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EAN : 9782358322683
48 pages
Palette (13/11/2018)
4.19/5   8 notes
Résumé :
Elles ont marqué l'histoire de l'art
Parmi les artistes clés de l'histoire de l'art, peu de femmes sont citées. Elles sont pourtant bien présentes sur la scène artistique, et ce dès le XVe siècle ! Leur influence et leur rayonnement restent encore trop peu mentionnés.
Mais à qui doit-on le premier portrait de femme noire comme allégorie de la liberté ? Qui est la véritable pionnière de l'art abstrait ?
Cet ouvrage dresse le portrait de douze pei... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En liaison avec l'exposition "Peintres Femmes" au Musée du Luxembourg, un livre assez complet sur certaines peintures de ce salon.

Cet ouvrage présente tout d'abord un "siècle de femmes" : en posant les questions de leurs formations et de leurs carrières et des rappels historiques :

Des femmes peuvent entrer à l'Académie royale de peinture, mais elles sont peu nombreuses, par le long et difficile privilège à y pénétrer et n'ont pas les mêmes droits ni avantages que les hommes.

"S'il est impératif pour les peintres femmes de bénéficier de solides soutiens parmi les académiciens, il leur faut montrer leur talent lors d'expositions et aussi faire preuve de ténacité et de stratégie..."

Jusqu'en 1777, l'Académie n'est pas la voie unique, il existe aussi la Corporation ou Guilde des peintres et des sculpteurs, créée depuis le XVe siècle

Le Salon du Louvre expose les oeuvres retenues tous les deux ans. Il a pour but de montrer les derniers travaux des académiciens et seulement eux. En 1783, Adélaïde Labille-Guiard et Elisabeth Vigée-Lebrun y figurent pour la première fois, représentant des familles royales.

Des ateliers acceptant les femmes existent : ceux de Jean-Baptiste Greuze et de Jacques-Louis David qui forment Aimée Duvivier, Constance Charpentier, Jeanne-Philliberte Ledoux, Constance Mayer, Marie-Guillemine et Marie-Elisabeth Laville-Leroulx, et Marie Paulze.

Avec des difficultés pour David, qui est obligé de fermer son atelier pour femmes pour "mixité" !, pourtant situé au dessus de celui réservé aux hommes !

D'autres peintres, Jean-Benoît Suvée et Jean-Baptiste Regnault, ouvrent leurs ateliers aux femmes, tandis que Adélaîde Labille-Guiard ouvre en 1779 un atelier réservé aux femmes.

Beaucoup de femmes aristocrates ou bourgeoises reçoivent chez elles les leçons de ces maîtres.

La Révolution va modifier ces conditions : en 1791, sur un décret de l'Assemblée, le Salon est ouvert à tous les artistes, sans jury, ni censure : les femmes sont six fois plus nombreuses qu'en 1789 (20 femmes sur 172 artistes) !

En juillet 1793, la Convention Nationale supprime toutes les académies et crée une "Commune générale des arts", puis une Société populaire et républicaine des arts, où les femmes sont exclues, dans la vague d'interdiction des clubs féminins et de la vision rousseauiste de la position de la femme.

Mais je ne suis pas d'accord avec Vigée-Lebrun qui prétend " Les femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées !"

Le Directoire instaure une séparation entre hommes et femmes, mêmes dans les salons et les soupers, tandis que la femme redevient une éternelle mineure avec Napoléon !

Puis, cet ouvrage publie les images de ces peintures du XVIIIe et du début du XIXe siècle : magnifiques de simplicité, de romantisme, de retour à l'antique… Ils sont brièvement bien décryptés.

Enfin, les notions de genre (historique, scène d'intérieur, de moeurs...) sont expliquées et étayées par des tableaux et un glossaire est inséré en fin d'ouvrage.

Un très beau livre de 124 pages accessible à tous.

J'ai regretté les erreurs historiques :

- la prise de la Bastille pour libérer les opposants politiques

- la glorification à l'excès d'Olympe de Gouges

- le tableau d'Adélaïde Labille-Guiard représentant à tort Robespierre : le président des collections de la Révolution du Musée Carnavalet a explicitement prouvé qu'il ne s'agit pas de cet homme sur ce tableau, mais d'un député inconnu des Etats-Généraux.

- l'analyse des débats politiques pendant la Révolution, notamment sur les caractères et les controverses entre Robespierre et Danton, qui véhiculent des idées erronées et thermidoriennes...
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(Je précise que le livre que j'ai lu ne présente aucunement les douze portraits et artistes du résumé, mais se concentre sur les femmes peintres aux alentours de la Révolution française. Il s'agit visiblement d'une édition différente (2021) de celle chroniquée par les premiers lecteurs.)

