC pour son livre "
Les Comptoirs du Sud". - GP F.Nourissier au milieu des micros. GP F.Ambrière au milieu des micros.