"La gaîté c'est le premier pas vers la santé." Dans
le Bateau pour Lipaïa le manuel de savoir-vivre est fourni avec son mode d'emploi. Et le couple de la pièce l'applique à la lettre, à l'esprit et au coeur.
Lui avoue 70 ans. Sévère et rigoureux pour ce qui le vaut à ses yeux, il dirige, comme on peut et doit le faire sous l'autorité soviétique, un sanatorium. Elle, patiente en séjour, compte un printemps de moins, de l'énergie à revendre et quatre heures de retard à son rendez-vous d'admission. Fantasque, rêveuse, elle suit le lever du soleil, la course de la lune et la grâce des étoiles beaucoup plus que les convenances. C'est un personnage de comédie musicale dans un univers qu'on dirait carcéral.
Dès le début le ton est donné, il sera russe. On passe par toutes les émotions et malgré le système, malgré l'âge - et même grâce à lui -, on est heureux - ou le redevient - car on en a envie... et (re)tombe amoureux ! le texte de
Alexei Arbuzov est un régal où perce l'âme slave. le goût des anciens y nourrit celui de la vie, et la vie celui des rêves.
Pitch
Un sanatorium à Riga (URSS), en juillet 1967. Dotée d'une formidable énergie, Lidia, une patiente, joyeuse et excentrique, parvient à attirer l'attention puis la sympathie de Rodion, le médecin-chef de l'établissement, homme bougon et renfermé. Ces deux êtres, au crépuscule de leur vie, s'apprivoisent, s'engueulent, se séduisent. Cette rencontre éclaire leurs existences, leur ouvre de nouveaux horizons et chasse leur solitude.