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EAN : 9782369144755
208 pages
Libretto (14/03/2019)
4.21/5   7 notes
Résumé :
Huon, né à Bordeaux, serait-il maudit ?Alors qu’il vient de faire allégeance à Charlemagne, il tue, sans connaître son identité, le fils chéri de l’empereur. Exilé en Egypte, il parvient à revenir au Royaume de France, mais il y est trahi par son frère Gérard, à qui il avait pourtant sauvé la vie. Seule la douce et belle Esclarmonde lui apporte un peu de réconfort au cours d’une vie bien trépidante. Amie rencontrée au fil de périlleuses aventures où des automates tu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voilà un récit qui me sort des sentiers que je bats habituellement.

Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux est un récit médiéval du 13ème siècle revu au 19ème siècle par Gaston Paris afin de rendre sa langue plus digeste. Il conte les pérégrinations de Huon, héritier du duché de Bordeaux, qui est exilé après avoir tué le fils de Charlemagne et doit se rendre à Babylone pour accomplir une mission impossible s'il veut s'amender. L'homme est un héros courtois pur et sans une once de malignité – ce qui le sort de situations délicates plus d'une fois ; l'acte qui le condamne est un coup monté de la part de méchants à l'âme moins propre.

Le merveilleux est effectivement de la partie en Orient où l'on croise des géants et des peuples qui auraient pu être décrits par Hérodote. Mais le plus remarquable personnage est Auberon – que l'on peut associer à l'Obéron du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, sauf qu'il n'est pas vraiment roi des fées ici. Son histoire est un mélange de celles de Merlin et de la Belle au bois dormant : fils de Jules César et de la fée Morgue, il a reçu divers dons des fées à sa naissance, sauf que l'une des fées l'a condamné à rester un nain, super beau mais nain, toute son éternelle vie. Il dispose de dons incroyables et d'objets magiques qu'il prête à Huon à l'occasion.

Pas de souci de véracité historique ici. le temps de Charlemagne ressemble à l'époque de l'auteur du 13ème siècle. La connaissance de l'Islam est moins qu'élémentaire, mélangeant musulmans et païens et considérant Mahomet comme un dieu à vénérer. Mais c'est avant tout un récit destiné à être raconté oralement auprès d'un peuple français peu informé, pour le distraire. le bien doit l'emporter quelles que soient les épreuves (et Huon et ses amis en subissent beaucoup). Aucun faux pas moral ou non recommandé par la foi chrétienne n'échappe aux censeurs ; sanction immédiate. Mais les tueries de païens et de musulmans par paquet de cent sont permises.

Ce dernier point me fait hésiter à vous recommander de raconter ce récit à vos enfants à voix haute. Les valeurs ont un peu changé quand même. Mais personnellement j'y ai pris du plaisir.
Et cerise sur le gâteau, le livre comporte une série de reproductions de gravures créées pour l'édition de 1898 absolument sublimes. Un exemple : la très belle couverture.
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Merci à BazaR pour la découverte.
Il est vraiment louable d'avoir voulu donner une tournure plus actuelle à la "langue" de cette geste "française", qui permet une lecture plutôt agréable.

Du coup, si on replace cette saga dans son contexte, on se dit que ça devait être un excellent moment passé au coin du feu à écouter le barde dérouler ce récit.

Les rebondissements et retournements de situations sont nombreux, c'est du "page-turner" médiéval, les images d'une assistance suspendue aux lèvres du récitant me sont souvent venues lors de ma lecture.

Il faut garder impérativement ce contexte à l'esprit. Alors, l'ultra-religiosité du toutim passe beaucoup mieux, parce qu'il faut quand même admettre que tout ce qui sous-tend le récit est relativement indigeste pour la révoltée permanente que je suis au sujet des exactions liées à la religion (toutes les religions...), pour des raisons diverses. Sorti de son contexte, ça pourrait me donner des allergies massives, voire un oedème de Quincke, mdr... Vu que le récit ici vise clairement à donner envie à des "bébés" chevaliers d'aller guerroyer en "Païennie"...

