Il y a ces livres que l'on a longtemps regardés de loin, et puis qui deviennent petit à petit indispensables. On les croise de plus en plus, et si souvent que bientôt leur lecture devient nécessaire pour comprendre les codes et les discours de certains milieux sociaux dans lesquels on évolue.
Ainsi
Jane Austen.
Ainsi, plus particulièrement,
Orgueil et préjugés.
Dans ces cas-là, un seul remède : la lecture ! On fait chauffer le thé, le canapé et le chat sur les genoux et c'est parti...
Mais force est d'avouer aujourd'hui, qu'après cette lecture je ne suis pas plus avancée dans la compréhension de mes contemporains...
Pourquoi ce livre ? Que peut-il bien posséder susceptible de plaire ? Comment s'attacher à ces personnages que j'ai trouvés bien insipides ? Comment être prise par une histoire qui se résume en trois phrases ?
J'ai compris assez rapidement que je me trompais en pensant lire un roman d'amour. le fond du livre se veut une peinture de la petite-bourgeoisie anglaise du XIX° siècle, avec un soupçon de critique de la place qui y est réservée aux femmes.
Les Bennet, peu fortunés, ont cinq filles et, hélas, aucun garçon. La grande préoccupation de Mrs. Bennet est donc de leur faire faire de beaux mariages. Justement, un homme beau, riche et célibataire s'installent à côté de chez eux... Mais les convenances ont la vie dure : Jane et Elizabeth parviendront-elles à passer par-delà les différences de fortune et la bêtise de leur mère pour épouser les hommes qu'elles aiment ?
La réponse est oui, on le sait depuis le début.
(Pour ma part, le seul élément de suspense qui me tenait en haleine, c'était quel pouvait bien être le prénom de Mr. Darcy ? On l'apprend à la page 149...)
Le respect des convenances, les bals, les ronds-de-jambes, la manière de se comporter avec bienséance, sont omniprésents dans ce livre, revenant en boucle chapitre après chapitre, et ça finit forcément par lasser... Même le personnage d'Elizabeth, celle par qui la critique arrive, est trop empressée à bien suivre ces codes archaïques, qu'elle semblait pourtant en mesure de dénoncer, pour me plaire.
La plus grosse déception reste cependant Mr. Darcy, que j'attendais beau, sombre et torturé, et qui ne m'a parut que froid et distant : très peu décrit, souvent absent, ça ne le rend absolument pas sexy pour autant et ses déclarations d'amour à Elizabeth m'ont laissées froide. Rien à voir avec un Heathcliff par exemple, personnage écrit de manière à ne pouvoir laisser indifférent.
La peinture de moeurs, qui aurait pu intéresser la socio-historienne en moi, est finalement réduite à l'énoncé en boucle de règles de bienséance qui ont finit par me sortir complètement par les yeux. Autant relire
Balzac,
le Lys dans la vallée, par exemple, qui parvient à être passionnant là où Austen, à mon avis, lasse.
J'ai tout de même apprécié le personnage de Mr. Bennet, et ses savoureuses répliques au second degré lorsqu'il discute avec son écervelée de femme.
Le style d'écriture est agréable aussi : classique, avec de grandes tournures de phrase et des imparfaits du subjonctif, mais en même temps moderne et dynamique (notamment grâce à la forme dialoguée).
En résumé, soit
Orgueil et Préjugés est surévalué, soit je suis passée complètement à côté de cette lecture car c'est un roman que j'ai trouvé vide et ennuyeux...
Je vais peut-être essayer de mettre la main sur une des adaptation télé ou ciné, histoire de voir quelle lecture le réalisateur aurait à me proposer.
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