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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un excellent roman qui plaira autant aux amateurs de polars qu'aux amateurs de SF.
L'action de ce récit se déroule dans une société future qui souffre d'un grave problème de surpopulation, mais ses dirigeants ont trouvé un moyen radical pour régler ledit problème : éliminer par tirage au sort un certain nombre de citoyens « en trop » !
Le narrateur a donc des journées particulièrement chargées : c'est en effet un « Furet » qui travaille pour l'État, autrement dit il doit chaque jour rechercher et exécuter une dizaine de personnes ( ! ).
Pour éviter la monotonie dans ce travail qui finit par être bien routinier, notre « héros » utilise toutes les armes à sa disposition (pistolet, seringue, couteau, etc.) et il s'assure que sa victime va vraiment succomber, en ne nous épargnant notamment aucun détail quand il l'éventre...
Pourtant il ne prend aucun plaisir à ces activités, des activités qui nécessitent un certain manque de sensibilité et d'imagination pour être exercées avec le maximum de professionnalisme.
D'ailleurs, il déteste tout le monde, ce qui, on l'avouera, facilite bien les choses : il déteste les riches, les pauvres et les intellectuels, surtout les intellectuels…
Notre héros serait-il donc totalement négatif ? Non, car il s'inquiète de la santé de Moby Dick, son poisson rouge, il aime Jos, une femme qui vend ses charmes, et il apprécie particulièrement le cinéma hollywoodien des années trente à cinquante, notamment les films noirs tournés par Bogie (Humphrey Bogart) et les westerns : le roman constitue un bel hommage aux films de cette époque.
Mais un jour, tout se dérègle : un ancien Furet lui fait part de troublantes révélations, et voilà en plus qu'il doit exécuter sa petite amie qui vient d'être tirée au sort !
Outre le caractère bien particulier du narrateur et de ses activités, on appréciera dans ce roman une action menée tambour battant et un style savoureux, à l'humour noir souvent réjouissant.

P.-S. : le roman a été réédité en poche dans la collection Hélios par les Editions ActuSF en 2018.
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Dans la mégapole de Centrum, le contrôle de la population
c'est le travail des furets
'éliminer des citoyens tirés au hasard par le grand Ordi
histoire de reguler le surplus de 40000 têtes par an...
Un boulot qu'un furet, un passionné des films noirs
habillé à l'ancienne Borsa et imper Bogart prend vraiment à coeur
et pour ce job, c'est le meilleur.
Il ne rate jamais sa cible
la routine...
jusqu'au jour ou il prend la mouche
pas pour un oui mais pour un nom...
et un furet en pétard
ça vaut le détour.

Jean Pierre Andrevon pond un un roman noir d'anticipation d'exception
avec un héros nourrit aux films noirs (nombreux clins d'oeil)
qu'il projette dans un futur proche
Ni détective, ni flic mais contrôleur mandaté par l'Etat pour réguler de manière démocratique la surpopulation depuis l'éradication totale des maladies
Un ordinateur choisit de manière aléatoire les cibles...
Furax qu'on l'ai pris pour un blaireau,
notre furet, ami des poisson rouges, armé jusqu'aux dents virevolte avec panache
de la nécrozone peuplé des rebus de la société
aux quartiers branchés et reluisants
tout le monde en plein plein la poire.
Des passages mémorables dont une folle poursuite, sous terre, dans les égouts, avec des rats et des tueurs qui lui collent aux fesses
et quand il est en furie, notre héros crache des fuck fuck fuck (en français) en rafale.
Le furet, il court il court... toujours

Le travail du furet, ça dégomme !
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Le furet est un animal domestique. Et comme tous les animaux domestiques, il écoute la voix de son maître. Même quand celui-ci l'emploie à assassiner, de sang froid, sans réflexion, sans pouvoir mot dire, certains de ses concitoyens tirés au sort, soi-disant équitablement et sans parti pris. Les furets font quand même un sale boulot… mais ils ont la sécurité de l'emploi !

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Premier livre de Jean-Pierre Andrevon que je lis (alors que j'en ai beaucoup entendu parler) et je me dis que le bonhomme à quand même un sacré talent. le bouquin entier est un exercice de style délicat et très particulier, en ce sens qu'il est écrit à la première personne et fait parler un personnage qui se passionne pour le cinéma et n'a jamais lu un seul livre de sa vie. Et bien pour le coup, c'est un coup de maître !
Ce style est certes ordurier, noir, cynique, violent, caustique, gore, irrespectueux, grossier, tout ce que vous voudrez, mais il n'y a pas une seconde où le lecteur ne vivra pas par les yeux de ce héros particulier.
Et figurez vous que M. Andrevon a même réussi à me faire venir maboulalagorge (merci @Luria pour l'expression) alors qu'elle n'était pas prévue ! Oui, la nausée je pouvais m'y attendre, mais l'émotion ? C'était pas prévu, non, non .

