La fille de la plage, tome 2

Ce second volet de la fille de la plage nous réserve quelques surprises. le scénario n'est pas convenu, et la fin est ouverte à tel point qu'on imaginerait bien une suite à ce qui a priori restera un dyptique. Il manque peut-être un peu d'une ligne directrice. J'ai donc une petite pointe de déception, mais je maintiendrai la note de quatre, pour la qualité générale de l'oeuvre, et son intérêt pour comprendre le monde de l'adolescence et l'état de la jeunesse japonaise.

Suite à la bagarre de fin du tome 1, Kashima est hospitalisé. Lui qui aurait aimé voir arriver Koume reçoit la visite de Keiko, laquelle révèle à Koume qu'elle en est amoureuse. Evidemment Koume ne semble pas affectée, puisqu'elle ne pense qu'à Isobe. Isobe est plus que jamais enfermé chez lui, ruminant sur la mémoire de son frère décédé. Ils vont néanmoins un temps se retrouver, et expérimenter une kyrielle de positions sexuelles. Cette fois pourtant, une forme de rapprochement d'âmes, voire de tendresse pudique semble pouvoir les relier. Mais si Koume est à l'écoute, Isobe reste d'un pessimisme noir, ne pense qu'au suicide, et ne croit pas vraiment que Koume restera là pour lui. Alors il sort, va incognito casser la gueule de Misaki et son herbe nocive, dont on comprend que c'est cette saloperie qui a dû coûter la vie à son frère. Alors que la fête du collège confirme la formation d'un couple entre Kashima et Keiko, Koume et Isobe, chacun séparément, errent dans la petite ville comme deux âmes en peine. Cela donne de belles pages d'images réellement romantiques, jusqu'à ce qu'Isobe croise le regard d'une fille qu'il avait déjà vue et photographié sur la plage. Quand il revoit Koume, il est transformé : nouvelle coupe de cheveux soignée, discours volontaire pour étudier et partir le faire dans le même établissement de la fille dont il a désormais pris le contact. Koume est anéantie, elle était amoureuse, mais Isobe n'écoute déjà plus...jusqu'à temps que des policiers aient deux, trois choses à lui faire dire sur l'affaire Misaki. Quelques mois passent, Koume sort avec Katsutoshi, un jeune homme bien comme il faut, qui semble sincère et tout prêt à la rendre heureuse. Mais s'il dit l'aimer en s'épanchant, elle dit l'adorer avec des "lol". Bref, ce n'est pas encore le bon...Et lorsqu'au final elle rencontre par hasard Kashima sur la plage, pour qui la relation avec Keiko ne s'est pas avérée non plus idéale, leurs échanges nous révèlent des jeunes finalement plus matures, qui ont appris de leurs échecs et de leurs peines, et commencent à comprendre que la vraie sérénité, c'est peut-être d'être soi-même, d'écouter son moi profond, et apprécier la liberté, qui s'incarne si bien dans cette mer à leurs pieds !

Une oeuvre intelligente, qui nous permet de capturer la quintessence des maux de la jeunesse japonaise, mais qui prend facilement un caractère universel. Si le mal-être voire la désespérance sont souvent présents, une forme d'optimisme finit par l'emporter, car ces jeunes ont toute la vie devant eux pour trouver l'amour et réussir. le dessin précis est superbe et sert remarquablement cette histoire. Une découverte intéressante d'un auteur majeur de manga qui dit ne pas aimer le manga. Il a pourtant déjà produit à 40 ans une oeuvre d'une richesse et d'une qualité impressionnantes.

Voici donc la suite et fin de ce diptyque dérangeant imaginé par l'inimitable Inio Asano, l'auteur de Bonne nuit Punpun, « Un monde formidable », « le Quartier de la lumière », Solanin, La fin du monde, avant le lever du jour et l'excellent le champ de l'arc-en-ciel.

Pour rappel, « La fille de la plage » se déroule à Sannaka, une petite ville au bord de mer et invite à suivre les expériences sexuelles en tout genre de deux adolescents paumés. Il y a tout d'abord la fille, Koume Sato, qui, sortant d'une grosse déception amoureuse, se rabat sur Kosuke Isobe, un copain de classe solitaire et mal intégré, qui est amoureux d'elle depuis deux ans. Lui, souffre de la perte de son grand frère et de l'absence répétée de parents absorbés par leur boulot et trouve dans cette relation construite sur l'amertume un moyen de combler ce vide… surtout que dans cette petite ville portuaire trop calme, il est bien difficile de tromper l'ennui.

