Un thriller musclé, aux accents de Dalmatie, d'histoire et de mythologie.
Je ne connaissais pas la côte dalmate, cette région de la Croatie au bord de l'Adriatique. Les paysages semblent fabuleux, une mer bleue, comme les yeux de l'héroïne, dont on ne sait s'ils sont « bleu persan, entre le bleu Majorette et le bleu de France ».
C'est aussi une région particulièrement riche en histoire : Illyriens, Grecs, Romains, lieu de naissance de Marco Polo, passage des croisades, etc., sans oublier le vingtième siècle avec la Yougoslavie et la guerre civile qui la démembrera.
Pour apprécier ce roman, en plus du goût de découvrir (ou de se rappeler) un joli coin du monde, il faut être friand de mythologie. On y croisera Cronos, Zeus et Héra, Arès et Dionysos, avec des cérémonies qui mélangent les époques et les croyances.
Dans cet environnement extraordinaire, ça prend des aventures rocambolesques et surtout des héros gonflés aux stéroïdes : une Aphrodite dans la cinquantaine, une archéologue de renommée internationale qui fait de la plongée sous-marine dans ses loisirs, et qui a un amoureux, un Apollon, un docteur en littérature et professeur à Columbia, et rien de moins qu'un champion de planche à voile ! D'ailleurs, tout le monde est beau, musclé et bien bronzé dans ce roman. Ce n'est pas vraiment un défaut, mais vous devinerez que tout n'est pas absolument réaliste…
Un polar qui nous amène ailleurs, une offrande aux dieux pour rêver de vacances au bord de la mer bleue…
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L'Île noire de Marco Polo serait l'île de naissance de Marco Polo : c'est l'île de Korcula en Croatie, dans l'Adriatique, peu éloignée de Hvar où doit se rendre Joséphine Watson-Finn comme chargée de mission de l'Unesco. Mais, comme son jeune amant Terrence Mead, dit Terry, voulait participer à une course de planche à voile qui se déroulait à Korcula, un bref séjour sur cette île précédait la mission à Hvar. C'est là que l'imprévu les surprend : Joséphine découvre par hasard l'entrée d'un mystérieux souterrain sous la prétendue maison de Marco Polo et respire un puissant gaz qui l'assomme. La jeune Ksenia, guide à la maison de Marco Polo, raconte alors à Jo les événements étranges qui se passeraient dans ce couloir souterrain qui relie le jardin à l'église : des jeunes vierges devenues mères porteuses se seraient fait violer régulièrement par les adeptes d'une sorte de secte, et on ignore ce que deviennent les nouveau-nés. Touchée par ce récit, Jo décide de n'en rien dire à Terry et de faire toute seule sa petite enquête. Cependant, entre ceux qui ne savent rien et ne disent rien, et ceux qui savent et souhaitent se débarrasser d'elle, Jo n'avance pas beaucoup. Elle échappe à la mort, bien malgré elle, et de beaux hasards la serviront.
Une enquête qui avance doucement et qui peut donner l'envie de refermer ce livre avant de l'avoir finie...
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J'ai choisi cette lecture car l'histoire se déroule dans les îles Dalmates de Korcula et Hvar. Je m'attendais à un polar historique, c'est une histoire sordide mêlant les mythologies grecque, romaine, l'histoire de cette région et les sectes, tortures et infanticides.
Le récit est long à démarrer car l'auteure fait beaucoup de parallèle entre les mythologies et les protagonistes. Joséphine et Terrence forment un couple atypique car il est plus jeune qu'elle de 10 ans. Tous les personnages sont des puits de connaissances en histoire, archéologue, mythologie, patrimoine mondial protégé, littérature ancienne et actuelle. L'intrigue est horrible car il s'agit d'une secte organisant des rituels consistant en viols de jeunes femmes vierges-mères porteuses ayant signé des contrats en bonne et due forme-pour les enfanter. À leur accouchement, les bébés sont sacrifiés pour récupérer leur sang pur et le liquide amniotique du cordon ombilical pour en faire avec du venin de serpents, une mixture provoquant la clairvoyance chez une vieille femme voyante, enfermée dans une grotte. Joséphine et Terrence mettent à jour pour l'arrêter cette horrible histoire à laquelle Joséphine est mêlée malgré elle. L'addition de "trop de mythologie" avec le côté gore de l'intrigue me fait mettre la note à 3 car la lecture a ainsi été plus ardue que ce que je pensais malgré les variations de rythme bien placées qui ont su me clouer au livre pour la 2nde partie. J'ai bien aimé les descriptions de ces îles que j'avais juste en face de moi et je me suis bien retrouvé dans les paysages, la partie sur Split. Je pensais que Marco Polo et son histoire joueraient un plus grand rôle.
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Ils veulent croire plutôt que savoir. Ils veulent qu’on les décharge de la difficulté de trouver du sens par eux-mêmes, de chercher leurs réponses, d’aborder la réalité sans qu’elle soit liquéfiée, édulcorée, réduite à quelques évidences insensées.
(p. 333)
Les glaciers fondent, les têtes volent, près de vingt pour cent de la planète meurt de faim, tandis que les autres meurent d’obésité tout en cultivant des toits verts… Je ne sais pas si c’est l’âge, mais jamais de ma vie je n’ai été aussi désespérée par l’état du monde.
(p. 193)
On a beau avoir rencontré la beauté mille fois, on la redécouvre sans cesse.
(p.11)
De qui? de quoi? Êtes-vous le contemporain?
Nous nous intéressons aux influences et aux sources d?inspirations de personnalités du monde culturel. Que ce soit à travers des figures marquantes de notre temps, des rencontres exceptionnelles ou des mouvements sociaux qui bouleversent notre façon de voir le monde.
Diffusion le 24 novembre 2015
Anne-Pascale Lizotte reçoit la journaliste et auteure Aline Apostolska. À la question de qui êtes-vous la contemporaine? Elle répond de l'altérité, de la rencontre avec l'autre et de l'ailleurs.