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Laure Manceau (Traducteur)
EAN : 9782330166311
272 pages
Gaïa (04/05/2022)
3.9/5   39 notes
Résumé :
Depuis qu’un coup d’Etat militaire a frappé son pays, Ren vit seule dans les montagnes. Le jour où elle voit approcher un groupe de soldats, elle comprend immédiatement ce qu’ils sont venus chercher. Le héron de pluie, oiseau mythique capable de faire et défaire les saisons, est menacé. Et Ren fera tout ce qui est en son pouvoir pour le protéger, quel qu’en soit le prix...
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Shangyang" dans la mythologie chinoise, est l'Oiseau de pluie, ( selon Confucius) qui provoque pluies diluviennes et inondations..
Dans ce livre, l'Oiseau de pluie est un Héron bleu :
"Immense et silencieux, il passait son long bec sur ses ailes céruléennes.
Ren le regardait lisser son plumage, subjuguée. de l'eau coulait des ses ailes à mesure qu'il les lustrait et les gouttes tombant en filet continu, formaient une mare au pied de l'arbre."

Ren s'est retirée du monde, depuis 5 ans après qu'un coup d'état a frappé son pays. le lieutenant Harker va la localiser, avec ses soldats et l'agresser puis la torturer, afin qu'elle les emmène vers l'Oiseau de pluie.
Sinon, elle tue un enfant...

Ren va tenter de sauver l'Oiseau de feu. le lieutenant lui tira dessus...
Harker demanda à Daniel, l'infirmier de son groupe.
- "Vous pensez que je l'ai tuée?
-Vous lui avez tiré dans la gorge, elle est morte , Lieutenant."

Harker pensait aider Ren. Si elle repartait sans le Héron bleu, les généraux enverraient d'autres soldats. On est des militaires, on doit obéir aux ordres...
Dans la cage, l'Oiseau de pluie s'agita. Les soldats se reculèrent.
"De dessous la bâche leur parvenait le bruit d'une cascade. La température à bord du camion n'en finit plus de chuter. le givre envahit les vitres, les rétroviseurs et les cadrans de leur montre".

"L'espoir, c'est l'oiseau qui, au plus fort de l'orage, chante la pluie." Fodil Bensélia. L'histoire d'un Oiseau aux pouvoirs magiques qui bouleverse la vie de ceux qui l'approchent, en bien ou en mal...
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Après Flammes en 2019, l'australien Robbie Arnott n'a pas fini de nous étonner. Il revient cette fois chez Gaïa pour un roman de nature-writing très particulier qui s'amuse à flirter allégrement avec le fantastique et le conte pour mieux déjouer nos attentes. Originaire de Tasmanie, l'auteur nous convie à un voyage hors du temps où l'homme et la Nature tentent de cohabiter et de se respecter mutuellement. Et ce n'est pas chose aisée…

Il était une fois…
Contrairement à ce que pouvait laisser croire la quatrième de couverture, L'oiseau de pluie ne commence pas immédiatement avec l'histoire de Ren.
Robbie Arnott choisit d'ouvrir son roman sur un mythe, celui d'un héron fait de pluie capable d'accorder chance et prospérité… ou au contraire d'anéantir sols et cultures. L'histoire de la fermière et de l'oiseau de pluie sonne dès lors comme un avertissement à propos de la versatilité de la Nature et de la capacité de l'homme à bouleverser le fragile équilibre qui s'opère.
Après cette introduction, le ton est donné. le roman de Robbie Arnott va changer au gré du temps et, de chapitre en chapitre, verser dans le conte, la science-fiction et le fantastique.
Dès son second chapitre, le lecteur fait la connaissance de Ren, une femme recluse dans la forêt pour une raison obscure et qui survit grâce au troc qu'elle entretient avec Barlow, un homme des environs. Un jour cependant, elle apprend que des soldats sont arrivés et qu'il cherche la mythique oiseau de pluie pour le ramener aux généraux du nouveau gouvernement.
Dans le monde imaginé par Robbie Arnott, les catastrophes climatiques se sont enchaînées et un coup d'état a permis à l'armée de prendre le pouvoir en imposant sa loi sanglante et répressive. Si l'on pourrait croire à un virage réaliste de l'histoire, il n'en est pourtant rien puisque jamais le pays ou l'époque ne sont clairement établis. Tout reste flou et donc universel.
Tandis que Ren et les soldats, dirigés d'une main de fer par la lieutenante Harker, entament un bras de fer impitoyable autour de ce fameux Héron doté de pouvoirs fantastiques, une autre histoire parvient aux oreilles du lecteur.
Cette fois, on change de décor, délaissant la forêt pour un village portuaire où Zoe et sa tante vivent d'un commerce atypique et particulièrement recherché : l'encre de calamar. Pour en obtenir, les pêcheurs du coin doivent littéralement payer de leur sang pour récolter le précieux sésame. Pas de soldats cette fois mais un mystérieux « homme du Nord » qui débarque sans prévenir avec la ferme intention de percer le secret du village afin d'industrialiser le processus.
Mais, bien sûr, personne n'a envie de lui dévoiler la vérité…
De ces deux histoires apparemment sans aucun lien, Robbie Arnott va tirer une aventure à la fois rude et pourtant d'une grande sensibilité où il s'interroge sur la Nature elle-même et la considère de façon crûment réaliste. Ni angélique, ni diabolique, mais quelque part entre les deux, tantôt bienfaisante tantôt fatale. À la manière des hommes qui rôdent aux alentours pour en tirer profit.

