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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Northanger Abbey est peut-être le roman de Jane Austen que j'apprécie le moins. La cause en revient à l'héroïne. L'auteure fait le choix de nous offrir un personnage principal un peu sot tout de même. Naïve, niaise, à l'imagination débridée, Catherine Morland n'est pas supposée être une héroïne. Pour autant, Jane Austen a un talent fou. Autant, on sait l'héroïne un peu sotte lorsqu'elle est avec les Tilney, autant on apprécie ces grandes qualités morales, quand on la compare au Thorpe qui ne sont pas sans nous donner rapidement la nausée, la soeur, le frère et même la mère! Un peu sotte mais tout de même pas assez pour se rendre compte de sa sottise, on suit donc avec plaisir les déboires de cette jeune fille, on finit même par s'y attacher, bien qu'on s'attache surtout à Tilney, il faut bien le dire...

L'auteure se prête volontiers à une narration intrusive. Toujours aussi impertinente et malicieuse, Jane Austen nous brosse des portraits vis-à-vis desquels la raillerie est forcément de mise. Elle n'hésite pas également à tourner un peu en dérision le roman gothique et défend ardemment le genre littéraire qu'elle écrit. La plume de Jane Austen m'a conquise depuis longtemps. Aucune relecture ne me fait changer d'avis.

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Résumer l'intrigue de Northanger Abbey peut se limiter à l'énoncé de la question suivante : l'héroïne va-t-elle épouser l'élu de son coeur ? Après avoir lu Orgueil et préjugés, j'ai bien peur que d'autres romans de Jane Austen ne se réduisent à cette seule question. Mais ce pressentiment ne me fera pas reculer à l'idée de les découvrir, ces autres ouvrages. Alors, pourquoi m'infliger la lecture de romans dont l'épilogue transpire dès les premiers chapitres, moi qui n'ai point trop de goût pour langueur et pâmoison ?

Cette auteure connaît trop bien les obstacles que les moeurs de son siècle dressent en travers de la route de deux êtres qui ont trouvé leur complicité. N'en a-t-elle pas elle-même fait les frais ? Elle qui ne connaîtra ni les joies ni les peines du mariage. C'est sans doute pour cette raison qu'elle fait de la publication des bans l'épilogue de ses romans, et s'aventure si peu sur le terrain de la vie de couple.

Seulement voilà, réduire les romans de Jane Austen à leur intrigue est justement trop réducteur. C'est surtout passer à côté de l'essentiel : le style et la langue d'abord, qui font des conversations et des écrits du 18ème siècle des oeuvres d'art, la relation des sentiments, qui fait des romans de Jane Austen de véritables analyses psychologiques, l'autopsie de la nature humaine, qui conserve à ses oeuvres une modernité intemporelle et enfin l'étude des moeurs de son siècle qui fait de ses ouvrages un support historique irremplaçable.

Le parler des instruits de ce siècle est une dentelle crochetée de tournures verbales au subjonctif. Cette conjugaison autorise des accumulations de propositions subordonnées qui s'enchaînent et s'entremêlent sans alourdir la phrase ni divertir de son sens. Elle confère certes au texte une certaine préciosité qui peut paraître agaçante, mais elle lui donne avant tout un rythme et une musicalité qui compense le travers. Le subjonctif passé n'a ici d'imparfait que dans la concordance des temps.

La naissance du sentiment est chez Jane Austen une alchimie qui échappe à la raison, mais trop souvent contrecarrée par la raison. Accompagné de la montée du désir, il est passionnant de découvrir dans ses lignes la troublante combinaison des élans du coeur et du corps dans la maturation d'une force pulsionnelle pourtant abstinente. Apprenez avec Jane Austen que satisfaire un désir, c'est mourir un peu. Apprenez que le désir est un tyran dont on aime l'odieux acharnement. Le désir n'a de jouissance que dans la quête d'un doux avenir sans cesse ajourné. Le siècle de Jane Austen savait la valeur de l'aspiration irrationnelle et insatiable du désir, il savait que sa prompte satisfaction provoque l'extinction d'une part d'imaginaire et du bonheur qui s'en nourrit. Dans la culture du tout, tout de suite, qui est devenue la nôtre, notre impatience nuit à la montée du désir. Elle le transforme en besoin, dont la satisfaction ne fait qu'obéir à nos instincts et non plus à la sublimation qui seule distingue l'homme de l'animal. Que sait-on aujourd'hui de la volupté du désir inassouvi quand tout doit être accompli avant que d'être conçu ?

