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sur 824 notes
Metin Arditi nous offre ici un roman puissant. Qui est donc ce Tuquetto dont le nom commence par la lettre T, comme le Titien...
Tout à la fois historique, romanesque et picaresque, ce roman est un bonbon qui fond sous la langue.
Sa lecture est prenante, enthousiasmante et trépidante.
Quel plaisir et quel bonheur de découvrir ce petit bijou !
Je l'ai offert à une vingtaine de personnes depuis...
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Incroyable roman d'Arditi encore une fois!
On suit la vie de Eli, ou Ilyas, dit le Turquetto, un peintre-né mais dont la religion d'abord l'interdit, mais par un concours des choses, il s'en libère et réussit enfin à faire ce qu'il aime vraiment, tout en y étant le meilleur. Malheureusement, les rivalités à Venise vont le mener à la condamnation alors même qu'il parvenait au summum de son oeuvre.
C'est un livre sur la religion et ses rapports avec l'art: il nous raconte la beauté de la religion à travers la beauté et la pureté des tableaux du turquetto, mais aussi la religion bafouée par la vanité et l'intérêt, la chair (qui a une place très importante dans le roman) et la hiérarchie. Il décrit aussi la condition de l'homme, du plus pauvre au plus riche, dans sa pure vérité notamment dans la description des portraits, de leurs raisons d'être tels qu'ils sont peints. Mais par dessus tout, il y a l'histoire qui nous prend et ne nous lâche pas: basé sur une hypothèse, Arditi crée toute une vie et un monde mais en restant fidèle à la réelle histoire, au contexte, aux rivalités du moment, aux traditions et aux modes de vie spécifiques de Constantinople et de Venise. Tout est fluide, cohérent, on croirait à l'histoire sans aucun mal notamment avec l'appui des peintres qui ont marqué l'époque et qui retentissent dans le récit. Les personnages ont une profondeur sans égale, les rapports sociaux et les persécutions sont vrais et poignants; mais tout est écrit simplement, comme une évidence, et nous fait comprendre que, oui, c'en était au 16ème siècle. C'est prodigieux.
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Coup de coeur mérité, si le tableau existe bien, le Turquetto n'a jamais vécu, mais le roman est habile et nous fait voyager entre orient et Occident, entre cohabitation et mésententes et intolérances religieuses. Des chrétiens, des juifs et des musulmans, et des guerres de religions, ça ne vous rappelle rien?
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Au XVIe siècle, quand on naît juif à Constantinople et qu'on a un don pour le dessin, mieux vaut quitter le pays et adopter une autre religion pour exercer son art. C'est ce que fait "Le Turquetto", ce "petit Turc", fuyant sa ville natale pour rejoindre Venise et s'y établir comme peintre de scènes catholiques, passant sous silence ses origines et sa religion de naissance pour vivre de son art et côtoyer les plus grands de ce monde terrestre. Mais les puissants sont tous orgueilleux et la renommée attise les rancoeurs et les conflits entre eux et ce Turquetto pourrait bien en faire les frais.
Le roman est saisissant par ce qu'il arrive à rendre de l'époque, de ses pensées et de ses querelles. L'auteur parvient même à rendre parfaitement crédible son "petit Turc" tant il parvient à l'intégrer au décor et à lui créer une oeuvre magistrale. Je lui trouve quand même toujours ce côté étrange dans la manière dont il relate les scènes sexuelles, c'est le troisième de ses romans que je lis et je me fais la remarque à chaque fois, quand le reste de l'oeuvre est toujours originale et d'une grande finesse. Un besoin de contrepoint, peut-être, ou d'ancrage plus terrestre, ou bien une part de fantasme ?
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Un enfant juif né en terre musulmane (Constantinople) et qui émigre en chrétienté (Venise) pour assouvir sa passion, la peinture au 16ème siècle.
Le sujet pouvait s'annoncer passionnant.
Il l'est historiquement, notamment les relations que peuvent avoir lesjuifs avec les 2 Religions à cette époque.
On y apprend, notamment, qu'ils avaient du porter l'étoile jaune.
Le côté artistique est bien rendu également avec les nombreuses scènes de peinture qui m'ont beaucoup intéressé.
Tout comme la description du grand bazar, très lyrique et entraînante.
J'ai toutefois quelques réserves sur la dernière partie et un "fumeux" thriller sur la peinture que le Turquetto réalise sur le plafond d'une chapelle.
Un érotisme également empli de poncifs (harem, évocation du lesbianisme, ...) et que j'ai trouvé hors de propo et malvenu.
Mitigé donc et je dirai dommage que la trame principale ait été polluée par des digressions inutiles à mon goût.
Une ponctuation qui peut être considérée comme excessive également pour les puristes


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C'est original. Ca se lit bien et vite. C'est l'histoire d'un jeune juif de Constantinople passionné de dessin, de peinture. Sa religion lui interdisant de reproduire le vivant, il s'exilera à Venise et y deviendra un peintre célèbre sous une fausse identité. Rattrapé par son passé, il sera emprisonné et ses peintures brûlées. Ce livre nous fait vivre dans la Venise de la renaissance, au faîte de sa splendeur, minée par les intrigues, par la soif de reconnaissance et d'argent de ses grandes familles et de ses nouveaux riches. le personnage du Turquetto et ses peintures sont pures fictions romanesques sur un fond historique d'art, d'intolérance religieuse, d'antisémitisme… un livre intéressant.
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Entre Orient et Occident, Metin Arditi nous entraîne à la découverte de la Renaissance Italienne avec son personnage d'Elie Soriano dit « Le Turquetto », juif de Constantinople ayant fui son pays et sa religion pour vivre de sa passion: la peinture.