Le prix à payer
L'oiseau de pluie se veut avant tout une parabole sur l'entêtement de l'homme à contrôler la Nature. Robbie Arnott illustre avec intelligence et originalité le prix de ce rapport de force. Que ce soit Harker qui perd un oeil pour capturer son Héros mythique ou les cicatrices de l'Homme du Nord et des pêcheurs lorsqu'ils tentent d'obtenir l'encre de leurs précieux calamars. L'exploitation des ressources naturelles, ici symbolisées notamment par l'oiseau de pluie qui donne son titre au roman, va dégrader l'environnement humain et engendrer des morts violentes, fruit de la cupidité et de la stupidité des hommes.
En changeant encore et encore de narrateur (et donc de point de vue), l'Australien va pourtant relativiser le rôle des uns et des autres dans les évènements dramatiques qui nous sont comptés. Cette obstination pour nuancer ses personnages va permettre au roman d'acquérir une profondeur humaine insoupçonnée qui culmine dans un ultime chapitre à la première personne (et dont on vous laisse la surprise) où l'émotion jusque là contenue de justesse finit par éclabousser les pages de l'histoire et rendre compte de la vérité ultime : le bien et le mal sont des choses toutes relatives et chaque drame peut s'expliquer et se comprendre. La beauté du personnage d'Harker, véritable figure centrale du roman, s'explique par cette nuance, ce refus de catégoriser les gens et la possibilité de les laisser s'ouvrir d'eux-mêmes, de leur permettre de prendre conscience de leurs erreurs et de leur faiblesse.
La rédemption trouve toujours son chemin chez Robbie Arnott, souvent dans les larmes et la douleur. Au-delà de son aspect philosophique, c'est une authentique fable écologique que nous offre l'écrivain, pleine de beauté et de cruauté, dénonçant le rôle des hommes et de leur système économique qui met le monde à genoux pour n'en laisser que des flammes. L'oiseau de pluie s'achève pourtant sur un message d'espoir, celui d'une humanité retrouvée et apaisée capable de faire la paix avec elle-même et avec son passé.

Roman d'abord déroutant puis parfaitement passionnant, l'oiseau de pluie ne se limite pas au conte philosophique, il creuse patiemment le coeur de ses personnages pour enterrer le manichéisme de façon définitive. Robbie Arnott esquisse les contours d'un futur en ruines pour en tirer un espoir, celui de l'individu capable de prendre conscience de ses fautes pour changer le cours des choses.
Lien : https://justaword.fr/loiseau..
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Après Flammes, un premier roman éblouissant, l'auteur australien (de Tasmanie, pour être précis) Robbie Arnott récidive avec L'oiseau de pluie, une "éco-fable" aussi belle qu'une aurore boréale. Pourtant, le genre du livre, une dystopie qui mêle coup d'état militaire et dérèglement climatique, dans une atmosphère quasi post-apocalyptique, n'est plus si original dans la littérature contemporaine si ce n'est que tous les écrivains ne possèdent pas le talent d'évocation de Robbie Arnott ni sa façon unique de mélanger noirceur et réalisme magique. Autre chose remarquable : le tempo du roman, qui enchaîne scènes graphiques parfois violentes et de longues plages contemplatives, oblige le lecteur à lui-même s'adapter à ces rythmes très changeants et c'est un véritable plaisir que de s'abandonner au pouvoir d'un auteur aussi doué pour nous emmener en terre inconnue. le mieux (comme souvent, direz-vous) est d'en savoir très peu avant de débuter L'oiseau de pluie avec son chapitre 0, qui pose de premiers jalons, sous forme de conte, à défaut d'entrer dans le coeur de l'intrigue. le personnage central du livre, en quelque sorte, est un héron qui fait la pluie et le beau temps et qui a acquis un statut d'animal légendaire. Autres protagonistes amenés à se rencontrer : une femme qui a fui la civilisation et vit en forêt et une soldate en mission. Il y a aussi un chapitre, sublime, autour de pêcheurs de calamars, avec une pratique très particulière, et qui est relié, n'en disons pas plus, à l'un des personnages féminins. Alors, bien sûr que le livre est un hymne à la splendeur de la nature et une stigmatisation claire de la folie des hommes à faire saigner la planète mais sa créativité poétique en fait un ouvrage hors-normes, dans un voyage entre le merveilleux et l'étrange, dans le sillage ailé d'un oiseau mythique.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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J'ai eu beaucoup de mal à aller jusqu'au bout de ce conte moderne, que j'ai failli abandonner à de nombreuses reprises.

