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3,55

sur 534 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Séduite par l'écriture de Paul Auster dans Tombouctou, j'ai enchaîné au hasard des disponibilités de la bibliothèque avec Seul dans le Noir. Je m'attendais à lire avec la même délectation ce roman dont l'accroche est intéressante. En tout cas, elle nous déstabilise, jusqu'à ce que l'on comprenne que deux mondes parallèles sont dévoilés : la vie d'August Brill, écrivain vieillissant en mal d'inspiration pour faire progresser son dernier roman; et la vie des personnages de son histoire, projetés dans une Amérique en pleine guerre civile. Une fois passée la difficulté de se situer dans l'une ou l'autre de ces narrations, on attend que se croisent fiction et réalité. Et quoi de plus étrange qu'un auteur qui désire être assassiné par son propre personnage ? J'avoue n'avoir guère adhéré à cette alternance narrative, qui finit par ennuyer, faute de réelle progression. Lorsque l'auteur décide d'en finir avec son héros comme on tourne une page (toute puissance de la création ? critique de cette toute-puissance à mettre en parallèle avec le pouvoir politique et la guerre...), on reste sur sa faim. Vient se substituer au récit mis en abyme une focalisation sur August Brill lui-même, dont on comprend un peu mieux les souffrances existentielles, celles de sa fille et de sa petite-fille, sur fond d'Amérique impliquée en Irak et de maladie. J'ai beau essayer de saisir l'unité de ce roman, il me semble opter pour des ficelles un peu grossières. Nonobstant le regard acéré de Paul Auster sur la société américaine, le récit en lui-même ne m'a pas vraiment fait vibrer. Je ne garderai donc pas un souvenir particulier de cette lecture. Mais alors, sur quel autre titre d'Auster dois-je jeter mon dévolu ? A vous de me le dire, chers amis babeliens !
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Paul Auster sait raconter des histoires et créer des cocktails dont les composants troublent délicieusement l'esprit, nous plongeant dans de légères saouleries où réalité et rêve se mêlent, ni trop peu ni pas assez. Pourtant cette fois le breuvage n'est pas très bien dosé, deux tiers d'Owen Brick délectable et un tiers d'August Brill plus banal, laissent un goût d'inachevé dans la bouche quand on repose le verre.
Owen Brick se réveille dans un trou assez profond pour ne pouvoir en réchapper seul. Une main charitable vient à sa rescousse mais en échange on lui demande d'exécuter un homme. Il faut dire, au grand étonnement d'Owen Brick, que les Etats-Unis sont en guerre civile, que les « évènements » du 11 Septembre et la guerre en Irak n'ont pas eu lieu, bref il s'est réveillé dans un monde parallèle où il n'est qu'un pion, pantin dont les ficelles seraient tirées par un invalide qui rêve des histoires pour passer le temps, histoires dont Owen Brick serait le personnage central. La mort de l'invalide permettrait d'arrêter la guerre. Tel est le sujet des deux premiers tiers du livre et c'est réellement passionnant et réussi.
Dans le dernier tiers, qui arrive un peu abruptement, nous prenons connaissance d'August Brill, l'invalide, qui est un critique littéraire veuf et à la retraite, vivant chez sa fille divorcée et sa petite fille qui se croit responsable de la mort de son fiancé tué en Irak. L'impotent se remémore sa vie passée, sa femme disparue, et il essaie de comprendre et aider sa fille et sa petite-fille surtout à « vivre dans ce monde étrange qui continue de tourner ».
Sans être un mauvais livre, loin de là, on reste un peu dubitatif, ne sachant pas trop si on vient de lire un ou deux livres à la fois. Maintenant vous me direz, deux livres pour le prix d'un c'est une affaire. Certes, certes…
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N°374– Octobre 2009
SEUL DANS LE NOIR – Paul AUSTER- Actes Sud.

Le cadre tout d'abord: August Brill, soixante douze ans, veuf, critique littéraire à la retraite, immobilisé par un accident de voiture, vit dans le Vermont chez sa fille, Miriam qui ne peut se libérer de la blessure que lui a infligé son divorce même si cela fait cinq ans que ce mariage a été dissout. Elle a recueilli sa fille, Katya, anéantie elle aussi par la mort de Titus qu'elle avait quitté et qui a perdu la vie dans des circonstances atroces en Irak. Elle est rongée par la culpabilité et s'accuse de cette mort absurde qui, à ses yeux, est motivée par leur séparation. Ce sont donc trois membres d'une même parentèle que la vie a meurtri et qui sont enfermés dans le microcosme de cette maison, chacun avec ses remords.

