AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 515 notes
5
12 avis
4
22 avis
3
18 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"La femme de trente ans" est ma première rencontre avec Balzac. Une première lecture de l'auteur qui j'en suis certaine ne sera pas la dernière car j'ai beaucoup aimé son style et son écriture.

C'est un roman en tout cas assez déstabilisant car les diverses parties sont toutes assez différentes et sans forcement de transitions. Il semblerait que l'auteur est d'abord choisi d'écrire des nouvelles correspondantes aux divers ages des femmes et que finalement soit né ensuite l'idée du roman.... C'est un élément a prendre en compte et qui aide beaucoup a la compréhension et a l'approche de l'oeuvre.

On suit l'existence de Julie d'Aiglemont, elle est adolescente quand s'ouvre l'oeuvre et le livre se referme a sa mort. Entre temps elle découvre l'amour, la déception de la vie conjugale, les amants, la maternité.... Ces différents thèmes sont très bien traités par l'auteur et le roman est vraiment passionnant, quoique peut-être un peu déprimant. Il faut bien sur imaginer a cette époque et se mettre dans le contexte.

En tout cas, c'est un roman que je conseille et pour ceux qui prennent peur a la vue des classique, celui-ci se lit très bien et est très abordable. Quand aux amoureux de belles lettres et de classique, celui-ci ne vous décevra pas !

Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          420
Je mets toujours 5 étoiles à un Balzac, car je suis un fan, un groupie forcené, indomptable, qui passa même au Père Lachaise, pour fleurir la tombe de son écrivain préféré. Bien sûr son style n'est jamais parfait : trop de descriptions lourdes, mais Balzac scrute avec une acuité unique les être humains, parfois jusqu'à la provocation. J'ai besoin de sa clairvoyance. Or là, surprise, je ne vois personne pour dire que ce roman a inspiré Madame Bovary, ce que reconnaissait Flaubert lui-même (fan absolu De Balzac). Malgré le côté échevelé et fantaisiste de l'histoire, avec ces pirates et la fin épouvantable de cette femme qui voit ses enfants aller vers l'inceste, ce roman est féministe, mais écrit par un homme. A ce titre, avec d'ailleurs un Stendhal, L'abbesse de Castro, et Madame Bovary, il est représentatif de ce qui se fit de plus noble en occident, que je ne vois pas ailleurs dans le monde : le parti pris de quelques hommes intelligents, pour aider les femmes à sortir de leur asservissement. Pour moi c'est énorme et je ne suis pas surpris, que ce soit venu De Balzac, Stendhal et Flaubert. Très bon roman, un trésor de notre héritage culturel.
Commenter  J’apprécie          90
Comme vous le savez si vous suivez mes avis de lecture, je ne lis jamais les préfaces, résumés ou avis avant de lire un livre… quand je connais son auteure ou son auteur !
J'ai donc été surprise, avec La Femme de trente ans, De Balzac, de trouver un texte plutôt décousu, parfois presque pas facile à suivre, non pas sur le propos mais sur l'histoire.
J'ai tout d'abord pensé que je manquais de bon sommeil et que je n'avais ni les yeux en face des trous ni le cerveau en bonne place dans le crâne. Mais non ! Tout s'est expliqué quand j'ai appris que ce récit a été fabriqué par Balzac à partir de textes disparates dont la publication s'étendait sur plusieurs années. Bon, je pardonne, parce que c'est Balzac et qu'il a écrit ce ou ces textes dans les années 1830, vous allez comprendre pourquoi c'est intéressant :
Balzac, à travers le personnage de d'une marquise prénommée Julie, expose le problème du désir et de l'orgasme féminin, difficile à satisfaire et à trouver quand on a ni conscience qu'il existe avant le mariage, ni un mari assez fin pour imaginer que les femmes aussi peuvent jouir. Alors bien sûr, les termes sont moins crus ou techniques chez Balzac, mais c'est vraiment exactement le propos de l'histoire.
