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L'auteur a écrit plusieurs fins du monde ,dont ,Le monde engloutis et la foret de cristal.
Le monde englouti comme Sécheresse d'ailleurs ,voient des personnages très britanniques évoluer dans un monde qui se délite et dont l'état endommagé engage en grande partie la responsabilité humaine.
Les personnalités de tous ces romans ont quelque chose en commun. Ce sont toujours des personnalités fortes ,lucides , entreprenantes et très vivantes. Ou encore qui jettent l'éponge.
Ce roman est diffèrent car la minéralisation qui menace le monde aussi sérieusement et inéluctablement et sur quelques décennies tout devrait être fini , sans véritable cause anthropique.
Du coup , si ce processus est tangible et fabuleusement décrit ,son irrationalité apparente et sa beauté unanime ,fait basculer les personnages dans la remise en cause et dans une métaphasique de la vie différentielle en fonction des problématiques individuelles.
C'est un roman qui est un peu aussi un roman sur une Afrique ( minimale) déshéritée , maltraitée par la vie et qui se confronte à une violence structurelle ,minimale mais indéniable.
C'est l'apocalypse mais elle se fait tranquillement et lentement en mettant en scène une mort de la vie qui se sublime dans une beauté Cristalline qui tend à devenir perpétuelle et figée.
Ces cristaux sont magnifiques au soleil et à la lumière. L'univers est donc tangible même si sur la causalité il y peu de chose (mais pas rien ) et au fond ce n'est pas grave , car par définition ; il y a tellement de choses que l'on ne comprend pas et nous qui pourrissent la vie. Non ?
Ce processus de mort inéluctable , incompréhensible et lente me rappelle beaucoup : La guerre des règnes de J H Rosny Ainé. Cette étrangeté implacable , insondable ,aveugle, mobile ,invasive et systématique génère la même tonalité froide et mélancolique dans ces deux oeuvres dont la dynamique sensitive profonde est très analogue.
C'est un bon roman de science-fiction étonnant car l'univers est un personnage à part entière et il est muet et omniprésent. La crédibilité ne repose ni sur la science ni sur l'analyse scientifique , mais il repose sur une entêtante beauté mortelle , qui est proche et enveloppante , presque à chaque instant.
C'est un bon roman où la vie dans tous les sens du terme et sous toutes ses formes bat en retraite ou bien se retrouve figée par la cristallisation splendide et mystérieuse.
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Plus facilement abordable que le Monde englouti, cette apocalypse version "Terre" tient ses promesses : c'est beau, c'est triste, ça sent l'inéxorable fin du monde. Comme pour le Monde englouti, je suis scotchée par la puissance d'évocations de cet auteur : tout est hyper visuel, on y est vraiment. Et il faut avouer que l'idée est vraiment belle - et effrayante.
Le reste de l'histoire est presque un prétexte. Tout est vanité. On en ressort avec des images, et c'est ce qui reste après coup.
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La Forêt de cristal est un roman de SF postapocalyptique de J. G. Ballard, dans lequel l'auteur décrit un monde peu à peu contaminé par la cristallisation des espèces animales et végétales, qui les fige ou les transforme en hybrides de vie et de pierres précieuses. Cette apocalypse est alors placée sous le signe de l'étrange et des métamorphoses radicales, ce qui rapproche le roman de la Weird Fiction.
On suit le personnage d'Edward Sanders, un médecin parti sur les traces de sa maîtresse, Suzanne Clair, ce qui le pousse à explorer un environnement profondément modifié, qui exerce une attraction de plus en plus forte sur lui.
Des apocalypses de Ballard que j'ai lues, La Forêt de cristal sera sans doute mon préféré de par son étrangeté !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Le Docteur Edward Sanders a perdu trace de ses amis et collègues, Max et Suzanne Clair. D'après leur dernier message, ils étaient à Mont Royal. Or, l'accès à la région est interdit par l'armée car il s'y passe un phénomène bien étrange : peu à peu, la forêt se cristallise, emprisonnant dans une gangue de lumière figée toute vie, qu'elle soit végétale, animale ou humaine. Pour autant, le Docteur Sanders, mû par l'amour qu'il porte à Suzanne, brave les interdits, fasciné également par la beauté étrange et comminatoire des lieux. Derrière la forêt de cristal, d'autres secrets se cachent, entre ombres et lumières…