La couverture a attiré l'oeil de mon amoureux car elle présente le tableau « Étude de femme d'après nature » (1802) de Marie-Denise Villers, que j'ai justement choisi pour la couverture de mon roman « Incroyable Charlotte ». J'ai découvert ce portrait après de nombreuses recherches iconographiques et j'ai tout de suite su que c'était mon héroïne, particulièrement à cause du voile noir et de ce regard un peu amusé et insolent.

J'ai apprécié me plonger dans cet ouvrage, très bien documenté, avec de très belles reproductions (ce qui, pour un livre d'art, me semble essentiel), grâce auquel j'ai appris davantage sur cette période. Mais dès l'introduction, le propos féministe m'a fait soupirer ; depuis quelques années, j'ai l'impression que notre époque cherche à tout prix à dénicher dans L Histoire des artistes femmes pour apporter de l'eau au moulin du mouvement féministe actuel, comme si « l'oubli » dans lequel elles étaient tombées était en réalité une omerta concertée au fil des siècles par le patriarcat éternel. Je trouve cette posture artificielle, car elle ne prend souvent pas en compte le contexte historique.

Comme beaucoup de livres qui sortent en ce moment, « Femmes peintres » adopte et assume sans complexe un point de vue moderne sur le passé, au risque de manquer d'esprit critique. Mais le militantisme est-il compatible avec la démarche historique ? Quand le souci de défendre une cause précède la recherche de la vérité, peut-on encore dire qu'on fait de l'histoire ?

Ainsi, l'auteur part du postulat que les femmes peintres auraient été oubliées pour trois raisons : « soit parce qu'elles ont dû abandonner leur carrière, soit parce que leur oeuvre a été confondue avec celle d'un maître plus connu dont le nom faisait monter les prix dans les salles de vente, soit encore parce que les historiens de l'Art, majoritairement masculins, ont écrit une histoire dans laquelle les femmes n'avaient pas leur place ». Pour les deux premières, passe encore – bien que l'emploi du verbe « devoir » me paraisse exagéré (quid de celles qui ont choisi d'abandonner leur carrière ? a-t-on des preuves qu'elles l'aient fait sous la contrainte ?). En revanche la troisième dénote clairement un parti-pris, voire un procès d'intention. Certes l'histoire de l'art a « oublié » certaines femmes. Elle a oublié encore davantage d'hommes ! Et prétendre que les femmes ont été oubliées parce qu'elles étaient femmes relève d'une accusation sans fondement (l'auteur n'en apporte en tout cas aucun). Si les artistes féminines sont moins nombreuses dans les livres, c'est premièrement parce qu'elles étaient moins nombreuses dans la réalité, et deuxièmement parce qu'elles étaient encore moins nombreuses à avoir apporté quelque chose de différent ou de nouveau, s'inscrivant plutôt dans les courants « en vogue » pour se faire reconnaître.

Le propos est constamment émaillé de ces petites marques de partialité, comme quand l'auteur décrit, en comparant deux scènes d'atelier, une assemblée de femmes comme « bienveillante » en opposition à une assemblée d'hommes où régnerait la « compétition », alors que, sincèrement, rien d'objectif ne permet de sous-tendre cette interprétation.

Pour revenir à la question du nombre, demandez à n'importe qui, qui ne soit pas un spécialiste de l'époque bien sûr, de vous citer des noms de peintres du XVIIIe siècle : si elle ne reste pas muette, la personne hésitera un peu avant de vous citer Fragonard, Watteau, David… ou Vigée le Brun. Les femmes seront moins nombreuses que les hommes, c'est certain : une seule est encore connue, mais elle l'est ! Si on ne regarde que les proportions, je me dis qu'un nombre tout aussi grand d'hommes a été oublié. Au détour des pages de ce livre, on parle de Joseph-Marie Vien, de Charles-Joseph Natoire, de François-André Vincent, de Taillasson. Duplessis, Greuze… Des noms dont plus personne non plus ne se souvient, et je pourrais facilement allonger la liste. À mon avis, l'histoire de l'art oublie aussi bien les femmes que les hommes, tout simplement parce qu'il y a trop d'artistes à prendre en compte…

Et donc, comment les choisir ? En fonction de leur célébrité de leur vivant ? On voit bien que cela ne fonctionne pas. Au pif ? En fonction de leur sexe ? (ce que soutient l'auteur de ce texte). J'ai plutôt l'impression que l'histoire de l'art (et pas seulement l'histoire de la peinture) va retenir les noms des artistes apportant de la nouveauté, les pionniers d'un courant, les exceptions, les rebelles, les meilleurs, les différents, ceux aux destins remplis de malheurs ou de bonheurs, qu'ils soient hommes ou femmes. Par exemple, quand j'ai commencé à m'intéresser à la musique au temps de la Révolution (justement la période qui nous concerne ici), j'ai découvert Gossec et Grétry : aujourd'hui, quand vous demandez à quelqu'un de vous citer un nom de musicien des années 1800, on vous répondra tout de suite Beethoven : Gossec et Grétry sont devenus des inconnus, mais pourtant, ils étaient très célèbres à leur époque, plus que Beethoven en France ! Pourquoi les a-t-on oubliés ? Peut-être parce qu'ils composaient des oeuvres trop convenues, collant trop parfaitement aux goûts de l'époque ? Il ne viendrait à l'idée de personne de dire qu'on les a oubliés « parce qu'ils sont des hommes ». Pourtant, quand il s'agit de femmes, c'est la première raison invoquée. Or, personne n'oublie Élisabeth Vigée le Brun : parce qu'elle était l'artiste de la reine ? Ou bien parce qu'elle était la meilleure portraitiste de son temps ?