Pauvre Julie ! Son mari, qu'elle a choisi au départ, n'est pas un mauvais homme, il a juste été éduqué comme l'étaient les hommes de son temps : il a une femme, il s'en "sert" la nuit, pour lui, c'est aussi simple que ça !
Comment Julie va-t-elle faire face ? Lisez le livre et dites merci à Balzac, l'ami des femmes, qui a osé vraiment et sincèrement parler d'elles, ce qui ne lui a pas attiré que des amis en son temps.
Lien : https://www.amazon.fr/ELFIE-..
Commenter  J’apprécie          80
Alors là... je sors absolument chamboulée de cette lecture, ce livre dépasse toutes mes attentes. Balzac ne fait pas simplement le portrait d'une femme de trente ans mais de son évolution dans l'âge et surtout dans sa vieillesse...
Il capture magnifiquement bien ce qui rend les femmes vieillissantes aussi belles et poétiques je suis sincèrement heureuse qu'enfin un écrivain du dix-neuvième siècle comprenne qu'elles sont l'incarnation de la beauté et de l'art... Nous ne sommes qu'en début d'année et je sens que ce livre sera l'un de mes préférés cette année, en tous cas il est mon préféré De Balzac devant les Illusions perdues...
Commenter  J’apprécie          60
Mystérieux dévouement dans la prison du mariage

Julie d'Aiglemont, fraichement mariée à un colonel de l'empire, déchante précipitamment, s'apercevant tardivement que derrière la belle façade séductrice de l'officier militaire s'y trouvait un homme peu spirituel, grisâtre et insipide.
Attachée à son honneur et acceptant scrupuleusement mais avec résignation les lois du mariage, elle s'enterre consciemment dans une fatalité morbide, au point de songer à mettre fin à ses jours. Sa beauté, ses traits fins, sa parole rare, attire magnétiquement les hommes de la cour prétendant à devenir son amant, ses sentiments ne sont toutefois jamais troublés, Julie reste placide, elle tient à conserver sa dignité.
A force d'audace et de persévérance, un jeune lord anglais, Arthur Grenville, se rapproche avec patience de Julie, prétextant être médecin et désirant à tout prix soigner une maladie d'esprit de Julie qui semble incurable.
Le jeune médecin anglais fait des prouesses par sa seule compagnie, l'état de santé de Julie s'améliore et son mari, Victor d'Aiglemont accepte la présence régulière de l'anglais à ses côtés.
La folie romantique d'Arthur finit par percer le coeur de Julie, qui lui consent un amour platonique mais sans avenirs, ce qui n'empêchera pas Arthur de continuer ses visites.

Arthur décéda promptement après s'être caché dans une chambre de Julie au moment où son époux venait la voir. Julie souffre en silence, la solitude lui pèse d'avantage au fil du temps, elle n'a comme demi-consolation une fille, Hélène, qu'elle élève consciencieusement mais sans affectuosité maternelle, Hélène étant le fruit d'une adultère du côté de son époux, elle n'a aucun lien biologique avec Julie, ce qui lui provoque une sorte de dégoût pour sa propre fille.
Julie se sépare de fait de son époux et mène désormais une vie bourgeoise dans un vieux château de province, concrétisant sa solitude. Elle a pour seule visite, un prêtre local qui vint à son secours, ayant bien constaté la détresse morale de Julie. Malgré la fermeture totale de Julie envers tout type de religion, elle trouva auprès du curé un confident avec lequel elle déverse son torrent de souffrances. L'habile persuasion du prêtre, sa gaieté rare, sa sensibilité ne change rien à l'état d'esprit de Julie, bornée, entêtée volontairement dans son malheur, maintenant une rancune tenace envers le destin qu'on lui propose.
Julie a désormais trente ans, est revenu sur Paris, et flâne passivement dans les salons parisiens. L'originalité de sa démarche et de son attitude passive lui vaut d'être remarquée par un diplomate, Charles Vandenesse, qui, las des femmes superficielles des salons parisiens, est vite fasciné par cette mystérieuse créature solitaire. Julie accepta comme avec Arthur cette sorte de relation ambiguë mêlant amitié et amour avec toute la pudeur d'une femme mariée respectueuse. Une fois encore, Julie résiste fermement aux avances indirectes peines de tacts du diplomate mais finira par céder.