Quant à l'irremplaçable étude moeurs de l'époque que constituent les romans de Jane Austen, je cite là un passage qui vaudra à tout un chacun, ou chacune, à n'en pas douter, quelque instant de perplexité : "La plume géniale de l'une de mes soeurs romancières a déjà mis en évidence tous les avantages d'une sottise naturelle chez une jolie fille. Elle a fort bien traité ce sujet, et j'avouerai simplement, pour rendre justice aux hommes, que si, en majorité et pour les moins intéressants d'entre eux, ils considèrent que la bêtise rehausse grandement les charmes personnels d'une femme, il en est cependant certains qui ont trop de savoir et d'instruction eux-mêmes pour désirer chez une femme plus que de la simple ignorance". Voilà de belles tournures pour dire les choses, comme savait le faire la langue de ce siècle. C'est du Jane Austen pur sucre quand elle s'adresse directement à son lecteur. Elle le fait souvent dans cet ouvrage.

Gageons qu'avec des avancées de ce gabarit dans la connaissance de la psychologie humaine, on s'y retrouve encore quand les temps seront devenus modernes au point de ne plus nous compter dans leurs rangs. Mais je veux bien qu'il me reste encore quelques soirées de lecture pour me délecter d'autres suavités comme celle-là. Elles compensent largement le quota de futilités qui peuplent l'esprit des jeunes filles en fleur. Car de la futilité à la philosophe, il n'y a qu'un pas dans les ouvrages de Jane Austen.

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Northanger Abbey écrit par J. Austen vers 1803 n'a été pubklé qu'en 1818 à titre posthume . J.Austen, jeune femme cultivée, était grande amatrice des lectures à la mode , après les romans sentimentaux le XVIIè regorgeait de livres gothiques pleins d'histoires d'enlèvement, de séquestration dont leurs lecteurs surtout des lectrices raffolaient , elles aimaient se faire peur !
Avec Northanger Abbey , J;Austen prend plaisir à la caricature. Son héroïne Catherine Morland a 17ans et quoique issue d'une famille ecclésiastique aisée et cultivée est décrite comme une jeune fille un peu nigaude , un peu niaise par moment,
pour ses premiers pas dans le monde elle accompagne Mr et Mrs Allen à Bath, ville d'eaux très en vogue à l'époque. Elle y fera la connaissance d'Isabelle Thorne ( décrite comme la jeune fille futile, volage intéressée), de son frère John un être vaniteux , hâbleur ne parlant que de chevaux et de Henry Tilney plus à l'image qu'elle attend de son futur et qui deviendra son mentor . C'est avec lui ,et sa soeur Eleanor qu'elle découvrira Northanger Abbey et le général Tilney leur père.
Un roman très plaisant, un peu léger mais d'une originalité folle à l'époque de sa parution une découverte "ethographique " de la ville de Bath en pleine saison et les prémices des oeuvres d'Austen à venir .
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Ne serait-ce que pour l'ironie mordante qui la caractérise - et qui surprend sans aucun doute celles et ceux qui ne l'ont jamais lue - j'aurais aimé avoir la possibilité de passer quelques heures auprès de Jane Austen, chez elle, vêtue de l'une de ces belles robes de l'époque, et l'écouter parler!
L'héroïne de ce roman, Catherine, une jeune provinciale mettant pour la première fois les pieds à Bath, station thermale huppée, chaperonnée par les Allens, pourrait être agaçante de pureté et naïveté, si elle n'avait pas ce caractère doux certes, mais réfléchi, et cette curiosité un peu macabre qui l'amène à fouiller - lors d'un passage parodique de la littérature gothique - les meubles et couloirs sombres de Northanger Abbey.

