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EAN : 9782350772868
112 pages
Archives et Culture (22/09/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
Quand la Terreur change les noms pour mieux changer les esprits...
La Révolution modifie dès 1792 les noms de lieux pour éliminer tout ce qui rappellait l'Ancien Régime ou fustiger les opposants : Toulon la rebelle devient Ville-Infâme, Marseille Ville-Sans-Nom... Dans chaque département, des dizaines de villes et villages changent de nom, parfois pour une appellation sans lien avec l'ancienne : Saint-Pierre-des-Corps près de Tours devient Clarté-Républicaine... >Voir plus
Que lire après Guide de généalogie : Les changements de noms de lieux et de prénoms en 1792-1793Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un guide très intéressant et instructif, et pas seulement pour les personnes qui se passionnent pour la généalogie. Cet ouvrage est très accessible et agréable à lire.
Il se compose de divers chapitres :
- Les changements de noms de lieux
- Les prénoms du calendrier révolutionnaire
* 1792 : l'année du calendrier
* Les changements de noms et de prénoms
* Les prénoms qui ont survécu
- Concordance des calendriers républicain et grégorien
- Calendrier des prénoms révolutionnaires...

Le rôle historique de ce livret n'est pas négligeable car il retrace l'historique de la création des départements en 1790 et revient sur les tragédies liées à la Terreur, département après département.

Les pages consacrées au calendrier révolutionnaire sont très importantes et enrichissantes car elles renseignent aussi sur le principal créateur dudit calendrier : Philippe Fabre d'Eglantine, qui aurait été totalement oublié s'il n'avait pas travaillé à la réalisation de ce calendrier... Personnage très peu recommandable, condamné par ses pairs pour faux en écriture et détournements de fonds, il est guillotiné le 6 avril 1794.

J'ai apprécié aussi dans cet ouvrage le tableau de concordance des calendriers républicain et grégorien, très utile pour si retrouver lorsqu'on consulte des documents de cette période.

Un livre précieux à conserver et à ré-étudier régulièrement.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Sous la Terreur, les noms de lieux sont aussi fragiles que les têtes. On les modifie dès 1792 pour éliminer tout ce qui rappelle la religion, la royauté et les aristocrates ou pour désigner une ville royaliste à la vindicte républicaine : Toulon qui s'était révoltée devient Ville-Infâme, Marseille Ville-Sans-Nom...
Un décret du 25 vendémiaire an II (16 octobre 1793) officialise cette tendance : il incite les communes à changer leur nom si celui-ci rappelle "les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou de la superstition". Dans chaque département, des dizaines de villes et de villages masquent ainsi ce qui peut fâcher : Saint-Michel-du-Bois efface son saint pour devenir Michel-du-Bois, Fontenay-le-Comte vire en Fontenay-le-Peuple, Arnay-le-Duc se change en Arnay-sur-Arroux, du nom de la rivière qui traverse la commune, etc. Mais dans de nombreux cas l'appellation choisie n'a aucun lien avec l'ancienne et cela pose problème à l'historien et au généalogiste comme au curieux de l'histoire de sa région : Saint-Pierre-des-Corps près de Tours devient Clarté-Républicaine, Curé-d'Aunis en Charente se transforme en Tricolore... L'imagination des édiles ne recule même devant aucun ridicule : Grenoble est renommé Grelibre, Croix-Chapeau en Charente devient Pique-Chapeau, Saint-Martin en Corrèze s'affiche en Martin-sans-Culotte, pour ne citer que quelques cas. Parfois, le nom est changé par enthousiasme révolutionnaire, même si l'ancien ne rappelait ni saint, ni roi, ni château. Buzançais se transforme en Fraternité-sur-Indre par exemple. D'autres fois, le changement est d'autant plus voulu qu'il est motivé par le refus d'un toponyme séculaire mais péjoratif. La nouvelle loi devient une occasion idéale de modification d'une dénomination vexante. Lucay-le-Chétif dans l'Indre devient ainsi Lucay-le-Mâle, une appellation plus facile à porter que la précédente.
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Corse

