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EAN : 9791092758221
132 pages
Scribest éditions (29/09/2022)
4/5   1 notes
Résumé :
Nous voici propulsés en arrière, ce 26 juin 1969 précisément : nous suivons à toute allure le jeune Brunet alias "Rase Bitume" sur son petit vélo rouge, dans une banlieue proche de Paris. Au seuil de ses douze ans, à la veille de sa communion solennelle, en 24 heures chrono, il nous livre heure après heure ce qui défile dans sa tête de gamin en pleine crise d'adolescence. Avec une verve débridée et gouailleuse, un cynisme irrévérencieux, un humour au vitriol, il rac... >Voir plus
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Que lire après Tu parles Charles ! 1969, année érotiqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comme le jeune Brunet alias "Rase-Bitume" héros du deuxième roman d'Yves Aubry (II), j'ai eu mes douze ans en 1969 et j'ai fait aussi une retraite spirituelle pour préparer ma grande communion…Comme lui, j'ai pris tous les matins, au petit déjeuner, mon Ovomaltine (fameux chocolat vitaminé en poudre)…Comme lui, j'ai eu le droit de regarder le soir et deux fois par semaine la télé, le mercredi pour les dossiers de l'écran et le samedi pour les variétés de la chanson française et comme lui, j'ai été fasciné (voire amoureux) en voyant Jane Birkin chanter avec son accent anglais « Soixante-neuf année Éwotique ! ».

Yves Aubry (II) nous invite à passer la journée du 26 juin 1969 avec un jeune ado de banlieue parisienne. On va se retrouver dans la peau d'un gamin de douze ans en pleine crise d'adolescence. On arrive à ressentir les sentiments et les réflexions de celui qui est surnommé « Rase-Bitume » par ses parents à cause de sa petite taille. On partage agréablement son bagou et son insolence conformes aux années soixante. On participe aux disputes familiales qui sont la conséquence d'un fossé intergénérationnel important à cette époque. On assiste aussi à ses premiers émois sexuels malgré la libération des moeurs récente.

L'écriture d'Yves Aubry (II) est limpide et plaisante. Il sait manier l'humour avec réussite mais possède aussi un sens cynique qui rend son roman crédible. Les dialogues sont bien construits et sont menés tambour battant. Leurs mots sont truculents et hauts en couleurs mais jamais vulgaires à l'image du jeune héros. La représentation des personnages comme celle des scènes dans lesquelles ils évoluent, possède un certain réalisme proche du portrait. le fait que l'auteur s'est consacré à la peinture (une centaine de tableaux) avant l'écriture semble y être surement pour quelque chose.

Dans son roman, Yves Aubry (II) nous brosse le portrait d'une société en pleine mutation avec les yeux plein de malice du jeune « Rase-bitume ». Il nous fait assister au choc entre le monde d'avant Mai 68 et celui des seventies qui commence à poindre le bout de son nez. C'est la fin du « Salut les copains » et les débuts du magazine « Rock and folk » avec les Who, Alice Cooper, Led Zeppelin… Bravo mon cher Yves, vous avez réussi à nous faire remonter le temps avec brio. Alors, 1969, année érotique ? Tu parles Charles !

« Je descends l'avenue Charles de Gaulle, sur mon petit vélo rouge, en hurlant à tue-tête la chanson de Jane Birkin et Serge Gainsbourg, '”Soixante-neuf, année érotique”. Hurler. Gueuler. Bramer. Hululer. Tous les verbes que vous voulez. Tous, sauf chanter. J'ai l'air qui me trotte dans la tête depuis samedi. Depuis que j'ai entendu Jane le susurrer à la télé. Tu parles, Charles ! Ce n'est pas que j'adore ça, la télé du samedi soir, mais je n'ai le droit de la regarder que deux soirs par semaine. Les Dossiers de l'écran, le mercredi soir. Parce que le jeudi, il n'y a pas d'école. J'ai droit au film mais pas au débat. Trop tard, qu'ils disent, les parents. Et l'émission de variétés ringarde du samedi soir. Mais ringarde ou pas, comme j'y ai droit, je ne manquerais ça pour rien au monde. »
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Et tu iras te laver la figure, gronde mon père. Pas question que tu ailles au lycée maquillée comme une voiture volée. Et quand mon pauvre père parle de voiture volée, il est largement en dessous de la réalité parce qu'il n'a jamais vu sa fille prête à partir pour aller en cours, outrageusement fardée. Les paupières luisantes d'une ombre - encore un mot bien mal trouvé - bleu vif, des lèvres de poupée peintes en rose criard, et les cils englués dans une masse noirâtre qu'on appelait alors rimmel. Rien à voir avec le mascara des générations futures; le rimmel se présente en plaquette dans une petite boîte noire dans laquelle il faut cracher, avant de racler avec la brosse en soies de sanglier, le précieux fard qui vous fait la prunelle charbonneuse, alors en vogue.
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