Personnage austénien par excellence, tout comme Henry ou encore John - qui ne fait pas assez d'apparitions dans ce roman à mon goût - on sait à quoi s'attendre avec eux, on anticipe déjà les rebondissements, mais ça rend la lecture d'autant plus agréable puisque c'est un plaisir un peu facile. Isabelle et son frère sont délicieux d'hypocrisie, tout comme Henry et sa soeur le sont de bons sentiments. Mais ce qu'il y a d'encore plus délicieux, c'est la narration de Jane Austen elle-même, interpellant le lecteur, se moquant des procédés littéraires et jouant avec plaisir à une lecture à double niveaux, où le lecteur comprend ce que la jeune et naïve Catherine tarde à saisir.
Je n'ai pas eu l'énorme coup de coeur comme pour Mansfield Park, certes, mais c'était quand même bien agréable!
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J'avais une légère méfiance envers NORTHANGER ABBEY car il semble qu'il s'agisse d'un des romans les moins appréciés des austiniens. Une fois n'est pas coutume, j'avais tort de m'en faire car j'ai adoré ce bouquin.

Il est très différent des autres romans de Jane Austen car il s'agit autant d'une parodie des romans gothiques que d'un roman initiatique. Il met en scène Catherine Morland, jeune fille de 17 ans au cerveau pas plus gros qu'un petit pois. Catherine est douce et aimable mais c'est une cruche. Aussi lorsque les Allen, des amis de la famille, lui proposent de faire un séjour à Bath, tout l'étonne et elle a vite fait de prendre en amitié les mauvaises personnes. Mais nous sommes dans un roman de Jane Austen, aussi notre héroïne ne devrait pas trop mal s'en sortir.

L'histoire est légère comme une bulle de savon. À peine y trouve-t-on une défense du roman et de la lecture, une critique des mariages d'argent et des personnages intéressées telles Isabelle et le général Tilney. Jane Austen est toujours piquante mais, à mes yeux, le véritable intérêt du roman tient dans son humour.

En effet, NORTHANGER ABBEY est une vraie parodie des romans gothiques en vogue à l'époque. le ton est d'une folle drôlerie. C'est léger, enlevé et frais. Certains passages m'ont vraiment fait beaucoup rire. Ce roman m'a mise de bonne humeur tant l'humour est décalé et mordant.

NORTHANGER ABBEY n'est pas le roman le plus riche de l'auteur mais c'est probablement le plus joyeux et le plus lumineux. Si vous vous sentez un peu déprimés, n'hésitez pas à le (re)lire.
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J'entre dans l'univers de Jane Austen avec ce roman et j'ai beaucoup aimé le style d'écriture. J'avais un peu l'impression de me retrouver dans la série Downton Abbey, avec les us et coutumes de cette Angleterre huppée.
La jeune Catherine est propulsée dans cette ambiance sans en connaitre toutes les subtilités, ce qui donne au roman ce ton parfois humoristique.

Le début m'a semblé un peu longuet puis j'ai pris ensuite plaisir à me laisser guider au fil des pages.

Une belle découverte.

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La jeune Catherine Morland, ignorante et la tête farcie de romans gothiques, séjourne à Bath où elle va se faire des amis et rencontrer de potentiels maris.

Ce roman reprend une trame assez semblable à celle des autres romans de Jane Austen: un personnage féminin commence sa vie d'adulte et essaie de trouver sa voie en dépit des obstacles semés sur sa route par une société extrêmement rigide. Son originalité par rapport aux autres livres de l'autrice est qu'il parodie et se moque des romans gothiques à la mode à l'époque. Et bien sûr la peinture pleine d'humour de la bonne société sous la Régence est aussi présente.

L'Abbaye de Northanger a longtemps été le livre de l'autrice que j'aimais le moins, parce que son héroïne me semblait être une bécasse sans cervelle qui se mettait dans des situations pénibles du fait de sa seule bêtise. En fait, elle est plus que cela: c'est une gentille fille, qui a du coeur et qui a reçu une bonne éducation « morale », mais qui est trop ignorante et naïve pour avoir une vision juste du monde qui l'entoure et des gens qu'elle rencontre. Et une imagination un peu trop fertile ^^ Elle n'est pas la seule coupable de cet état de fait: sa famille et la société dans son ensemble ne voyaient pas dans l'instruction des filles une priorité ou même une nécessité, ce qui fait d'elle un pur « produit » de son époque.

