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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Illusions perdues c'est le grand roman de l'ascension fulgurante d'un jeune provincial qui débarque d'Angoulême à Paris. Lucien Chardon, - de Rubempré par sa mère -, qui se dit poète et futur écrivain,quitte sa province, dans des conditions romantiques à ses yeux, pour Paris. Une ville brillante tant par sa vie culturelle que par les opportunités de réussite. Très vite Etienne Lousteau, journaliste, le prend sous son aile et l'oriente vers cette activité, Lucien montrant de vrais talents dans les idées et le style. Mais être trop brillant ou trop intelligent peut faire de l'ombre....Sa vie dissolue ainsi que sa naïveté vont vite l'entraîner sur une pente dangereuse.

Quelle fresque sociale et sociologique que ce roman, dans lequel Balzac analyse de façon magistrale, la société du XIXème siècle. Que ce soit l'aristocratie provinciale et desargentée, les affairistes d'Angoulême qui veulent mettre la main sur une imprimerie pour ruiner son propriétaire ou à Paris, dans le milieu des libraires et des journalistes, tous prêts à rédiger des articles dithyrambiques pour assurer un succès artificiel d'une mauvaise pièce de théâtre ou descendre un roman de qualité, rien n'est laissé au hasard par Balzac. Cette galerie de personnages foisonne de caractères serviles, trompeurs, avaricieux, mus par la jalousie ou la candeur et la naïveté comme celle de Lucien, aveuglé par un succès éphémère, fat, et qui oublie vite sa famille en province, d'autres sont manipulateurs comme Lousteau, ou les imprimeurs de province, sans oublier l'avoué véreux.
Toute la panoplie de la nature humaine dans ce qu'elle a de plus vile, triomphe, en bernant les plus altruistes, détruisant les illusions de Lucien mais surtout celles de sa soeur Eve et son mari, deux êtres sincères qui restent englués dans les dettes en partie contractées par Lucien.
J'ai'apprécié cette vision lucide et cynique De Balzac sur la société du XIXeme siècle mais j'ai quelques bémols après cette lecture, de nombreux personnages dont il est quelquefois difficile de se souvenir, les détails, dans la troisième partie notamment les operations financières et les stratagèmes pour dépouiller certains protagonistes que j'ai eu du mal à suivre et quelques longueurs qui ont rendu ma lecture un peu ennuyeuse sur la fin.
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Balzac était un homme très ambitieux. Jeune homme, il avait des rêves et des projets.Il voulait devenir riche, très riche même.A corps perdu, il s' est lancé dansl' écriture, le journalisme, l' imprimerie. Il s' est essayé à tout, ce qui fait qu' il connaît bien les rouages de cette société "brillante" et ses arcanes.A la fin de sa vie acculé par ses créanciers, l' amour lointain de Mme Hanska qu' il épousera à la fin,le grand homme flanchera et sera emporté par une crise cardiaque.
Pour écrire " les Illusions perdues", Bazac s' est inspiré de son vécu, de sa propre expérience de la vie.Ce roman nous décrit la vie provinciale et parisienne au début du XIXe Siècle. Balzac tire toute son artillerie et tire à grands boulets sur le monde de la presse qu' il connaît pour l' avoir côtoyé et pratiqué, la justice, la banque là où il y a toutes les magouilles financières,le monde des arts et précisément celui des spectacle et le capitalisme qui n' est qu' à ces débuts.
L' action se déroule à Angoulème, sous la Restauration, David Séchar, fils d' un imprimeur, est lié d' une profonde amitié avec Lucien Chardon,jeune homme beau et lettré. le père de David vend à son fils l' imprimerie à des conditions inacceptables, et David est acculé à la ruine. Il ne tient que grâce à l' amour et le dévouement de sa femme,Eve, qui est la soeur de Lucien.Il cherche en secret un procédé permettant de produire du papier à faible coût et de meilleure qualité.
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Dans la cour d'une imprimerie d'Angoulème, deux amis sont assis sur un banc. Deux poètes, unis dans une même émotion à la lecture des beaux vers d'André Chénier. Lucien a hérité de sa mère la grâce aristocrate des Rubempré et la joliesse des anges ; de son père un bien vilain patronyme, Chardon, qu'il faudrait effacer. Son recueil de poèmes et son roman historique seraient les premières pierres d'une gloire rêvée. Fils d'un ouvrier enrichi, au coeur désséché d'avarice, David s'est ruiné pour racheter à son père cette imprimerie en déclin mais médite une invention brillante pour offrir à son ami les ailes dont il rêve.
Tous deux ont pour eux l'intelligence, le coeur et le talent, mais aucun n'a la tête assez solide pour en tirer profit et échapper aux piège d'une réalité bien éloignée de leurs jeunes illusions.