Une nuit, pour échapper a ce quotidien autant qu'à ses souvenirs, Brill se réfugie dans l'imaginaire pour meubler ses insomnies. Dans ce monde, le 11 septembre n'a jamais eu lieu, la guerre en Irak n'existe pas mais les États-Unis sont en proie à une seconde guerre civile, et lui change de peau et d'identité, devient Owen Brick, le héros un peu irréel d'une histoire qui ne l'est pas moins et qui doit tuer l'instigateur de ce conflit. Dès lors, il craint pour sa vie et il devient lui-même l'enjeu de ce « contrat ».

Petit à petit, au fil de la nuit, imagination et réalité viennent à se confondre et l'auteur mêle à son parcours imaginaire le sien propre et celui de ses proches, pratiquant, peut-être à l'excès les mises en abyme, s'inventant des passades amoureuses dont il n'aurait pas été capable dans la vraie vie. Il émet des considérations personnelles sur les livres, sur les films mais aussi sur la bonté et l'éducation comme pour questionner l'individu au regard de sa propre responsabilité.

Puis August Brill met fin unilatéralement et brutalement à cette histoire de monde parallèle pour déboucher, à la fin, sur un dialogue intime entre le grand-père et la petite fille qui est un peu frustrant pour le lecteur.

J'avoue que lorsque j'ai entamé la lecture de ce livre, j'étais plus intéressé par la puissance imaginative de l'écrivain, par cette faculté qu'il a, plus que tout autre sans doute, d'imaginer les choses et de s'identifier personnellement à elles, par les frontières qui existent entre l'imaginaire et le réel et par les ponts qui enjambent ces deux mondes, le pouvoir des mots, le talent narratif et évocateur de l'auteur. Il s'ensuit la création d'entités qui s'interpénètrent, des engrenages qui s'entraînent entre eux et broient. C'est là une quête dont les arcanes me passionnent que j'ai plaisir, parfois, à explorer pour moi-même, à entrer, virtuellement bien sûr, dans cette spirale où la pataphysique a sa place. le parcours des autres sur ce thème m'intéresse aussi, ne serait-ce que pour éprouver si ce que je fais est digne d'intérêt. C'est aussi le mécanisme de la création artistique qui est étudié ici et son pouvoir sur les vicissitudes quotidiennes du monde.

Pourtant, cet univers m'a paru inquiétant et comme à chaque fois que j'aborde un roman de Paul Auster, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans son écriture.




©Hervé GAUTIER – Octobre 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Une quatrième de couverture qui vent du rêve, des premiers chapitres qui éveillent notre intérêt puis... plus rien. du songe d'un monde alternatif entrecoupé de souvenirs très prometteur il ne reste à la fin que les souvenirs. Ceux-ci sont sympathiques mais ils ne correspondent pas aux attentes du lecteur. Si ce roman affichait dès le début le fait qu'il serait un recueil de souvenir, il serait bon en son genre. Malheureusement on nous promet autre chose de plus alléchant en résumé et, inéluctablement, on se retrouve déçu après avoir refermé ce livre.
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J'ai oublié de dire que Brooklyn follies était très optimiste ! Comparé à celui-là, "Seul dans le noir" est très noir, comme son nom l'indique d'ailleurs. Et aussi un peu décousu, peut-être à l'image du cerveau de ce grand-père qui broie du noir la nuit et s'invente des histoires à partir des vraies atrocités qu'il a entendues. Même la partie de la nuit qu'il passe avec sa petite-fille, tous les deux allongés sur son lit à lui, en devient suspecte.
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Il est inutile de résumer l'histoire, qui fait déjà l'objet de nombreuses récensions sur Babelio...

Ce n'est pas le meilleur Paul Auster, essentiellement du fait de la construction, qui relève de manière trop évidente du procédé. La première partie est construite comme un roman d'anticipation plutôt réussi, mais elle est - volontairement - sabordée à mi parcours par l'auteur qui y substitue un texte beaucoup plus convenu, déjà lu et d'un style franchement pataud par moments, sur les affres d'une famille frappée par des malheurs successifs (mais new-yorkaise, artiste et de gauche, on ne fréquente pas n'importe qui, chez Paul Auster).

L'ensemble ressemble trop à un exercice de style pour que l'on s'y laisse prendre très longtemps.
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Un peu dur à démarrer, deux univers parallèles que j'ai eu beaucoup de mal à saisir. Un peu difficile à lire si comme moi on n'arrive pas entrer dedans. pour ma part ce fut -un livre ennuyeux.
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