« La Forêt de Cristal » est l'une des quatre apocalypses écrites entre 1961 et 1966 par J.G. Ballard. Il s'agit d'une intrigue qui joue sur les clairs-obscurs d'une nature déliquescente, en écho à l'ambivalence des sentiments humains. Les descriptions sont fascinantes, l'auteur venant souligner la beauté trop artificielle et menaçante d'un paysage à l'apparence pourtant féérique :
« Les arbres dressés au-dessus de l'eau en un long arc de cercle semblaient étinceler d'une myriade de prismes liquides : des barres de lumière jaune et carmin gainaient leurs troncs et leurs branches saignant dans l'eau, comme si toute la scène avait été reproduite à l'aide d'un Technicolor trop poussé. Toute la rive opposée étincelait de ce kaléidoscope flou. Les bandes colorées, en se chevauchant, augmentaient la densité de la végétation, si bien qu'il était impossible de voir à plus de quelques pas entre les premiers troncs. » (p. 74.)
Le rythme est lent, le style parfois un peu désuet. L'intrigue souffre d'ailleurs peut-être de quelques longueurs, notamment avant la découverte du monde cristallisé. Pour autant, ce cauchemar cristallin, cette apocalypse de lumière, ne peuvent laisser indifférent. L'éblouissement de cette pérégrination fantastique n'est pas sans occasionner quelques persistances rétiniennes bien après la lecture…
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James Graham Ballard est un écrivain de science-fiction et d'anticipation sociale anglais né en 1930 à Shanghai et mort en 2009 des suites d'un cancer de la prostate à Londres. Son père est PDG de la filiale chinoise d'une grande entreprise de textile de Manchester. Après l'invasion de la Chine par le Japon, il est emprisonné en 1942 dans un camp de détention pour civils où il restera jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a décrit cette expérience dans son livre semi-autobiographique Empire du soleil, qui a été adapté au cinéma par Steven Spielberg. Il part en 1946 pour l'Angleterre et commence des études de médecine puis de littérature anglaise mais sans succès. Il découvre à cette époque la psychanalyse et le surréalisme qui le fascineront toute sa vie. Après une suite de petits boulots, il s'engage sur un coup de tête dans l'armée de l'air et part faire son entraînement au Canada. Il écrit alors sa première nouvelle de science-fiction et sera publié pour la première fois en 1956. Il deviendra peu à peu l'un des romanciers phares de la nouvelle vague de SF britannique aux côtés de Brian Aldiss ou John Brunner, qui abordent de nouveaux thèmes en soignant particulièrement le style.
Quatrième roman de l'auteur, La forêt de cristal (1967), dernière des quatre apocalypses, après le vent de nulle part (1962), le monde englouti (1962) et Sécheresse (1965), vient d'être réédité.
« Afin de retrouver son collègue, Max Clair, et la femme de ce dernier, Suzanne, qui fut sa maîtresse, le Dr Edward Sanders, directeur adjoint d'une léproserie, se rend à Mont Royal, au Cameroun. A peine arrivé, il constate que la forêt qui borde la ville est entourée d'une aura de mystère. En outre, d'étranges objets de cristal sont vendus discrètement sur la place du marché. Quel est le lien entre ces bibelots, la forêt et la sombre lumière qui en émane ? »
Que retenir de ce roman qui m'a un peu déçu je dois l'avouer car j'avais de meilleurs souvenirs flous de J.G. Ballard. souvenirs flous, conséquence de mon désintérêt pour la SF depuis la fin des années soixante-dix (constatant que la réalité égalait ou dépassait la fiction), époque où je me régalais des meilleurs jamais surpassés, de A.E. van Vogt à Philip K. Dick (qui reste le maître de ce château) pour ne citer qu'eux.
Le roman commence très bien, le mystère s'épaississant de plus en plus à chaque page, à suivre le Dr Sanders s'approchant d'une zone qu'on devine sujette à une sorte de menace non identifiée. Les acteurs entrent en scène sans que l'on comprenne très bien les motivations des uns et des autres, sachant néanmoins qu'ils ont des points en commun et que des échos renvoient l'un vers l'autre, Sanders a été l'amant de Suzanne, femme de son ami Max ; l'énigmatique architecte, Ventresse, recherche Serena qui est avec Thorenson, un propriétaire minier local ; Louise Perret, une journaliste venue enquêter sur les lieux tombe dans les bras de Sanders ; le capitaine Aragon mène sa barque en silence sur le fleuve et le père Balthus fiche un peu la trouille dans sa soutane…
C'est plutôt bien écrit, il n'y a pas de créatures étranges ou de catastrophes bruyantes, au contraire Ballard joue plus sur la menace diffuse et silencieuse, pour ainsi dire naturelle, une cristallisation de la forêt qui touche la flore et la faune, gagnant chaque jour du terrain. J'avoue que je n'ai rien compris à l'explication « scientifique » avancée mais je me rassure en constatant que je ne suis pas le seul, « J'ai peur que Max ne comprenne pas ce qui arrive dans la forêt – je veux dire au sens large – à toutes nos idées concernant le temps et la mortalité. »
