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Marie Kempf (Traducteur)
EAN : 9782266333320
432 pages
Pocket (28/09/2023)
4.14/5   55 notes
Résumé :
Pour avoir naïvement cru aux promesses d’amour de son employeur, Evangeline, jeune gouvernante anglaise, a été accusée de vol et condamnée à la déportation. Sur le navire qui l’emmène en terre australe, elle pense à ce que sera sa vie dans le « pays au-delà des mers », qu’on dit si inhospitalier, peuplé d’indigènes et de renégats. Elle pense aussi à l’enfant qu’elle porte : saura-t-elle le protéger ? Pourra-t-elle s’appuyer sur la débrouillarde Hazel avec qui elle a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Evangeline a été engagée comme gouvernante dans une famille huppée, les Whitstone. Fille d'un vicaire décédé brutalement, elle a eu une éducation assez rigide et ne connaît rien des duretés du monde extérieur. Naïve, elle tombe sous le charme de Cecil le fils de la maison qui lui a offert la bague de sa grand-mère avant de partir en voyage. EN son absence, Evangeline est accusée de vol par une bonne qui la jalouse. Sous le coup de la colère devant cette injustice, elle la pousse dans les escaliers… Il s'en suit une condamnation pour vol de sept ans à laquelle se rajoute sept ans pour tentative de meurtre.

Jugement expéditif, qui ne laisse aucune place à la défense, et donc direction une prison sinistre dans des conditions insalubres (on est en 1840) et comme il faut peupler l'Australie, ces condamnées, les convicts, sont envoyées par bateau dans des conditions encore plus effroyables, avec des marins avinés qui ne pensent qu'à leur mettre la main aux fesses et même les violer. En fait, on utilise les bateaux négriers d'autrefois. Donc, elles sont dans les même conditions infâmes. Seul le médecin du bord fait preuve d'humanité.

Comble de l'infamie, Evangeline est enceinte, donc dépravée, crime impardonnable dans cette société anglaise hyper-religieuse.

Deux autres jeunes femmes font partie du voyage : Hazel, dont la mère, sage-femme a fait une faute lors d'un accouchement et s'est retrouvée déchue, plongeant dans l'alcool et obligeant sa fille à voler. Lorsqu'Hazel sera arrêtée elle se gardera bien de soutenir sa fille. La troisième compagne d'infortune est Olive.

Pendant ce temps-là, à l'autre bout du monde sur la Terre de van Diemen (ainsi s'appelait alors la Tasmanie) une riche bourgeoise décide de prendre sous son aile Mathinna, une jeune aborigène à peine sortie de l'enfance, pour « la civiliser » et lui inculquer la culture et la religion des Blancs. Elle l'arrache à son île (à l'arrivée des Blancs tous les aborigènes ont été traqués, exécutés sommairement pour faire main basse sur leurs terres et les survivants ont été envoyés sur l'île de Flinders, rocher perdu dans l'océan.

Elle la loge dans une pièce dont les fenêtres ont été clouées avec des planches (regarder le paysage à l'extérieur ne permettant pas de d'adapter à sa nouvelle vie). On lui apprend à lire parler, plusieurs langues, on l'exhibe, comme un animal qu'on adopte et qu'on abandonne dès qu'il ne plaît plus.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, car ces femmes sont très attachantes, elles ne se laissent pas faire, refuse de subir malgré le prix à payer, et j'ai aimé les suivre dans ce voyage à l'autre bout du monde, fers aux pieds. J'ai beaucoup aimé Mathinna, la manière dont on la traite au nom de la suprématie blanche, le réconfort qu'elle trouve dans la compagnie de son opossum, la manière dont on la dépossède de tout : de sa culture, des colliers confectionnés par sa mère autrefois qui vont enrichir la collection de sa « bienfaitrice » qui exhibe dans son salon les crânes d'aborigènes qu'on a fait bouillir pour enlever toute trace de chair : ce ne sont pas des humains n'est-ce pas ? pour ces Blancs dégénérés…

J'ai dévoré ce roman, il m'a été impossible de le poser, une fois la lecture entamée, car Christina Baker Kline décrit très bien le statut des femmes en ce milieu du XIXe siècle, la conquête à tout prix de la Terre de van Diemen qu'on décidera de rebaptiser Tasmanie plus tard, pour se dédouaner comme si changer le nom pouvait faire disparaître les atrocités commises contre les Aborigènes. Les femmes apparaissent comme des citoyennes de seconde zone que l'ont méprise presque autant que les Aborigènes mais elles seront bien utiles pour la descendance.