On poursuit dans le temps la vie de Julie et cette fois-ci c'est sa jeune fille, Hélène, intelligente, d'un fort caractère pour son âge, développe à la fois une sensibilité et une rancoeur d'esprit envers sa mère. Julie a eu un fils avec Charles, qui sera originalement dénommé Charles... Ce Charles fils sera poussé violemment par Hélène dans une rivière où il succombera, mouvement de violence inspiré par la haine d'Hélène envers son demi-frère, fruit d'une relation adultérine. Hélène n'avait pas pour autant l'intention de le tuer en le poussant à la rivière, aussi elle développa des amers regrets qui renforceront davantage son caractère.
Les années passent... La famille s'agrandie, de nouveaux enfants égayent le cocon familial, la vie est paisible. Un évènement troubla cette quiétude, un assassin en pleine fuite trouve refuge désespérément dans la demeure familial des époux d'Aiglemont. La famille réalise quelques heures après la réception de l'inconnu qu'il était un assassin. Sa fille Hélène l'avait aperçu en secret au moment où l'on prêtait encore l'innocence et s'attacha à lui au point qu'elle s'évada avec ce dernier de façon rocambolesque. L'assassin avait beaucoup d'autorité personnelle, il était spirituel, fin et un brin manipulateur, aussi le goût de l'aventure emporta irrésistiblement la jeune Hélène, la mal-aimée rebelle de la maison, au détriment de l'honneur de sa famille. Il s'en suit tout un tas de péripéties par lesquelles Victor d'Aiglemont, après d'être ruiné, s'en va refaire fortune en Amérique. Après 5 ans d'expédition, il retourne en France, étant capitaine d'un navire aux multiples trésors dont il prendra la part du lion, il est brusquement attaqué par l'un des meilleurs pirates de son temps, auquel son navire n'offre peu de résistances. Il est gracié au dernier moment par le capitaine du bateau pirate, qui n'est autre que l'assassin en question qui a reconnut Victor et lui témoigne la gratitude de l'avoir sauvé lorsqu'il était en fuite. Sa fille se présente à son père comme l'exact opposé de sa mère, elle admire en tout point son compagnon, agit comme une reine souveraine et bienveillante à son égard mais aussi avec tout l'équipage et se fiche éperdument des risques que supposent la vie de pirate. Peu lui importe que sa vie soit interrompue soudainement par un naufrage pour peu qu'elle ait été épanouie lors de sa courte aventure. C'est exactement ce qui se passa quelques années plus tard, mais elle survécut au naufrage avec un seul bébé en main et échoua sa vie dans un hôtel où sa propre mère l'a découvrit par hasard. Sa mère eut à peine le temps de la secourir qu'elle décéda à ses côtés, en lui affligeant quelques dernières paroles destructrices et culpabilisantes.
Au dernier chapitre, Julie est veuve et vieille, et a pour seul enfant Moïna, à qui elle sacrifia sa fortune, son temps et ses espérances. Moïna est mariée grâce à la diplomatie de sa mère à un jeune homme issu d'une grande famille. Moïna est heureuse mais ingrate, enfant gâté, elle a tout pour elle et profite d'une excursion de son mari pour céder aux avances d'un amant peu recommandable. Sa mère, protectrice et bienveillante veut lui prodiguer des conseils pleins de sagesse pour la dissuader mais Moïna daigne l'écouter, se permettant même de la mépriser. Ce mépris envers Julie sera le dernier coup fatal qui provoque sa mort subite aux côtés de sa fille, fille qui sera soudainement consciente des qualités morales de sa mère.
