Soyons franc dès le départ,
L'enfant qui mesurait le monde ne fera pas partie de ces romans inoubliables qui forgent le rang des grands classiques. Cependant, il restera dans un petit coin de la mémoire pour son décor et son ambiance si caractéristiques de la Grèce que je connais et que j'aime tant. À travers l'histoire de Kalamaki et de ses habitants,
Metin Arditi raconte l'Histoire de la Grèce, l'exil contraint de ses habitants, mais également les relations difficiles avec la Turquie dont la communauté grecque a été chassée… et cette crise qui n'en finit plus, qui fait que la Grèce se vend au plus offrant en perdant sa dignité et son histoire pourtant si riche. Mais
L'enfant qui mesurait le monde prend le parti de l'espoir ; la flamme grecque n'est pas éteinte, comme le laisse entendre la devise de ce pays que j'admire : la liberté ou la mort. Entre les retraites et les salaires rabotés, les touristes frileux ou concentrés dans les mêmes zones, les Grecs tentent de survivre. Et l'île de Kalamaki n'échappe pas à la règle. Car si la Grèce de ces dernières années sert de décor à
L'enfant qui mesurait le monde, le roman n'en oublie pas, pour autant, son pilier : la relation entre Eliot et Yannis, ce petit garçon autiste amoureux des chiffres et de l'ordre, autour duquel toute l'île gravite et qui fait ressortir le meilleur en chacun de ses habitants (ou presque).
Metin Arditi signe là un roman profondément humain et lumineux, plein d'espoir. Alors voilà.
L'enfant qui mesurait le monde ne bouleversera pas votre vision de la littérature, mais vous passerez entre ses pages un très beau moment, et, pour ceux qui ne connaissent pas encore la Grèce, je ne doute pas que cela devrait vous stimuler à faire vos valises pour la découvrir. Avec une écriture musicale,
Metin Arditi rend un bel hommage à la Grèce et à ses habitants, à notre capacité à limiter le désordre du monde, et il serait dommage de passer à côté.
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