Seul dans le noir Auster 4/5
« On the rood again
With my good friend”
Paul Auster, un de mes écrivains préférés, pour l'originalité et la diversité de son oeuvre, la fluidité de son écriture, mais aussi son attention bienveillante aux humains.
Et si je reporte toujours la lecture de l'imposant
4321, il me reste, malgré tout, encore beaucoup de livres à lire de lui.
Seul dans le noir, c'est un court roman, animé d'une réflexion sur la fragilité de la vie, la deuil, la famille, des thèmes chers à l'auteur, je crois, et qui m'a beaucoup touché.
August Brill, est un vieil écrivain de 74 ans, qui, blessé et resté handicapé suite à un accident de voiture, est hébergé par sa fille Miriam, chez laquelle s'est réfugiée aussi sa petite fille Katya, dont le mari, Titus a été sauvagement assassiné lors de la guerre en Irak.
Tous ces êtres sont à la dérive, tous en souffrance morale, August car sa femme Sonia est morte ily à quelque temps d'un cancer, Miriam car elle ne s'est jamais remise de son divorce qui date de 5 ans, et Katya, qui se sent coupable du départ de Titus en Irak, qui suivait de peu leur rupture.
Et August, tourmenté par une insomnie récurrente, occupe son éveil nocturne à inventer des histoires qui feront peut-être un nouveau roman.
Et nous voilà entrainés, nous lecteurs, dans une étrange dystopie dans laquelle le héros, Owen Brick, se découvre au coeur d'une guerre civile sur le sol des Etats-Unis, et chargé, à sa grande surprise, de la mission de supprimer le responsable de cette guerre, un certain…August Brill.
Cette histoire fantaisiste fera contrepoint, pendant une bonne partie du roman, avec un récit familial, où August évoquera le souvenir de la relation avec sa femme, aura de longues discussions d'abord avec sa petite fille, puis avec sa fille.
Un récit dans lequel
Paul Auster mêle la fantaisie créatrice de l'écrivain, ses réflexions sur le cinéma, à une analyse profonde et sensible des rapports familiaux, du temps qui passe, avec son lots de souvenirs heureux et malheureux, et des regrets de n'avoir pas su aimer assez.
Somme toute, une histoire simple, doublée d'une fiction onirique.
Mais, il y a, comme toujours, le talent de conteur et l'écriture si souple, si fluide, qui magnifient le récit.
En conclusion, un roman qui n'a pas l'originalité de ces oeuvres formidables que sont, parmi celles que j'ai lues, La trilogie New-yorkaise ou
Moon Palace ou encore le Voyage d'Anna Bloom, ni la puissance d'autres telles
Léviathan,
le livre des illusions, mais où je retrouve beaucoup des ingrédients « austeriens » qui me plaisent à chaque rencontre avec l'auteur.