Je pensais trouver dans ce roman, une sorte de fable écologique, en fait – mais peut-être suis-je passé à côté ? – je n'en retiens que des sensations, une sorte de froideur générale, compréhensible puisque la minéralité est au coeur du roman, et des images mentales de jungle cristallisée comme une cathédrale de lumière pixellisée. Et cette beauté, pourtant mortelle, qui attire en son sein les humains, réunis « dans l'ultime mariage de l'espace et du temps. »
Bon, ben voilà, maintenant c'est vous qui voyez…
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Ballard, un des grand écrivains anglais de son temps, dans sa veine poétique, avec un récit allégorique sur le temps, la civilisation occidentale menacée de pétrification... La fin de notre monde ne sera pas faite de catastrophes spectaculaires ni de guerres meurtrières, mais d'un figement de ce qui fut vivant, des hommes et des idées. du reste, elle a déjà commencé...
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Parmi les thèmes classiques de science-fiction, la fin du monde figure en bonne place et c'est un thème – je crois – qu'affectionne particulièrement les auteurs britanniques. James Graham Ballard en a fait sa spécialité durant la première partie de sa carrière : Sécheresse, le Vent de nul part, le Monde englouti, etc. et bien sûr : La Forêt de cristal. Tous – excepté peut-être du Vent de nul part – possèdent la même caractéristique : le personnage principal ne lutte pas. L'humanité est en train de disparaître sans le moindre espoir de survie, et un homme – ici le docteur Sanders – assiste à sa perte qui le perturbe peu au fond, car elle se juxtapose à son mal-être personnel...
Pourtant, La Forêt de cristal n'est pas un roman désespéré. de tous les romans catastrophe de Ballard, c'est, avec le Monde englouti, le plus abouti et sans conteste le plus poétique.
Après la veine des romans catastrophes, Ballard entamera un cycle plus noir encore dans lequel l'homme est soumis sans qu'il s'en rende compte au règne obscur des machines et dont Crash, le roman le plus connu de l'auteur, fait parti.
Peut-être pour apprécier pleinement l'oeuvre de J-G Ballard, faut-il connaître un peu la vie de l'auteur. Je crois que James Graham Ballard a commencé à écrire de la science-fiction à cause du traumatisme qu'il a vécu durant la guerre. Et qu'il lui a fallu écrire de nombreux romans avant de réussir à mettre en mots sa propre histoire avec Empire du Soleil.
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Seconde lecture personnelle du cycle apocalyptique de Ballard, mais non second livre de l'homme.
Ici, point de cendres et d'explosions dignes de Bruce Willis, nous sommes face à la fin du monde. Si je le dis aussi calmement, c'est pour la simple et bonne raison que tout ce passe en douceur.
.
C'est en suivant le Docteur Sanders qui voyage vers Mont-Royal que nous assistons au doux désastre. Là-bas, il se trame quelque chose, qui serait censé inquiéter les gens... La forêt se cristallise. Oui oui, cristallise, comme je te le dis ! D'abord une mince couche cristalline couvre les arbres, le sol et tout ce qui s'y trouve, puis la mince couche se solidifie, s'amplifie et ne fait aucune différence entre végétal, animal ou humain. Puis le phénomène s'étend... lentement mais sûrement...
.
Et Vl'a que personne ne s'inquiète ni ne s'affole, même lorsqu'un corps à moitié recouvert de la texture de cristal est retrouvé dans le fleuve et semble presque encore en vie, en dessous de sa cuirasse...
Même lorsque la curiosité, qui a poussé le docteur Sanders à entreprendre quelque recherche dans ladite forêt, amène ce docteur face à un crocodile prit dans les griffes de l'Apocalypse dont les yeux aveugles sont devenus rubis et dont le coeur encore chaud fracasse à tout rompre le corps immortalisé de l'animal innocent et immobile, premier témoin et victime de l'Après...
Même lorsque ce même docteur découvre avec horreur et fascination son pilote pris au piège, le libère et le retrouve le corps à vif désirant plus qu'ardemment retourner dans son carcan divinement immortel sans pouvoir afficher d'autre volonté que vivre ce sommeil de mort vivant.
.
Un monde en pause, incroyablement silencieux et pétrifié.
Voilà ce qu'on nous propose ici.
.
Mais c'est sans compter sur une intervention du Divin qui, s'il n'explique pas les choses, les interprète et les emmaillote.
Du coup, j'ai nettement moins accroché à cette version que pour le « Monde Englouti ». Peut-être est-ce parce qu'on assiste à une fin du monde à proprement parlé et qu'on n'en sait pas plus sur le pourquoi du comment ; peut-être parce que la population accepte les événements sans broncher, ou mieux : avec une résignation à la limite de l'adoration divine basée sur une sensation profonde, une fascination inexplicable, une fugace intuition gravée dans la mémoire collective de toucher ici l'Eden premier.