Du point de vue du style, Balzac nous régale de phrases profondes, énigmatiques, métaphoriques traduisant l'état d'âme d'une femme mariée dans ses espérances et ses déceptions. Il y a plein de raisons de ne pas aimer cet ouvrage, notamment car cela peut paraitre comme une superposition maladroite de nouvelles écrites à des périodes différentes et c'est en partie vrai, le style et l'ambiance étant modifié à chaque nouvelle, ce qui peut surprendre. J'apprécie la personnalité de Julie, naïve et aveuglée d'enthousiasme au début et qui développe une fermeté de caractère à la fin du livre qui lui donne du mérite dans ses combats, même si elle est constamment résignée sur son sort. Oui elle se pose dans un état victimaire et fataliste, pleure assez souvent, mais elle sait aussi dominer son époux, quoiqu'étant soumise par le mariage. Elle concilie les devoirs du mariage avec les joies d'un amant, sans compromettre l'honneur de son époux, qu'elle méprise pourtant. C'est un état de fait complexe, les personnages ne sont pas binaires.
Commenter  J’apprécie          60
Quand on sait le misogyne qu'était Balzac, on se demande à quelle sauce va être mangée cette femme de trente ans qui s'annonce comme le personnage central du roman car on se souvient de la cousine Bette qui n'est pas exactement la représentante de la bonté, la générosité, l'intelligence au service du bien, etc.
Lorsque je parle de sa misogynie, je me réfère notamment à ses propos tenus à George Sand selon lesquels il est heureux qu'il n'y en ait qu'une comme elle car il serait insupportable que toutes les femmes marquent cette volonté d'indépendance (sur le plan littéraire, professionnel, intime, etc.) et imposent leur liberté.
Bref, c'est donc curieuse de découvrir le sort que Balzac réservait à cette femme que j'ai entrepris la lecture de ce roman.
J'ai aimé le traitement des personnages, l'intrigue et le rythme du récit.
Une lecture que je vous recommande.
Commenter  J’apprécie          50
Ce roman est particulier car il se scinde en plusieurs parties, qui correspondent à plusieurs étapes de la vie de Mme d'Aiglemont. La fin, notamment, qui sort totalement du ton de l'histoire installée par Balzac, m'a quelque peu surpris. Toutefois, cela reste un excellent roman sur la condition de la femme à l'époque De Balzac, la perte progressive des illusions de la jeunesse et la possibilité de vivre des aventures, même à trente ans passés!
Commenter  J’apprécie          40
Dans ce livre, nous suivons Julie à différentes étapes de sa vie. C'est une femme vertueuse, mélancolique, désabusée par les devoirs de la société. À trente ans, elle décide enfin de faire ce qui lui plaît, au mépris des convenances. Balzac nous offre une ode à la femme, qui, à trente ans, âge qui était considéré comme avancé chez la gente féminine, peut encore séduire et encore aimer.
-
J'ai tout aimé dans ce livre, la force de l'écriture De Balzac qui provoque des frissons, les retournements de situation, les passages plus digressifs, où l'auteur songe à la condition de la femme, et ce que la société lui dicte. Je pense que c'est un des romans qu'il faut lire, il est beau, tragique, intelligent, palpitant puisqu'à bien des égards j'ai été surprise des tournants que prenait l'histoire.
Commenter  J’apprécie          40
Un livre étonnant ou une démolition ardente par Balzac de cette institution que fut le mariage durant tout le 19eme siècle. Il prône quasiment un mariage à l'essai, parle de plaisir ou mésentente sexuelle, et décrit ce contrat de mariage (car il s'agit bien d'un contrat) comme rien d'autre qu'une prostitution légale. La femme tout en étant victime de ce système en est toutefois actrice à part entière : elle choisit son mari, et déçue, choisit d'abord de monnayer son asservissement. Un Balzac presque féministe que je ne connaissait pas.
Commenter  J’apprécie          30
Balzac nous dévoile ici sa vision de la femme et du mariage et la société n'a qu'à bien se tenir. Il decorsette et décortique, il explique et donne une voix à toutes les femmes silencieuses de son siècle. Voici Julie qui déprime avec son mari obtus, Julie adultère, sa fille qui choisit le mariage d'amour (quelle scène ce départ de la famille !), sa petite fille qui cherche elle aussi la liberté ... c'est une roman féministe, qui nous peint des femmes fortes, un vrai beau roman.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (2050) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1304 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}