Bref, mis à part la crudité des scènes d'effacement (on ne dira pas meurtre puisque c'est « légal ») j'ai trouvé ce bouquin très bien. Tout d'abord car je me suis attaché à ce héros, justement car ce n'est pas un héros. C'est juste un clampin normal, pas très très futé (on voit venir la « révélation » à des Kms, et je pense que c'est fait exprès, justement), qui fait son job et rêve de sa petite vie tranquille. Bien sûr il a un des pires jobs qui soit, mais le Monde est comme ça (SF d'une France des années 2020) et il n'est pas pire que les autres, et on verra qu'il n'a pas un coeur de pierre. D'ailleurs, j'ai aimé qu'il soit pris dans l'engrenage, j'ai beaucoup apprécié la second moitié du roman avec le côté paranoïaque qui prend le dessus, le chat qui devient la souris et la dure réalité du pouvoir absolu.
J'ai également beaucoup apprécié l'univers, ce mélange du connu et de l'inconnu voir incongru (cette réutilisation des marques et des modèles pour leur fournir un avenir totalement barré), cette ville sombre et crade, ces quartiers huppés (avec soleil toute l'année) protégés des masses laborieuses, ce côté cyber-punk des mecs sans jambes ou avec des modifications physiques totalement dingues (un casque en guise de crane, une lame à la place des dents, etc.).
J'ai trouvé la construction du récit très bien faite, je suis passé de haine à pitié en passant par mépris et compassion. Et même si la fin est fataliste, elle est très « réaliste » et colle parfaitement avec le personnage.

Critique de la société. Critique du politique. Critique de l'obéissance aveugle. Critique de la violence. Critique du consumérisme. J'en passe.

Si vous n'êtes pas hypocondriaque (!) et que vous n'avez pas froid aux yeux, je recommande :)

Et je remercie chaleureusement les Trolls de Babel et leur magnifique forum de partage pour cette lecture commune ! @Foxfire @ludi33 @Masa @Shan_Ze ;)
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Après Sukran, puis le Monde Enfin, je me suis plongé dans un troisième livre d'Andrevon, auteur français qui me fait aimer la SF bien de chez nous.

On y est amené à suivre les aventures rocambolesques d'un tueur au service de l'État, qui jouit de certains passe-droits dans une société éclatée, au coeur d'une ville de Paris remodelée et plutôt glauque. Cet homme, qui voue un véritable culte à de vieux films (surtout américains), se déguise chaque jour en justicier, prend un arsenal varié, et part à la recherche d'une dizaine de cibles qu'il doit éliminer afin de participer à la bonne régulation de la population. On aurait presque l'impression que ce protagoniste pour le moins étrange (il pratique des formes de médecine zen, s'occupe d'un poisson appelé Moby Dick, cherche presque toujours une forme d'exécution originale pour ses contrats, pratique la misanthropie mais nourrit une véritable et magnifique relation avec Jos, regarde le monde avec une touche de cynisme permanente) est une version SF, plus provocante, du Léon de Luc Besson.

La société imaginée par Andrevon est ici très clivée. Les riches sont dans un univers à part, les intellectuels ont leur propre quartier, les artistes également, et les pauvres sont absolument partout. Sauf dans le quartier riche hyper sécurisé où le parcours, si l'on souhaite y pénétrer, se révèle être pour le moins risqué.

Dans ce monde les robots domestiques ont envahi tous les domiciles, la propagande envahit tous les canaux de communication possibles. La nourriture est artificielle et recyclée en permanence, et des pluies acides et polluantes tombent régulièrement sur une cité en pleine déliquescence. À part sur le quartier des riches, sorte de cliché falsifié d'un bonheur utopiste à la Walt Disney... Où notre antihéros se rend malgré tout parfois afin d'éliminer quelques cibles.

Le Travail du Furet est à mon sens un grand bouquin, bien écrit, bien rythmé, qui mêle astucieusement polar, SF et critique sociale. Les punchlines pleuvent, et l'humour (bien caustique) de l'auteur m'a particulièrement touché. le texte est très borderline par moments, ce qui m'a plu, mais régulièrement des passages d'une grande poésie viennent nous rappeler la facette artistique sensible d'Andrevon.

Et puis il y a le personnage de Jos. Touchante, fragile, énigmatique parfois, sexy comme le Diable, qui amène un je ne sais quoi de plus à ce livre, qui prend aux tripes et qui fait qu'on s'y attache pour de bon.

Franchement, laissez-vous tenter !

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Excellent roman dont la narration est particulièrement remarquable, à la fois quant au scénario et aussi quant aux dialogues qui sont particulièrement bien "torchés". incontournable pour les amateurs de bonne SF d'anticipation à court terme !
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livre méconnu mais a tort par un maitre francais de la sf
vrai hard boiled déguisé en cyberpunk sombre ou l'inverse
action, sens du récit, langage argotique typique du noir, critique sociale et listing non exhaustif du cinéma 30-40, le tout enrobé d'une gangue de livre noir authentique
une base!
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Un polar typique dans une monde de science-fiction. ANDREVON joue avec les archétypes pour en tirer un récit haletant, avec suspense, émotion. le genre de livre que l'on ne peut refermer qu'une fois fini.
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