Nous savions que ce second tome nous réserverait bien des trépidations et révélations, et nous ne pouvons que saluer l'ingéniosité de
Farah Anah, qui parvient à nous emmêler dans une toile se tissant d'une soie aussi fourbe que voluptueuse.
La passion, qu'elle soit politique, égotique, ou amoureuse, gouverne le Royaume d'Hérulya.
Hérulyia dévoie, fourvoie, murmure, mais transforme également la fragile innocence en armure d'or.
Cérès gagne en assurance, et développe un sens affûté de la manipulation : est-ce sa personnalité qui s'épanouit ou ses pouvoirs qui irradient ?
Notre oisillon prend son envol, en quête de ses origines et de son identité, mais également animée par ses émotions qui la débordent.
Si Lesath demeure sa boussole, elle peut également s'etayer de nouveaux appuis.
Le passé est omniprésent, tourbillonne et caracole.
Nous en devenons assoiffés, savourant les réminiscences d'Altaïr et Lesath sur des moments clefs de leur vie. Ceux-ci nous apportent une compréhension de leurs motivations, de leurs fêlures et de la magie de leur relation. Cette dernière est teintée de tellement de loyauté et de tendresse, que l'on anticipe et s'approprie leurs tourments
« The Wrong Prince » n'est pas une lecture pacifiante. La plume de
Farah Anah guerroie avec nos nerfs. Nous sommes des marionnettes guidées par la dextérité de l'auteure à manier nos émotions, les nouant insidieusement pour les mener à leur paroxysme… L'angoisse, alimentée par la cadence du récit, nous sert le ventre. Et même les élans de fraicheur sont pigmentés de Carmin.
Si l'on parvient à démêler certaines intrigues, d'autres nous laissent bien songeurs et impuissants. Et surtout, chaque voile levé amène sont lot de questionnements. C'est une lecture en éternelle relance.
« The Wrong Prince » oxyde nos défenses en s'insinuant doucereusement dans notre palpitant. C'est un périple que
Farah Anah nous offre, alternant asphyxie et espoir.
Jusqu'au bout nous sommes funambules sur le fil tendu d'Hérulya.