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EAN : 978B0014OHG8A
248 pages
Editions Seghers (30/11/-1)
3.67/5   3 notes
Résumé :
In-8 (14,5 x 21,7 cm), cartonné avec jaquette sous rhodoïd, 247 pages ; bords de la jaquette frottés, papier bruni, assez bon état.
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Amour de terre lointaine
pour vous mon cœur a mal
et je ne peux trouver médecin
si je n’entends votre appel
attiré par l’amour douce
dans un verger ou sous courtines
avec la compagne désirée

Puisque cela toujours me manque
je ne m’étonne pas d’être en flammes
car jamais plus noble chrétienne
ne fut et Dieu ne le veut pas
ni juive ni sarrazine
il est bien repu de manne
celui qui de son amour gagne...

- Jaufre Rudel
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Un chevalier reposait …
  
  
  
  
Un chevalier reposait **
Près celle que plus voulait ;
Souvent la baisant, disait :
Douce chose, que ferai-je ?
Le jour vient et la nuit va.
       Hélas !
J’entends que le guetteur crie :
       Allons !
Debout ! je vois le jour venir
Derrière l’aube.

Douce chose, s’il se pouvait
Que jamais aube ni jour
Ne fut, grand merci serait,
A présent, au lieu où est
Fin amant près cell’ qui lui plaît.
       Hélas !
J’entends que le guetteur crie :
       Allons !
Debout ! je vois le jour venir
Derrière l’aube.

Douce chose, quoi qu’on vous dise,
Ne crois que tell’ douleur soit
Comme ami qui part d’amie.
Par moi-même bien le sais.
Mon Dieu ! Combien peu nuit fait !
       Hélas !
J’entends que le guetteur crie :
       Allons !
Debout ! je vois le jour venir
Derrière l’aube.

Douce chose, je dois partir ;
Vôtre suis, où que je sois.
Pour Dieu, ne m’oubliez mie,
Car mon cœur demeure ici,
De vous ja ne partira.
       Hélas !
J’entends que le guetteur crie :
       Allons !
Debout ! je vois le jour venir
Derrière l’aube.

Douce chose, si ne vous vois,
Bientôt croyez que mourrais,
Le grand désir m’occirait ;
Pour ce bientôt reviendrai,
Car sans vous de vie n’ai.
       Hélas !
J’entends que le guetteur crie :
       Allons !
Debout ! je vois le jour venir
Derrière l’aube.

// Gaucelm Faidit (vers 1150 – vers 1205)

/ Adaptée de l’occitan par France Igly


** Cette chanson d’Aube est attribuée aussi à Bertrand d’Alamon.
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Las ! pourquoi l’ai-je de mes yeux regardée…
  
  
  
  
Las ! pourquoi l’ai-je de mes yeux regardée
La douce chose qui fausse amie a nom ?
Elle me raille, et je l’ai tant pleurée,
Si doucement ne fut trahi nul homme.
Tant que fus mien, ne me fit que le bien,
Or je suis sien, elle m’occit sans raison
Et pour autant que de cœur l’ai aimée,
  Je ne sais autre raison.

De mille soupirs que je lui dois par dette,
Ne me veut pas d’un seul quitte clamer,
Et faux amour ne laisse que s’entremettre
Ni ne me laisse dormir ni reposer.
Si veut m’occire, moins aura à garder ;
Je ne sais m’en venger fors de pleurer,
Car qui amour détruit et déshérite
  On ne l’en doit pas blâmer...


// Le Chatelain de Coucy (1186 – 1203)

/ Traduction de France Igly
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Ai grand joie quand me souviens de l’amour
  
  
  
  
Ai grand joie quand me souviens de l’amour
Qui tient mon cœur ferme sous sa dépendance ;
L’autre jour, vins dans un verger, de fleurs
Tout couvert, de chants d’oiseaux résonnant,
Et quand je fus dedans ce beau jardin,
Lors m’apparut la belle fleur de lys,
Qui captiva mes yeux, saisit mon cœur,
Tant, que depuis ne peux reprendre ni sens
Ni esprit d’elle à qui me suis soumis.

C’est pour ell’ seule que je chante et pleure ;
Tant ai pour ell’ mon désir attisé,
Souvent soupire et supplie et me tourne
Devers où vis resplendir sa beauté ;
Fleur des dames, qu’on chérit et révère,
Ainsi que tant de gens m’avez conquis,
Douce et bonne, modeste, de haut parage,
D’aménité pleine êtes pour bonnes gens.

Bien serai riche, si j’osai la louer,
Tous les gens viendraient l’ouïr avec joie,
Mais grand peur ai que de faux louangeurs,
Félons et lâches, et surtout sans mesure,
Puissent m’entendent, et ai trop d’ennemis.
Il me plaît qu’on se fasse devin ;
Mais quand verrai un homme de son lignage,
La louerai tant que ma bouche se fende,
Tant d’amour porte à son beau corps si gent...


// Giraut de Bornelh (1138 -1215)

/ Adaptée de l’occitan par France Igly
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Tout vif pour vous je brûle en flamme…



Tout vif pour vous je brûle en flamme,
Par pitié, dame, vous réclame
Que me pardonniez, si je faux,
Oyez, entendez ma prière,
Dame, la plus gente créature
Que jamais forma la nature,
Meilleure que ne peux dire ou sais,
Plus belle que beau jour de mai,
Soleil de mars, ombre d’été,
Rose de mai, pluie d’avril,
Fleur de beauté, miroir d’amour,
Clé de mérite, écrin d’honneur,
Maison de dons, chef de jeunesse,
Front et racine d’intelligence,
Chambre de joie, de courtoisie
Dame, mains jointes, vous supplie,
Puisque vôtre suis si loyal,
Cédez à pitié et merci
Et m’acceptez pour serviteur,
Et me promettez votre amour

Dame, n’ose plus avant vous prier.
Que Dieu vous garde et vous protège.
S’il vous plaît, rendez mon salut,
Puisqu’amour m’a par vous vaincu,
Que par moi sur vous il ait gloire
Amour qui toute chose vaine,
                            Dame !

//Arnaut de Mareuil (1170-1200)
/ Adaptée de l’occitan par France Igly
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