Devenu élève de Titien puis artiste reconnu, le Turquetto aura un destin bien mouvementé. Cachant ses origines, il devra naviguer dans une Venise où l'intolérance religieuse plane et où l'inquisition traque le moindre signe d'hérésie. Y parviendra-t-il?

Mêlant religion, art, intrigues et pouvoir, je ne peux que vous inviter à découvrir ce magnifique roman historique.
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Livre découvert au hasard d'une boîte à livre, je me suis laissé rapidement plongé dans l'histoire tumultueuse et passionnante d'Eli Sorianio.

Comme souvent, j'ai beaucoup de plaisir à lire une histoire dans l'Histoire, à découvrir à travers le prisme de personnages fictifs les règles d'un autre temps.

L'auteur a su avec talent retranscrire les moeurs de l'époque, où la religion avait une emprise sur tout ou partie de la vie de chaque individu. le personnage d'Eli est intrigant, le génie qui l'habite lui confère une aura particulière, qui semble l'isoler du reste du monde. Cet héros a su développer de multiples facettes pour pouvoir vivre de la passion qui l'anime. Mais le véritable artiste reste sûrement Metin arditi qui a su peindre le microcosme vénitien, pendant la Renaissance, dans toute sa perfidie, son ambition et son vice.

Les parties s'enchaînent de manière fluide. le lecteur n'est pas laissé de côté avec des explications trop longues ou complexe sur l'histoire de l'art ou des techniques picturales. En revanche je n'ai pas compris la volonté de l'auteur dans sa dernière partie qui s'écarte du fil conducteur de son récit et qui apparaît quelque peu incohérente.

Un roman divertissant.
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Je poursuis mes lectures à rebours de l'oeuvre de ce grand auteur et quel plaisir. Celui-ci demande un rien de concentration, car les personnages sont nombreux et de plus, on quitte assez vite les turcs pour les vénitiens, mais ce petit écueil passé, le roman s'envole doucement pour nous emmener vers le tragique? bizarrement un tragique doux, car le héros prend les événements avec placitude au point d'en être étonnant. L'histoire est forte, tellement qu'on aimerait qu'elle soit vraie, mais la parabole reste formidable. Mine de rien, on trouve là une critique de la (des) religion, de l'ambition, de la politique avec une ouverture magnifique sur le Constantinople de la rue au 16ème.
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Metin Arditi est d'origine turque séfararade, c'est dire qu'il connaît son sujet, il connaît d'ailleurs une foule de sujets, Metin, c'est un couteau suisse, lui aussi.
Ce livre est une histoire de peinture et de religion. Elie, le petit juif orphelin, n'a pas le droit de dessiner, les rabbins, l'interdisent. Alors, il dessine dans sa tête et il emmagasine ses dessins dans une « pile ». Il apprend aussi du faiseur d'encre, comment fabriquer des liants et des exhausteurs de couleurs.
Son enfance à Constantinople est solitaire, juste illuminée par les corps des esclaves vendues par sa belle-mère (savoureuse) entrevues par la fente du grenier. Cette partie est assez vite brossée.
Puis, on saute 40 ans plus tard. (C'est un peu trop vite sauté, à mon goût). Mais il est arrivé à Venise. Passé par l'atelier d'un peintre renommé (Titien ?) il devient LE peintre incontournable, il a même dépassé le maître.
Et vint la commande de trop. Qui fait tout basculer.
On assiste à la bataille des religions, sous fond de corruption généralisée dans l'église. A Venise, au XVI°S (nous sommes en 1576) les Juifs sont stigmatisés, considérés comme hérétiques et passibles de pendaison s'ils enfreignent, même d'un cheveu, les règles.
Elie n'échappe pas à son destin. Dénoncé, trahi, il est condamné à mort et ses tableaux, impies, vont être brûlés dans un gigantesque autodafé, sauf un.
C'est le postulat génial de Metin Arditi. Et si cet homme au gant n'était point de Titien (il n'est signé que d'un T, ce que Titien n'avait jamais fait) mais plutôt de l'élève qui aurait dépassé le maître. D'où ce personnage imaginaire du Turquetto, et cette plongée dans le Venise du ghetto et des Doges, cette Venise de la couleur, cette Venise pestilentielle et merveilleuse.
Arditi connaît sur le bout des doigts la peinture de la Renaissance (j'avais lu l'Imprévisible où le héros principal était un tableau de la Renaissance florentine) et c'est un vrai plaisir de l'avoir comme cicerone. Il est aussi très concerné par la question juive (voir Rachel et les siens). Il mélange avec bonheur ces deux sujets.
Mais un bon sujet fait-il un personnage sympathique ? Il y a comme quelque chose d'inabouti chez Elie (et dans le roman). Il est trop cérébral, dépourvu d'émotion. La fin est très vite bâclée, en rupture avec ce que l'on connaissait du personnage. Mais le connaissait- on ?
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