Haletant ! Je n'emploie jamais ce mot. Trop banalisé. Mais là, il convient parfaitement. J'ai trouvé le ton de ce livre léger et positif, en contraste avec une vraie intrigue polar, le récit d'une fluidité dingue, on tourne les pages non stop, on en veut toujours plus, jamais frustré par notre méconnaissance des faits et des zones d'ombre causée par l'amnésie du personnage principal, tout avance et fonctionne à merveille.
Les personnages sont attachants, l'humour saupoudré par la figure féminine. La femme est forte, pas cantonnée à un rôle de faire-valoir, un beau personnage. L'intrigue aux petits oignons.
Didier Tronchet a soigné le scénario. Ça mériterait son adaptation cinématographique (on voit tout à fait le duo
Guillaume Canet / Marion Cotillard s'en emparer). le dessin d'
Olivier Balez est nickel chrome (relançons les vieilles expressions). Coloré, rapide, plein de mouvement et finement travaillé pour passionner le lecteur lancé dans cette enquête.
Seul bémol, on ne retrouve pas la verve plaisante de
Didier Tronchet sur les dialogues, les citations sont rares, ne font pas mouche, il n'y a pas le phrasé argotique ou philosophiquement bancal auquel il nous a habitué. Dommage pour les adeptes du jargon. Mais on l'accepte, ça se justifie ici. Ce parti-pris sert vraiment la vivacité de l'histoire qui file tambour battant. J'ai rarement tourné si vite les pages d'une BD (pourtant conséquente, 144 pages, on en redemanderait pourtant bien une centaine). Promotion faite à cette fougue !