En fin de tome précédent, les rôles semblaient néanmoins s'être inversés. Au fil des mois, Sato finit en effet par éprouver des sentiments pour Isobe, tandis que ce dernier commence à rechercher un autre exutoire à ses frustrations. Au début de ce deuxième volet, les deux « sexfriends » se sont un peu perdus de vue et retentent de combler le vide de leur quotidien, chacun de leur côté. Mais quoi qu'ils tentent, leurs blessures ne disparaissent pas pour autant et, à défaut de mieux, ils reprennent leur relation sexuelle…

Le sexe proposé par Inio Asano n'est évidemment pas gratuit, mais traduit le mal-être profond de deux adolescents en quête de soi, qui trouvent dans ces expériences charnelles un exutoire à leurs frustrations et à leur mal de vivre. S'ils n'ont aucun mal à repousser les limites de leurs actes sexuels, ils sont cependant incapables d'exprimer leurs sentiments respectifs. Elle n'arrive pas à lui dire ce qu'elle ressent, tandis que lui recherche un autre exutoire à ses frustrations et pense également au suicide… et tout le sexe du monde ne parviendra bien évidemment pas à les rapprocher l'un de l'autre. L'accumulation de non-dits au sein de leur relation fait d'ailleurs craindre le pire au fil des pages…

En mettant à nu les actes sexuels de ses protagonistes, sans aucune forme de romantisme, Inio Asano livre une oeuvre dérangeante, presque malsaine et déprimante. L'auteur dépeint à nouveau avec brio le désenchantement, la solitude et le mal-être de ces jeunes nippons et souligne leur incapacité à échapper à l'ennui et à l'absurdité de leur existence, peu importe le nombre de limites et de tabous qu'ils transgressent. Leurs ébats sexuels leur donnent peut-être l'impression d'exister et de vivre, mais ce « bonheur » n'est qu'illusoire et faux et ne modifie aucunement la réalité de leur quotidien. Si le pessimisme est de nouveau au rendez-vous de cette oeuvre, l'auteur donne néanmoins l'impression de vouloir terminer sur une note légèrement positive… comme si, malgré les amours gâchées et les douleurs, la vie poursuivait son chemin avec, qui sait, une petite lueur d'espoir tout au bout…

Visuellement, on reconnaît directement le style caractéristique du mangaka. En optant pour un décor portuaire, Inio Asano semble vouloir installer une ambiance calme et mélancolique, presque poétique. En y superposant les paroles crues des deux jeunes, ainsi que des dessins sexuellement explicites, le contraste est encore plus grand. Il est d'ailleurs fort probable que cette oeuvre en choquera plus d'un…

Un excellent diptyque que vous pouvez retrouver dans mon Top manga de l'année !
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Dans une petite ville japonaise au bord de la mer, Koumé, Collégienne, va débuter une relation avec Kosuke, un de ses camarades de classe. Ensemble ils expérimenteront la découverte de leur sexualité en réprimant chacun à leur tour se leurs sentiments. Une peinture dérangeante d'une sexualité tres précoce d'une jeunesse japonaise désinhibée.

Inio ASANO dessine extrêmement bien, son style est époustouflant, je suis clairement fan de ses planches. En revanche, le traitement qu'il fait ici de l'apprentissage de la sexualité par deux collégiens m'a perturbé. Je ne suis pas prude mais j'ai trouvé que le mangaka basculait dans le voyeurisme alors qu'il aurait pu largement faire de ce manga un petit bijou initiatique en étant plus pudique. Ici tout est dévoilé avec gros plans en prime… ces scènes trop crues et répétitives m'ont gâché le plaisir de suivre l'histoire de ces adolescents écorchés, perdus dans leurs souffrances et de la complexité de leur relation. Quel dommage…

J'ai été sur ce titre sans lire le synopsis, juste pour son auteur, Inio Asano, que je sais très apprécié dans le monde du manga.
C'était mon premier Inio Asano, et je ne suis pas sur que c'était la meilleure porte d'entrée pour découvrir l'auteur. Si ma lecture a fini par me plaire, j'ai au début eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit.
Ce manga mets en scène des adolescents (14/15 ans) ayant des relations sexuelles, ce qui m'a fortement gêné au début de ma lecture, et si la série est en seulement deux tomes, je n'étais même pas sûr d'aller au bout.
Peu à peu, l'histoire abordant des thèmes intéressants et le tome 1 se terminant par un cliff-hanger, je suis tout de même aller sur le tome 2 afin de terminer la série.
Si en effet, les relations sexuelles des jeunes personnages peuvent être gênantes / choquantes, l'oeuvre aborde des thèmes intéressants, des jeunes qui se cherchent, le regard des autres, le harcèlement scolaire, la mise à l'écart, le suicide...
Et si j'ai eu du mal à rentrer dans l'oeuvre, ce qui peut être du au fait que je ne connaissais pas l'auteur, j'ai finalement passé un bon moment de lecture.