Le marketing en voulant conquérir les consommateurs ou ouvrir de nouveaux marchés forge de nouvelles préférences, de nouvelles exigences, voire de nouveaux comportements dans l'espoir de rendre ces transformations irréversibles. D'autre part, la littérature sociologique déconstruit clairement le discours sur le client dans l'entreprise. Il permet de légitimer les changements organisationnels. Fondamentalement, la figure du client, auquel le salarié peut s'identifier, éloigne celle du dirigeant comme prescripteur.
Hormis de grands dirigeants ou "manipulateurs de symboles", l'ensemble des hiérarchies et les cascades de sous-traitants (y compris leurs patron) subissent cette mécanique.Cette logique induit également certain fatalisme chez les salariés : il n'y a plus matière à conflit dans l'entreprise, ses dirigeants ne faisant in fine que répercuter les besoins du consommateur final. Le consommateur est ainsi un double rouage (de marketing et d'incitations) de la dynamique productiviste; il n'en est pas l'initiateur. On ne peut donc que très partiellement imputer aux acheteurs de biens et services les déboires des travailleurs.
Les résultats statistiques suggèrent alors que le seul coupable serait le productivisme moderne, par nature néfaste pour le salarié, les entrainant dans une spirale effrénée d'intensification. La vision psy serait certes erronée lorsqu'elle néglige les contraintes physiques, mais son fatalisme serait pertinent. Par son aspect idéologique et sa capacité d'intensification, le productivisme moderne serait un néo-stakhanovisme.
Alors que le MEDEF s'acharne à réclamer une privatisation de l'assurance maladie, il est moins ardent à réclamer l'équivalent pour la branche travail : les principes d'individualisation et de responsabilisation sont éminemment sympathiques...quand ils s'adressent aux autres. La cohérence libérale semble s'arrêter où commence l'intérêt des entreprises les plus dangereuses.
La gauche radicale, quant à elle, concentre ses actions -- parfois fructueuses -- sur les exclus ou les salariés précaires, mais néglige l'immense majorité des travailleurs dont les difficultés résulteraient de spectres insaisissables comme la mondialisation ou l'OMC.
Doit-on adopter la semaine de quatre jours et passer aux 32h ?
Si l'idée plaît, plusieurs spécialistes pointent le défi de réorganisation du travail dans nos sociétés que cela impose, et doutent de l'efficacité sociale et économique d'une telle mesure...
Pour en parler, Guillaumer Erner reçoit :
Bruno Mettling, président-fondateur de Topics, cabinet de conseils pour les RH.
Philippe Askenazy, économiste du travail, professeur à l'ENS.
#travail #économie #bienêtre
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