Ce récit est bien écrit, dynamique, les descriptions des paysages, des tempêtes sur le bateau ou autres sont très colorées, on fait très vite partie de l'histoire. C'est le premier livre de Christina Baker Kline que je lis et je suis sous le charme donc je vais tenter, si ma PAL ne s'y oppose pas, de découvrir « le Train des orphelins », dans un premier temps et plus si affinité.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure

#ChristinaBakerKline #NetGalleyFrance


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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1840, Londres. Evangeline est gouvernante chez les Whitstone. Elle va alors tomber éperdument amoureuse de Cecil, l'un des fils de monsieur Whitstone. le jeune homme offrira une bague à Evangline, mais la jeune femme va vite être accusée de l'avoir volée. Elle sera alors transférée à la prison, et le verdict ne tarde pas à tomber. Elle est condamnée à la transportation et devra demeurer 14 ans en Australie. Dès lors, aidée par Olive et Hazel, ses compagnes d'infortune, les jeunes femmes feront tout pour survivre.

Ce roman a été un énorme coup de coeur pour ma part, tant au niveau de l'histoire qu'au niveau des personnages féminins qui sont très bien dépeints, avec beaucoup de nuances et surtout, énormément de réalisme. L'auteure part d'événements historiques réels et autour de cela, elle réussit à tissser une histoire qui m'a bouleversée à plusieurs reprises.

Le lecteur suivra également en filigrane l'histoire de la petite Mathinna, petite fille indigène, arrachée à ses racines par les gouverneurs. Ce roman m'a profondément émue à plusieurs reprises et une palette d'émotions m'a accompagnée lors cette lecture.

D'emblée, je me suis attachée à Evangeline, mais la galerie de personnages qui l'accompagnent sont également très touchants. Je ne veux pas en dire beaucoup plus, afin de ne rien vous spoiler et que vous puissiez découvrir les éléments qui constituent cette histoire.

La plume de l'auteure est très fluide. Avec un style clair et sans fioriture, les pages défilent. Je dois dire que j'ai particulièrement aimé la manière de raconter de l'auteure. Elle a alterné les chapitres, consacrés chacun à l'un des personnages féminins de cette histoire.