En cela, le livre est extrêmement intéressant, même si c'est avant tout son côté distrayant qui en fait une bonne lecture. le ton est léger, l'histoire est amusante, le ridicule des personnages est amené avec subtilité et humour, la plume est fluide. On passe un très bon moment et les pages se tournent très facilement. Comme toujours, Jane Austen réussit à aborder de nombreux thèmes très intéressants et importants. Sous couvert de romance, les idées sont résolument féministes et le propos très critique envers ses contemporains et son temps.

Très bonne lecture!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Quel plaisir que de lire le premier chef d'oeuvre de Jane Austen écrit en 1803 et publié seulement à titre posthume sous prétexte, comme nous l'a si bien signifié cette grande dame, que son oeuvre valait la peine d'être lue mais pas forcément d'être publiée selon l'éditeur auquel elle l'avait soumis...
L'atmosphère qui se dégage est assez particulière car on ne la retrouve pas dans les autres oeuvres...j'ai apprécié ce côté mystérieux qui se dégageait proche du fantastique et qui était typique de l'abbaye de Northanger.Cela m'a même fait songé que Daphné du Maurier aurait pu s'en inspirer avec "Rebecca", très surprenant.
D'ailleurs, Jane Austen aurait pu développer l'intrigue de ce coté là et l'on aurait eu un livre à suspense...Mais non, nous sommes revenus sur le côté un peu trop imaginatif de notre héroïne ce qui l'a encore bien plus caractérisée que ce qu'elle était au début de l'histoire, du genre le reflet de l'innocence, la jeune fille simplette et gentille...mais attention pas dupe pour autant.
Bref, le fond du roman est tellement bien travaillé, les personnages tous différents que l'on peut encore le qualifier de chef d'oeuvre!!!
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Voici donc ma dernière lecture de l'oeuvre de Jane Austen. Je crois bien avoir tout lu, maintenant... J'ai fait durer autant que j'ai pu, mais bon... Comme toujours l'écriture d'Austen est sublime. Faite d'ironie, drôle, puissante, touchante... Ce n'est pas mon préféré de l'autrice, mais j'ai quand même apprécié replonger dans ce 19e siècle dépeint par Austen. Une bonne lecture.
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J'adore le challenge Multi-défi 2016 babelio car au moins on ne se cantonne pas qu'à nos lectures habituelles et on retourne sur des classiques qu'on n'aurait jamais pensé lire ou attendre le film pour connaitre. Quand je pense à Jane Austen je pense de suite à Orgueils et Préjugés et notre cher Mr Darcy personnage antipathique mais déroutant.
Jane Austen va nous parler des mésaventures d'une vraie héroïne Catherine qui va découvrir les aléas de la vie citadine mais aussi les codes de conduites dont elle est complétement ignorantes. Bien entendu il y aura une histoire d'amour où l'on va attendre avec impatience un dénouement. Mais à l'époque les conventions et les pratiques sont loin d'être celle de nos jours.
J'ai adoré l'histoire de Jane Austen. Je me suis laissée envouter et emporter par les mésaventures de cette pauvre Catherine et son imagination débordante. J'ai adoré la manière dont elle apprend la vie citadine et les conventions et sa confiance aveugle sur la gentillesse humaine. Ça se passe aux 19èùme siècle mais ça nous donne une bonne leçon de vie.
Jane Austen nous offre un roman vraiment facile à lire loin de ces classiques où la description prend plus de la moitié du livre pour avoir enfin de l'action. Tous les personnages sont importants et sont très bien décrits sans fioritures et complications.
Vraiment pour une romancière anglaise je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si simple et facile à lire.
Une lecture agréable et vraiment intéressante. Je me ferais une joie de lire d'autre de ses romans car dommage de rester sur des préjugés absurdes. Heureusement que la Fnac proposait 2 poches acheté et un gratuit car je ne l'aurais jamais acheté. Bel ironie du sort c'est le gratuit qui m'a le plus plu.
Ce n'est pas un coup de coeur mais j'ai vraiment aimé.
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