En 1768, Gênes cède l'île à la France. Le département de Corse est créé en 1790 avec 9 districts (Bastia, Oletta, L'Ile-Rousse, La Porta d'Ampugnani, Corte, Cervione, Ajaccio, Vico et Tallano) et Bastia pour chef-lieu. En 1793, elle est divisée entre le Golo au Nord et le Liamone au Sud. Aucune commune ne change de nom sous la Terreur. Refusant le nouveau régime, elle fait appel aux Anglais en 1794 et un éphémère royaume anglo-corse tient jusqu'en 1796. I'île ne se calme pas pour autant. En 1798, la révolte dite de la Crocetta, soutenue par le clergé, est brisée. En 1799, des émeutes dans le Fium'Orbo sont réprimées. Pour éviter une nouvelle rébellion, l'administration napoléonienne organise à partir de 1803 des déportations. Le département est réunifié en 1811 avec Ajaccio pour chef-lieu puis découpé en 1975 en Haute-Corse et Corse-du-Sud qui retrouvent respectivement les limites approximatives du Golo et du Liamone.
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Dans le calendrier révolutionnaire, le jour de la Toussaint devient celui du Salsifis, Noël celui du Chien, la Saint-François celui du Potiron, etc. Le problème c'est que les officiers d'état civil continuent à raisonner avec ce calendrier comme s'il s'agissait d'un répertoire de prénoms comme dans l'ancien. Mais qui a envie de s'appeler Artichaut, Réglisse, Echelle, Noix, Tabac, Cumin, Brebis, Goujon ou Ecrevisse?...
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Vendée
En 1790, le département prend le nom de Grand-Lay, puis de Petit-Lay, avec Fontenay-le-Comte (Fontenay-le-Peuple) comme chef-lieu. Mais, face au mécontentement des députés locaux (on confond Lay avec l'adjectif laid...), on le renomme Vendée, du nom d'un autre cours d'eau. Le département victime de la Terreur est renommé Vengé de 1793 à 1795. Il se compose de 6 districts : Challansn La Châtaigneraie, Fontenay-le-Comte (Fontenay-le-Peuple), Montaigu, La Roche-sur-Yon, Les Sables-d'Olonne. Le chef-lieu est déplacé à La Roche-sur-Yon en 1804.
La Révolution est localement mal acceptée et la levée massive d'hommes pour les armées en 1793 (la Vendée doit en fournir 5 000) déclenche spontanément un soulèvement populaire. Les 3 000 soldats envoyés par la Convention mater la révolte se font écraser. De nouvelles troupes républicaines, sous le commandement de Kléber, engagent une guerre totale : noyades, fusillades, canonnades, guillotine... pour des milliers de victimes en 1793. En 1794, les colonnes de Turreau organisent l'incendie systématique des villages traversés et le massacre organisé de leurs habitants et du bétail. Les armées vendéennes tentent de s'y opposer, mais leurs chefs Stofflet et Charrette sont tués en 1796. On compte déjà près de 190 000 morts au total. Bonaparte, qui s'est emparé du pouvoir, apaise le conflit en accordant l'amnistie aux combattants, en exemptant les Vendéens du service militaire et en leur confirmant la liberté de culte.
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Loire-Atlantique (Loire-Inférieure)
Le territoire de la Loire-Inférieure recouvre une partie de la province de Bretagne, divisée en 5 départements en 1790, c'est-à-dire une partie de l'ancien évêché de Nantes, le sud de l'évêché de Rennes, l'enclave angevine de La Boissière-du-Doré et la paroisse poitevine de Remouillé. La conscription en masse de 300 000 hommes en 1793 marque sous la Révolution le début de la guerre civile dans la région. A Nantes, le conventionnel Carrier, qui trouve la guillotine trop lente, organise 3 000 fusillades, 4 000 noyades et laisse mourir de faim ou de maladie 3000 personnes dans les prisons. Les suspects sont traqués et les "colonnes infernales" des armées républicaines tuent et brûlent tout sur leur passage. Malgré la paix intérieure revenue sous l'Empire, la ville ne retrouve pas l'essor du siècle précédent avant de nombreuses décennies. Le département est renommé Loire-Atlantique en 1957.
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