Je viens de terminer la trilogie originelle du cycle de Fondation, écrite dans les années 1940, 1950 par
Isaac Asimov. Elle comprend Fondation, Fondation et Empire et Seconde Fondation. Plus tard,
Asimov écrira deux romans qui se déroulent avant cette trilogie, et deux autres qui se déroulent après, le tout formant le cycle de Fondation, sans doute le plus connu de l'auteur avec le cycle des Robots.
Le premier tome, Fondation, est en fait un assemblage de nouvelles, dont la première (les psychohistoriens, la meilleure) a été écrite en dernier, lorsqu'
Asimov décida de faire des autres nouvelles un roman, en 1951.
Le cycle de Fondation relate l'histoire de la Fondation, sur des centaines d'années. Celle-ci fut fondée par Hari Seldon, le père de la psychohistoire, une science qui, mettant en équation la psychologie des masses, permet, non seulement de prédire le futur, mais également de le modeler. C'est ainsi que Seldon, prévoyant la chute de l'Empire galactique (nous sommes ici des dizaines de milliers d'années dans le futur, l'humanité a conquis toute la galaxie), établit la Fondation et écrit le Plan Seldon, dont le but est l'avènement du Second Empire galactique, permettant ainsi aux hommes d'échapper à une période de 30 000 ans de barbarie...
Globalement, j'ai aimé cette trilogie car la qualité littéraire est allée en augmentant au fil des tomes. C'est pourquoi, pour moi, Seconde Fondation, le troisième tome, est de loin le meilleur. le premier roman, Fondation, est vraiment le plus pénible à lire car :
- il n'a jamais été pensé initialement comme un roman
- l'écriture, le style de l'auteur est sommaire. A ce titre, on peut dire qu'au fil des pages de cette trilogie,
Asimov quitte peu à peu ses habits de scientifique, pour qui seuls les concepts comptent, pour devenir un écrivain.
- le worlbuilding minimaliste s'étoffe au fil des tomes
- dans le premier tome les personnages sont inconsistants et, Seldon excepté, presque interchangeables.
C'est au cours du tome 2, Fondation et Empire, lorsqu'il introduit le personnage du Mulet, qu'
Asimov démontre qu'il a compris qu'en fait c'était chiant de voir les prédictions de Seldon se réaliser page après page et qu'un peu d'inattendu, de suspens, apporteraient un nouveau souffle...bref, il a commencé à raisonner en écrivain et c'est véritablement dans Seconde Fondation que l'alignement des planètes s'opère et qu'il nous délivre un excellent roman de SF.
Mais bien qu'il m'a été un peu difficile d'entrer dans ce cycle, je ne regrette pas d'y être allé. le concept de la psychohistoire est quand même fort et permet d'envisager une histoire sur le très long terme. Je regrette que l'on n'ait pas côtoyé davantage Hari Seldon, figure tutélaire qui devient quasi mystique avec le temps. Au final, la qualité étant allé en s'accroissant, j'ai très envie de lire les autres romans, et de découvrir le passé et le futur de la Fondation.