Tirer des artistes de l'oubli, cent fois oui, mais pas en fonction de leur sexe… À force de le souligner, finalement, on continue d'opposer hommes et femmes, et on verse dans le sexisme.
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J'ai emprunté ce livre parce qu'il évoquait des noms d'artistes peintres que je ne connaissais pas et qu'il était centré sur les époques du 17e et du 18e siècles. Je suis épatée, il est court, mais super intéressant sur le sujet, pointu et parfaitement accessible pour autant.

Je l'ai refermé avec beaucoup de noms sur lesquels j'ai hâte d'en apprendre encore plus, comme je suis impatiente de lire d'autres ouvrages de cette autrice. J'avais bien aimé un livre qu'elle avait fait pour les enfants aux éditions Palette, donc j'aime énormément son travail. C'est un ouvrage de qualité pour un prix raisonnable, très bien équilibré entre le texte qui est précis et documenté et les illustrations magnifiques.

Sandrine Andrews est une experte dans ce domaine, elle fait très bien son travail de mettre en lumière les femmes artistes et leur condition de vie, leur condition de travail et l'accès à la formation ou encore les qualités artistiques de leurs oeuvres. Tout est présenté, développé avec des exemples précis, c'est super agréable à lire et facile d'accès.

Les tableaux sont nombreux pour appuyer les propos de l'autrice, ils sont de très bonne qualité, ce qui permet d'apprécier les détails, d'admirer les formes et les couleurs, le travail de la peinture ou des pastels. Je suis toujours aussi impressionnée par le rendu des textures, le traitement des tissus ou celui de la peau.

Donc si vous avez envie d'une chouette base sur le sujet des femmes peintres sur l'ancien régime et sous la révolution française, plus une bonne partie du 18e, ce livre est parfait, simple, efficace, beau, soigné, j'en ressors ravie.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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« L'auteure initie l'inventaire de ces artistes à travers douze portraits, richement documentés (biographie, influences, techniques, caractère novateur de leur art), complétés par deux oeuvres représentatives de l'artiste. Choisies pour leur détermination, leur talent et leur singularité, ces peintres offrent aussi l'occasion de parcourir les époques et de découvrir comment s'obtient la liberté dans des univers supposément fermés. » le Point
Lien : https://www.lepoint.fr/livre..
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Dans ce livre, 12 femmes peintres plus ou moins connues ont été sélectionnées pour leur singularité. Après avoir retracé les principales étapes de leur vie, l'auteur décrypte de façon accessible au moins 2 de leurs oeuvres.
Le classement chronologique permet d'avoir un éclairage sur l'histoire de l'art. Richement illustré, cet ouvrage permet de découvrir l'apport artistique de ces femmes peintres.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au salon de 1800, Marie-Guillemine Benoîst expose un portrait qui fait réagir la critique : il s'agit d'une jeune femme noire drapée de blanc, assise dans un élégant fauteuil comme si elle faisait partie d'une famille aisée. Madeleine est la servante de la belle-soeur de l'artiste, fille de colons de la Guadeloupe, venue vivre en France. Madeleine est théoriquement libre. En peignant une ancienne esclave, Marie-Guillemine Benoîst pose la question de l'égalité des droits, car pour la première fois une femme noire et représentée pour elle-même et non plus comme une servante aux côtés d'un maître ou d'une maîtresse, orgueilleux signe de richesse.
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Un doux vent de liberté parvient tout de même à souffler dans le milieu des arts : en 1791, au nom de l'égalité et de la liberté, par un décret de l'assemblée nationale, il est décidé que le Salon serait désormais ouvert à tous les artistes vivants.
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Videos de Sandrine Andrews (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sandrine Andrews
De l'art comme un cochon - Sandrine Andrews (en librairie le 10 février 2016)
Ce cahier d'activités offre aux plus jeunes un espace où barbouiller et tacher deviendra source de création ! Faire de taches de véritables chefs-d'oeuvre c'est tout un art ! L'enfant sera guidé au fil des pages par des consignes pas à pas qui l'aideront à appréhender les techniques et à créer ses propres outils. Tout un programme, tâchez d'être créatif !
Éditions Palette... http://www.editionspalette.com/index.php
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