C'est curieux d'ailleurs, les sagas islandaises, quoi que marquées par le même esprit "religieux", me sont moins insupportables, sans doute parce que cela y est plus discret. ça fait moins racolage, peut-être ? je ne sais ni...

Un mot sur le récit en lui-même : c'est une chouette histoire de "chevalier blanc" (limite naïf, lol) au milieu de plein de chevaliers noirs, une "queste" afin de recouvrer son honneur, son nom et son domaine, des trahisons multiples, des loyautés indéfectibles, aussi. Il est juste dommage que certains de ces chevaliers noirs ne soient "noirs" que parce qu'ils sont "païens". Huon est sympathique car il a des défauts, dieu merci. Et Aubéron, assez fascinant, même si relativement bizarre avec ses caprices, lol.

Le plus plus : le lexique de mots anciens à la fin. J'ai appris la différence entre palefroi et destrier, que j'ignorais, et d'autres choses encore, que je vous laisse le plaisir de découvrir à votre tour.
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Un roman médiéval original.





Après Fierabras chroniqué il y a quelques jours, voici un autre roman issu de la geste de Charlemagne. Et je dois dire qu'il est bien différent, ce qui le rend très agréable à lire.



Bien sûr, on retrouve tous les éléments des chansons de geste : des personnages toujours beaux, forts, courageux, droits dans leurs bottes (ou pas), qui chialent et qui se pâment bien trop souvent ; et ce que l'on soit chrétien ou païen.



Mais ici, on va trouver un élément merveilleux avec le personnage d'Auberon, le petit roi de Féérie qui va venir en aide à Huon. Fils de Jules César et de la fée Morgue (Morgane quoi), cet être d'une grande beauté et de la taille d'un enfant va offrir des objets au protagoniste de ce récit afin qu'il survive à plusieurs épreuves.

Et nous allons toucher là un second élément d'originalité du récit. Huon a du « caractère » et n'hésite pas à enfreindre pleinement les recommandations qu'on lui donne. Et ce à plusieurs reprises. Cela lui vaudra d'être renié (un moment) par Aubéron, mais aussi par ces camarades qui l'accompagnent dans sa quête. Ces « désobéissantes » ou sa mauvaise attitude l'entraineront plusieurs fois dans de nouvelles aventures, souvent malheureuses.

Un autre point que j'ai trouvé très sympathique, c'est Charlemagne. En effet, il n'a rien du « grand monarque » des autres récits de ce genre. Ici, nous avons à faire à un vieil homme sanguin qui ne montre très mauvais. Il agit plus par ressentiment personnel que par « noblesse ».



Huon de Bordeaux est un récit assez sympathique à lire grâce aux originalités qu'il propose. Cependant, cette chanson de geste très « classique » dans son style et je ne peux que la recommander uniquement pour les amateur·trices du genre.

À découvrir.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
30 avril 2019
Dans un récit incisif et enlevé, sans temps mort, le lecteur est amené à suivre la succession d’épreuves que doit traverser Huon, qui découlent souvent de son impétuosité, depuis son exil de la Cour de Charlemagne jusqu’aux lointains mirages de l’Orient.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Vassal, lui cria le géant quand il le vit approcher, qui es-tu et de quelle race ? Appartiens-tu à l'amiral Gaudise ?
— Dieu m'en garde ! dit Huon. Je suis de douce France, et c'est moi qui ai tué ton frère.
— Par Mahomet ! il faut que tu sois un vaillant homme. Abandonne ton Dieu, prends le mien, et viens avec moi en Orient : je te ferai seigneur d'un grand pays et je te donnerai un présent plus riche encore, ma sœur germaine ; elle est plus grande que moi, elle est noire comme de l'encre et elle a les dents longues d'un pied.
— Ma foi, dit Huon, que le diable l'épouse !
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Ils traversèrent des terres étranges, le royaume de Fémenie où il n'habite que des femmes ; puis la terre des Comains : ce sont des gens qui ne connaissent pas le blé ; ils ne mangent que de la chair crue et couchent en plein air, se couvrant de leurs oreilles ; ils sont plus velus que des chiens, mais ils ne font de mal à personne.
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