Grisé par une gloire littéraire locale, Lucien ne tarde pas à abandonner les siens, si dévoués, pour suivre à Paris la belle madame de Bargenton qui n'a pas hésité à se compromettre pour lui. Hélas, à Paris, une dame qui veut tenir sa place dans le Monde ne peut se compromettre avec un petit poétiau provincial du nom de Chardon. A Paris, pour réussir sans protecteurs et sans argent, il faut la constance et l'abnégation d'un héros - ou l'habileté retorse, les louvoiements de l'anguille. Incapable d'héroïsme, Lucien se fera anguille, prostituera son talent pour tenter de parvenir, mais la facilité n'est pas le moindre des pièges que lui tendra la capitale.
Grisé de nobles ambitions, David délaisse les affaires au profit de la recherche, sans comprendre que ses rivaux veulent sa ruine, et saisiront le moindre faux-pas pour le dépouiller de ses idées et de ses derniers biens.
Quelles chances ont-ils, les deux poètes, dans un monde régi par des intérêts sordides qui les dépassent de très loin ? Toutes illusions perdues, il faudra renoncer, périr ou vendre son âme au Diable...

Après ce résumé auquel je me laisse prendre moi-même, j'aurais très envie d'affirmer que c'est là un superbe roman - tant d'ingrédients y concourent ! - mais je suis trop soulagée d'en être enfin venue à bout pour pouvoir me montrer exclusivement enthousiaste. Car si les thèmes sont passionnants, si le destin parallèle de ces deux amis possède l'étoffe des grands drames, elles ont été bien longues, ces 800 pages, en compagnie de personnages m'inspirant aussi peu d'empathie et de compassion.

Victime de son éducation, du décalage entre son caractère, son statut social et les espérances trop grandes que les siens ont placé en lui, l'admiration trop vive qu'ils lui ont trop tôt voué, Lucien a indubitabelement des circonstances atténuantes, mais il apparaît très vite comme un gamin gâté sans consistance, gentil garçon mais un peu fat et vaniteux, pétri de bonnes intentions mais veule et hypocrite. On le dit très beau, gracieux, charmant, mais jamais je n'ai réussi à ressentir ce charme, qui fait une bonne partie de sa puissance et devrait le faire aimer malgré tout. A force de se laisser contredire par ses actes, ses bonnes intentions m'agacent plus qu'elles ne m'incitent à l'indulgence, j'ai bien plus d'estime pour ceux qui font le mal sciemment, volontairement, plutôt que par manque de volonté.
Quant au second poète, David, il est sans doute plus attachant, mais aussi bien moins complexe, trop lisse pour vraiment m'intéresser.
Et puis, au-delà des caractères mêmes, tout est faux, tout est truqué dans cette histoire. La fatalité est en marche, aucun espoir, Balzac ne cesse de nous le laisser entendre. Il vont chuter, se faire broyer. Il ne sont guère que des pantins dont d'autres personnages plus rusés, plus habiles, plus cruels, tirent les fils dans un sens puis dans l'autre. Aucun suspense, et les moyens employés, cet enchevêtrement de magouilles financières et juridiques, m'a souvent perdue en route, comme à chaque fois que 2 et 2 se mettent en tête de faire autre chose que 4.

Restent une peinture vitriolée mais passionnante du monde de l'imprimerie, de l'édition, du journalisme et de la librairie, et une splendide étude de caractères, fine, réaliste, puissante et riche en symboles, dont on pourrait sans doute débattre des heures durant.
Je n'aime pas Lucien, mais lorsqu'à la toute fin il se fait enfin lucide sur lui-même, et d'homme désespéré devient proie délicieuse à saisir, il me touche enfin et me laisse augurer le meilleur pour la suite. Eh ! le meilleur, avec lui, ne peut fatalement naître que du pire - et le pire se profile en l'occurrence dans un de mes personnages balzaciens préférés. Splendeurs et misères des courtisanes m'intrigue plus que jamais - même si je vais avoir besoin d'une pause plus légère avant de m'y lancer.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Ma première rencontre avec Balzac, il y a de nombreuses années, peut se résumer en un seul mot : fiasco. Une lecture scolaire obligatoire, Les Chouans, à un âge probablement trop précoce pour apprécier le talent de l'auteur et la richesse de ses écrits traversant les décennies.