Un roman terriblement émouvant qui témoigne d'une réalité historique. À partir de véritables événements historiques, l'auteure a su tisser une histoire tout en émotions. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Londres, 1840. Sur le bateau qui la conduit vers un bagne en Australie, Hazel, une jeune anglaise de quinze ans devient la dépositaire d'un bébé dont la maman est morte noyée.
Sur place, son triste destin de forçat croisera celui guère plus brillant de Mathinna, une fillette aborigène arrachée à sa famille.
Dans ce roman bien documenté, l'auteure aborde avec intérêt deux scandales du début du 19° siècle : L'exil forcé puis l'extermination naturelle des aborigènes de Tasmanie et le système honteux des forçats qui permettait la déportation de très jeunes délinquants anglais vers de sordides bagnes Australiens.
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Je vous laisse aux bons soins de l'auteure pour découvrir la vie des femmes au 19e siècle en Angleterre. Évangéline est seule au monde. Son père est décédé. Elle doit pourvoir à ses besoins. Heureusement, elle sait lire et écrire. Elle trouve une place de gouvernante dans une bonne famille. Elle tombe amoureuse du beau-fils. « Trois petits points », comme dirait Mamma mia. Son amant lui promet monde et merveille. Il lui offre une bague. Comment tout va basculer ? Cependant, les rivalités exacerbées et la jalousie vont laisser fuiter l'information, la vérité est déformée. Évangéline se retrouve accusée de vol et de tentative de meurtre dans la foulée. Que lui arrivera-t-il ? Son amant viendra-t-il la sauver à temps ?
Qui est Mathinna ? Va-t-elle être enlevée à son père adoptif ? Où sont les îles Finders sur le globe ?
Un vrai coup de coeur ! Cette histoire, elle vous prend au coeur petit à petit. En silence, centimètre par centimètre, elle vous prend aux tripes, vous donne envie de soulever des montagnes pour nos héroïnes.
Votre coeur se met à battre en cadence,
les coups pleuvent, nous émeuvent,
La suite de ma chronique :
Lien : https://lesparaversdemillina..
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En 1840, Evangeline est une jeune gouvernante dans une famille londonnienne. Elle est un peu naïve, ayant grandi seulement avec son père pasteur et ses livres. Alors quand le jeune homme de la famille lui fait du charme, elle se laisse prendre au piège. Les conséquences seront néanmoins dramatiques, puisqu'accusée de vol, elle est condamnée à la transportation, c'est à dire l'exil vers l'Australie et là bas une vie de prisonnière durant 14 ans, la durée de sa peine...En prison elle va rencontrer Olive, et sur le bateau, Hazel, deux femmes qui seront ses amies et vont beaucoup l'aider.
Mathinna, elle, n'a qu'une dizaine d'années et vit sur l'île Flinders au large de l'Australie. Ayant déjà perdu son père et sa mère, sa vie est bouleversée quand elle est arrachée au sien pour intégrer la collection du cabinet de curiosité de la femme d'un gouverneur qui va l'emmener avec elle en Tasmanie. Toujours vu comme une sauvage, traitée à part systématiquement, cette jeune fille aura bien du mal à trouver sa place....
Passé la bonne moitié du livre, les liens vont commencer à se créer entre ces deux récits et les destins de ces femmes vont se trouver mêler....
J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre. Les personnages sont très attachants, Evangeline dans sa naiveté, Hazel dans sa rebellion et Mathinna dans sa solitude. Mais surtout j'ai beaucoup aimé l'époque et l'environnement dans lequel il est écrit. On sait que l'Australie était un bagne, mais je n'avais pas forcément conscience que les anglais y envoyaient des femmes pour des fautes qui n'étaient pas grave, juste au prétexte de fournir l'île en femmes. La condition des aborigènes est aussi très intéressante et j'aurais aimé que cet aspect soit d'avantage développé. Cela reste cependant une très belle découverte pour cette rentrée littéraire !
Merci à Netgalley et Belfond pour cette lecture.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
13 mars 2023
Inspiré de faits réels, fruit d’une recherche imposante, le roman raconte le destin des « femmes de mauvaise vie » exilées par la Couronne britannique. Ces femmes méprisées et rejetées, fortes et courageuses devant les épreuves se sont battues aux côtés des femmes aborigènes pour retrouver le chemin de la liberté.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Avant, l’Angleterre envoyait le rebut de la société en Amérique, mais après la rébellion il a fallu qu’ils trouvent une nouvelle décharge ; l’Australie. En un rien de temps, il y avait neuf hommes pour une femme, là-bas ! On ne peut pas fonder une colonie seulement avec des hommes, hein ? Personne n’y avait pensé, à ça. Alors, ils ont pris n’importe quelles excuses pour nous envoyer là-bas.
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Les Palawas s’étaient battus, en vain, avec des pierres, des lances et des waddies contre les groupes itinérants de convicts et de colons qui avaient reçu du gouvernement britannique l’autorisation officielle de capturer ou tuer tous les indigènes en vue. Ils parcouraient l’île avec des lévriers australiens et les chassaient pour le plaisir.
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Même quand elle était petite, tous ces sermons sur le péché et le vice l’indignaient. Les règles ne semblaient pas être les mêmes pour les riches et les pauvres, et ces derniers étaient toujours coupables. On leur disait qu’ils devaient confesser leurs fautes pour triompher des maladies comme la typhoïde, alors que les rues étaient pleines de crasse et l’eau infecte. Et elle avait toujours estimé que la condition des filles et des femmes était encore pire. Enlisées dans la boue, sans possibilité d’en sortir.
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Tout comme les cernes d'un tronc d'arbre, les moments marquants et les personnes que nous avons aimées, tout ce que nous croyons avoir perdu resterait toujours là, à l'intérieur de nous, pour nous donner la force de continuer...
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Des meurtriers et autres déviants exilés à l’autre bout du monde. C’était ainsi que les îles britanniques se débarrassaient de leurs pires criminels.
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