Ça m'a refroidi dans ma lecture, mais je dois avouer que, en y repensant posément, c'est une manière rudement gonflée de nous présenter la Fin comme un Renouveau...
Alors bon, chapeau l'artiste !

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En dehors d'une forêt de cristal, mystérieuse, le scénario est laborieux. Nous subissons un enchaînement redondant de coup de fusil, revolver, couteau entre les mêmes personnages! Il y a bien quelques dialogues ou quelques hypothèses d'explication mais à la fin, je ne savais plus vraiment les motivations des uns et des autres. Livre confus dans lequel les rares personnages féminins sont très peu développés.
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Quelque part au Cameroun, une forêt commence à se cristalliser. Comme ça, sans raison particulière. Un peu plus tard dans le roman, on apprend que la même chose se produit ailleurs dans le monde. le docteur Sanders, qui travaille habituellement dans une léproserie, se dirige vers cette forêt dans l'espoir de retrouver des amis. Il rencontre des gens aux motivations obscures et se ballade dans la forêt. Voilà. La forêt de cristal me laisse la même impression que Sécheresse. Ballard met en scène une situation intrigante, et ne fait strictement rien avec. C'est lent, et les 200 pages paraissent bien plus longues qu'elles ne le sont. C'est vieillot, aussi. La traduction n'aide pas, amis et même amants se vouvoyant. Les relations homme-femme sont ancrées dans l'ambiance années 60, et la plupart des personnages féminins n'existent que par rapport aux hommes. Mais ce n'est pas le plus important. de quoi Ballard essaie-t-il de parler ? du rapport à la mort ? Un peu, sans doute. Il y a quelques allusions faites à une étrange vie cristallisée, et pas mal de gens choisissent de se faire absorber par la forêt. Mais dans l'ensemble les explications que les personnages tentent de faire sont complétement foireuses et cryptiques, et on a surtout l'impression qu'ils sont tous suicidaires. Exemples :

Et je suis convaincu, Paul, que le soleil lui-même est efflorescent. Au crépuscule, quand son disque est voilé par la poussière pourpre, il semble que s'entrecroise à sa surface un treillis bien particulier, une vaste herse qui s'étendra un jour jusqu'aux planètes et aux étoiles, les arrêtant dans leur course.

(...) pour eux deux la seule solution finale au problème du déséquilibre de leur esprit inclinant vers le coté sombre de l'équinoxe pouvait être trouvée dans ce monde de cristal.

Et ces exemples viennent des dernières pages du roman, il n'y aura pas plus limpide. Les personnages sont la plupart du temps occupés à s'entretuer pour reprendre possession d'une princesse endormie. Ballard est généralement acclamé, et c'est le second livre de lui qui, bien qu'étant lisible, me laisse complétement froid.

Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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