Il aurait été dommage de rester sur un échec. D'autant qu'avec les années, j'apprécie les écrits qui prennent leur temps, qui peignent les détails d'une époque, qui savent jongler avec l'imparfait du subjonctif. J'avoue aussi que le film récemment sorti sur nos écrans m'avait plu et donné envie de me laisser une seconde chance avec Balzac.

Le verdict est sans appel : nous sommes bien loin du fiasco cette fois ! J'ai beaucoup apprécié cette lecture en forme de montagnes russes, de la misère à la gloire, dans un sens puis dans l'autre.

Dans ce roman, on suit Lucien Chardon, dit de Rubempré, poète, écrivain, artiste qui rêve de noblesse et de renommée. Dans la société provinciale Angoumoisine, Lucien s'attire les grâces de Mme de Bargeton, issue de la noblesse locale, et qui le mène de la Province à Paris.
Lucien est un homme dévoré d'ambition, ébloui par le luxe et les paillettes, étourdi par l'argent et le jeu. Inconstant, facilement influençable, Lucien ira, ainsi que le titre du roman l'annonce, de succès en désillusions.

Balzac dépeint tour à tour la société provinciale puis la société parisienne du début du XIXe siècle. Tout y passe : les apparences et les faux-semblants, les mensonges et les hypocrisies, les ruses et les subterfuges, les opportunismes et les retournements de veste. La noblesse, la bourgeoisie, l'édition, les banquiers, les notaires, la politique et surtout le journalisme. La galerie de portraits, détaillés, ciselés, profonds, est impressionnante. Et peu reluisante. Seuls quelques personnages du Cénacle échappent à ce portrait cynique.

Si l'histoire et les personnages m'ont emportée, j'ai néanmoins eu quelques difficultés avec un style parfois âpre, fastidieux. Par ailleurs, je me suis parfois un peu perdue dans la quantité de personnages et la complexité des stratégies des uns et des autres. J'aurais probablement plus apprécié ce roman avec quelques personnages de moins, des intrigues moins emmêlées, et avec une fin un peu plus morale, récompensant le travail, l'honnêteté et l'abnégation. Mais peut-être suis-je un peu trop fleur bleue pour Balzac...
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Cela faisait très longtemps que je voulais lire les « Illusions perdues », mais le nombre de pages m'avait fait peur et avait fortement retardé cette lecture ! le confinement aidant, je suis contente d'être arrivée au bout de ce « pavé » de près de mille pages. Malgré des descriptions et des digressions interminables, j'ai beaucoup aimé l'ironie et le cynisme qui se dégagent de l'ensemble du roman. Car tout est le talent De Balzac. Il a le don de brosser de nombreux portraits, souvent moqueurs, avec force et détails.
*
Le personnage principal, Lucien Chardon de Rudempré, est un personnage que j'ai trouvé peu sympathique : vaniteux, naïf et égoïste, il a pour ambition de briller dans la haute société angoulêmoise, puis parisienne. Car Lucien est attiré par la gloire, le pouvoir et l'argent facile. « Lucien est un homme de poésie et non un poète, il rêve et ne pense pas, il s'agite et ne crée pas. » Son caractère le porte « à prendre le chemin le plus court, en apparence le plus agréable, à saisir les moyens décisifs et rapides ».
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A Paris, il va évoluer dans le milieu du journalisme et de l'aristocratie et comme le papillon attiré par la lumière, il se brûlera les ailes. Car dans ce panier de crabes, il n'aura pas les qualités, les armes, l'expérience et les codes pour reconnaître ses vrais amis, des personnes prêtes à tout pour se glorifier ou s'enrichir à ses dépens.
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Sortent de toute cette mesquinerie, deux personnages émouvants de simplicité, de générosité et de gentillesse : David, l'ami de Lucien et sa femme, la douce et dévouée Eve.
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Les « Illusions perdues », c'est aussi une description très minutieuse, une critique de la société provinciale et de la vie parisienne du XIXème siècle. L'intrigue, ou plutôt les intrigues, sont bien menées. Un bon moment de lecture, malgré quelques longueurs.