J'en retiens une lecture pénible, pendant laquelle je me suis souvent demandé ce qui n'allait pas, sans vraiment trouver de réponse définitive. L'écriture en soi n'est pas mauvaise, c'est la tonalité générale qui m'a beaucoup gêné. le ton est si détaché que l'on ne ressent aucune émotion, tout m'a semblé gris et terne, même dans les descriptions les plus colorées (par exemple avec les calamars). Les personnages semblent se débattre chacun dans sa propre histoire, sans aucune logique dans leurs actions, ni même dans leur construction. Ainsi, rien dans le passé de Zoé n'explique ce qu'elle devient, contrairement à ce que l'auteur semble vouloir nous faire croire. le côté fantastique léger qui réussit si bien à certains auteurs japonais est ici pesant, sans grâce, artificiel, gratuit.

La meilleure façon de vous faire votre propre idée est de lire l'introduction, l'histoire de la vieille femme et de sa ferme. Si, comme moi, vous vous dites que ce n'est que l'introduction, et que tout va se mettre en place par la suite, refermez ce livre. Ce que vous espérez n'arrivera jamais, tout le reste est de la même eau.

J'ai attaqué ce livre grâce à la très belle critique de Croquignol, que je vous encourage à aller lire, afin d'avoir un avis diamétralement opposé.
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Un roman où récit fantastique et récit réaliste s'intègrent parfaitement. Avant de débuter ce roman, j'avais peur de ne pas accrocher avec les animaux mythiques dont il est fait référence (peur d'une caricature qui rendrait les faits complètement irréalistes et que le fantastique prenne le dessus). Mais l'auteur dose merveilleusement bien la part de fantastique et réussit à nous convaincre de leur existence avec brio.

Sa plume permet une immersion totale. Il joue avec le rythme et alterne de longues scènes contemplatives (très belles et loin d'être ennuyeuses), à des scènes plus courtes mais percutantes.

Même si de nombreux aspects de la vie des personnages (et même de leurs émotions) restent mystérieux ou sous-entendus tout au long du roman, on s'attache à eux, on comprend leurs failles, leurs erreurs, et il est difficile de les quitter en refermant le livre (peut-être justement grâce à ce mystère entretenu). Les personnages féminins sont forts et indépendants, là où les personnages masculins sont un peu plus en retrait, tout en étant un support important aux personnages féminins.

J'ai trouvé ce roman tellement fort qu'il m'a été difficile de débuter un autre livre dans la foulée (j'ai finalement opté pour une lecture légère, le temps de me remettre de mes émotions).

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critiques presse (3)
LeDevoir
07 mars 2023
L’écrivain emprunte à l’imaginaire des mythes pour offrir un récit sur la précarité de nos liens avec la nature.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaLibreBelgique
28 juin 2022
Avec "L'oiseau de pluie", l'écrivain australien Robbie Arnott signe un roman aussi poétique qu'inventif.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
23 mai 2022
Le jeune écrivain australien Robbie Arnott conte l’histoire d’un oiseau aux pouvoirs magiques qui bouleverse la vie de ceux qui l’approchent, en bien ou en mal.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dès le début, il a eu cette douceur. Rien qui cherche à communiquer de la compassion, de l'inquiétude, du désarroi. Il était doux, tout simplement. Calme, sans écheveau de violence caché sous cette tranquillité. Il ne m'admirait pas. Il ne me craignait pas. Il ne m'aimait pas. Il me considérait simplement comme un animal errant blessé, une étrangère qui avait besoin qu'on s'occupe d'elle. Et c'est ce qu'il a fait. Avec une force tranquille, il a pris soin de moi.
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Video de Robbie Arnott (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robbie Arnott
Robbie Arnott talks about his debut novel, Flames (2018).
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