J'ai découvert il y a peu l'existence de cet album, alors que j'étais sur les traces d'autres albums d'Andreas. Comme j'ai lu Rork récemment (oui, découvrir Rork seulement en 2021, il n'y a pas de quoi faire la maligne, je ne vous le fais pas dire), je connaissais le personnage de
Raffington Event, tout droit sorti de la série... Rork, évidemment. Et comme les premiers tomes d'Arq m'ont filé sous le nez à la bibliothèque municipale, je me suis rabattue sur cet album de courtes histoires, à l'origine publiées en 1984 (donc en plein milieu de la publication de Rork), et astucieusement rééditées en 2016 par
Le Lombard.
Le Lombard aurait d'ailleurs pu être plus explicite sur le contexte de publication, car rien n'indique qu'il s'agit d'une réédition (peut-être la première histoire est-elle d'ailleurs une nouveauté concoctée en 2016, je n'en sais trop rien). Et je ne saisis pas trop le but du Lombard avec la collection Signé, qui serait "la preuve de [l']engagement [des auteurs], de la sincérité de leur création", etc., etc.
Car il n'y a clairement pas de quoi s'extasier sur cet album. Andreas y reprend certaines thématiques - l'étrange, le surnaturel, le paranormal, l'ésotérisme - qui
lui sont chères, mais de façon beaucoup plus légère que dans Rork, et même humoristique. Quant aux découpages (les amateurs d'Andreas savent que ses découpages sont la pierre d'angle de son oeuvre), ils sont parfois originaux, parfois beaucoup moins (pour Andreas, s'entend). Et les scénarios s'avèrent plutôt gentillets, avec une petite dose de yog-sototheries, comme les appelait
Lovecraft (appelez-ça des lovecrafteries si vous voulez), mais sans prétention - ce qui semble une rareté dans le corpus des yog-sothoteries contemporaines. C'est léger (je me répète), et pour tout dire peu développé, avec des chutes qui se ressemblent à peu près toutes, donc l'ensemble est très moyennement captivant (pas du tout, en fait).
Raffington Event m'a tout l'air d'avoir été une petite bouffée d'air pour Andreas alors qu'il travaillait sur des projets plus exigeants. C'est à peu près sans intérêt si vous n'avez jamais lu Andreas, et si le Lombard l'a réédité, je gage que c'est uniquement pour les fans (et pour l'argent aussi, j'imagine). Mais même pour les amateurs d'Andreas, c'est parfaitement dispensable. Disons que ça vise plutôt un public de niche (peut-être en partie composé de collectionneurs). Public dont je ne fais pas partie. Par conséquent, je vais me mettre à Arq, à Capricorne si la bibliothèque municipale se décide à acheter la série - ce qui m'étonnerait -, et à relire Rork (mais combien de fois ai-je écrit écrit "Rork" dans cette critique qui n'est même pas celle de Rork ???)