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Je me suis replongée dans les illusions perdues à l'occasion de la sortie du film, principal intérêt du film d'ailleurs.
Car bien entendu le livre est éminemment plus subtil et à côté de ce pavé le film fait pâle figure : ouvrez le livre et Mme de Bargeton est bien plus intéressante que cette espèce de cruche vulgarisée et bêtifiante qui chevauche Lucien crûment à l'écran (elle ne couche pas du tout en réalité), Coralie a 16 ans et met le Tout Paris à ses pieds (sur scène c'est une pauvre petite chose), les dialogues sont savoureux et la trame a un souffle épique que ne rend pas le scénario étique de Giannoli qui se résume à une critique un peu facile de la presse et deux gandins qui éclatent de rire de façon inepte sur fond de dialogues indigents.
Plongez dans Balzac, le vrai !
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Quel roman! Il faut être Balzac pour avoir autant d'imagination et pousser la précision du détail à ce niveau là. Riche en émotions, en faits et en descriptions, ce livre est un modèle de littérature. Non seulement je me suis projeté dans une époque, mais aussi dans la tête des personnages, en immersion totale, sans pouvoir lâcher le récit, tant il est bien construit et palpitant. Nous pouvons peut-être lui reprocher quelques longueurs dues à des échanges très "techniques" sur les valeurs monétaires ou des procédés diplomatiques, par exemple, ou encore de s'appesantir sur toute la décoration intérieure et extérieure d'un bâtiment qui n'a pas grand intérêt dans l'intrigue, mais cela fait partie du charme de l'écriture balzacienne qui permet à l'auteur de ménager ses effets de surprises en mettant son lecteur dans une sorte de routine. Souvent j'ai pensé à Bel amiDe Maupassant car la destinée de Lucien Chardon de Rubempré est très proche de celle de George Duroy. On aperçoit aisément la justification du titre de ce roman en trois parties qui fait partie, à mes yeux, des incontournables du XIXème siècle.
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Ici toute la bibliologie du XIXe et ce dans une langue précieuse et des profils psychologiques ciselés... du grand Balzac !
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Je pense à ceux qui doivent en eux trouver quelque chose après le désenchantement.
Honoré de Balzac.
Si l'on doit rater sa vie, autant la rater à Paris.
Être Chateaubriand sinon rien, loin d'un microcosme provincial sans issue, maussade, maniéré, revanchard et besogneux, plagiant dans l'ennui et l'immobilisme les préceptes d'une capitale lointaine que l'on ne désespère jamais de conquérir un jour.
Pour cela, il faut être jeune, beau, ambitieux, sûr de soi sans en percevoir la véritable substance
Avoir un nom passe partout quitte à se l'inventer.
Lucien de Rubempré sonne mieux que Lucien Chardon.
Apprendre vite sur un site ou tout peut s'effondrer d'un instant à l'autre.
Gommer ses maladresses et son naturel n'ayant aucune place dans des salons thématiques sans garde-fou ou la moindre erreur de comportement conduit celui qui l'a commise à l'oubli ou au suicide.
Devenir comme ceux à qui l'on désire plaire, toisant, indifférent, mesquin, moqueur, calculateur, charmeur et ironique.
Tricher, mentir, simuler et surtout entretenir sa mauvaise foi dans un contexte ne possédant aucune authenticité autre que le pouvoir, l'intérêt et la méfiance.
Savoir s'imposer en frappant là où cela fait mal à l'aide d'un bon mot toujours de circonstance, incontournable si l'on désire survivre dans un monde sans pitié ne fonctionnant que par l'apparat, la convoitise, la jalousie, le dédain, le scandale et l'assistanat.
Se méfier d'une amitié fragile toujours dans le sens du vent et du bienveillant sans foi ni loi toujours prêt à trahir.
Être le reflet de ceux à qui on désire ressembler en dépensant sans compter un argent de plus en plus rare, dans les fêtes les plus folles, désagrégeant les fondations d'un art auquel on croit de moins en moins laissant échapper le peu de lucidité qui lui reste dans la volupté, l'alcool et le tabac.
Le tout ne faisant que formater la chronique d'une mort annoncée ou l'on finit comme tant d'autres terrassé par le processus que l'on désirait maitriser.
Avec comme épilogue l'échec, la misère, l'abandon et la solitude en ayant l'impression d'avoir vécu de belles espérances se transformant en pire cauchemar.
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Une oeuvre remarquable, à parcourir avec patience.

Ai-je aimé le roman ? Oui. Les personnages sont cohérents, chacun complète l'autre. L'on découvre une société (certes d'un point de vu pessimiste) différente de celle d'aujourd'hui. Ce dépaysement est agréable, réussi. La manière qu'a Balzac de tout décortiquer socialement me fascine. C'est vif et rythmé ; la plume acérée de l'auteur n'hésite pas à dresser les vices et les défauts du monde littéraire de son époque pour notre plus grand plaisir.
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