À la fin du XIXe siècle, un officier de l'armée française qui participe à la délimitation de la frontière entre la Chine et l'Indochine dresse une carte des environs de Long-Tchéou, actuelle ville chinoise de Chongzuo. (...) En situation de délimitation frontalière et donc de rapport de forces, face à un pays qui ne dispose ni de savoir topographique ni d'expertise cartographique, cette carte constitue un véritable leurre. La connaissance détaillée dont elle prétend rendre compte est inexistante.
Nous savons désormais que les villes sont mortelles. Toute carte, qu'elle soit de marbre, en papier comme en pixels, reste tracée sur le sable de l'histoire.