AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 560 notes
5
21 avis
4
37 avis
3
15 avis
2
6 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Monsieur Guillaume, marchand drapier qui tient une boutique à l'enseigne du Chat-qui-pelote, a deux filles à marier. Elles font deux mariages « bien différents ». Virginie, l'aînée, assez laide et sans grâce, épouse le premier commis, successeur de son père : mariage solide qui témoigne de sa « fidélité au quartier » ; ces deux époux « marchent avec leur siècle », c'est-à-dire que « ce couple convenablement assorti » accepte la vie « comme une entreprise commerciale ». Augustine, la plus jeune, plutôt charmante, fait un brillant mariage d'amour, en épousant le baron et peintre Théodore de Sommervieux. Les deux unions connaissent des fortunes bien différentes : alors que le premier couple s'installe paisiblement, le second se défait progressivement et commence à se déchirer. La passion de Théodore s'estompe rapidement et le double décalage, social et intellectuel, mène cette union vers l'échec car Augustine se montre incapable de trouver sa place dans la société de son époux et aucune sensibilité poétique ne vient compenser le manque d'éducation mondaine de la jeune femme.

Augustine et son mari sont victimes d'un mariage inconséquent, et le malheur d'Augustine vient de sa lucidité tardive car « il est des mésalliances d'esprit aussi bien que des mésalliances de moeurs et de rang ». Ses efforts pour se hisser à la hauteur de son mari sont pathétiques mais vains et celui-ci ne fait aucun effort pour l'aider à le rejoindre car elle lui paraît fade et sans culture.

Ecrite en 1829, « La Maison du chat-qui-pelote » est l'une des premières oeuvres des « Scènes de la vie privée de la Comédie humaine ». Le premier titre, « Gloire et malheur » mettait l'accent sur Augustine, le titre définitif fait de la « maison » le personnage principal. L'enseigne de la boutique est-elle un décor ou le « sujet » même du récit éponyme ? En fait, le sujet n'est pas la fille d'un drapier qui est amoureuse, c'est la maison d'un drapier, dans laquelle se trouve, entre autres choses et entre autres êtres, une jeune fille amoureuse.

Le ton de l'histoire est celui du compte-rendu ou de la chronique. Dans ce récit, Balzac met au point un type de construction qu'il réutilisera dans de nombreux romans : long préambule, action resserrée, fin rapide et sans fioritures. Sont mis en parallèles des mondes inconciliables que Balzac va inlassablement explorer.

On entre dans la « Comédie humaine » en découvrant "La maison du Chat-qui-pelote". Ce récit, pourtant fondamental pour la « Comédie humaine », est assez peu connu des non « spécialistes » de Balzac, c'est pourtant lui qui va en fonder les bases. Enfin, il offre une bonne approche de son oeuvre tant par l'histoire racontée que par la psychologie des personnages et la langue employée.
Commenter  J’apprécie          370
Une jeune fille de dix-huit ans, élevée dans un cadre strict par des parents commerçants prospères, peut-elle trouver le bonheur dans un mariage d'amour avec un peintre aristocrate ? Voici la trame du premier tome de la grande aventure que sera “La comédie humaine”. Cette nouvelle je l'ai bien aimé. D'abord parce qu'elle dépasse cette simple histoire d'amour, hasardeuse, pour aborder aussi les différences de classes, le fondement des relations de couple, la prise de risque et les aléas de la parentalité. Ensuite, le portrait que dresse l'auteur de cette famille de négociants est tellement évocateur; on sent la rigueur, la sévérité, la prison, involontaire peut-être, mais cage pareil. À l'inverse, les aspirations d'Augustine et les élans passionnels de Théodore s'affranchissent de toutes considérations pragmatiques. Cette dualité sera bien rendue par l'évolution des couples des deux soeurs. Vers la fin, la brève illustration des pièges du vieillissement est aussi concise que frappante. Finalement que dire des conseils pour le moins insolites que prodigue la duchesse de Carigliano; à la fois surprenant et rafraichissant dans le contexte plutôt sombre de l'histoire.
Globalement, la vie doit-elle être un long fleuve tranquille ou une aventure rock and roll ? Après “Vendetta” c'est ma deuxième rencontre avec Balzac, et ce ne sera certainement pas la dernière !
Commenter  J’apprécie          340
Dans cette longue nouvelle ou ce court roman, on retrouve l'écriture si plaisante De Balzac. On fait la connaissance de deux jeunes filles, Virginie et Augustine, et de leurs parents qui tiennent une petite boutique.
Quand arrive un peintre dans le quartier, plutôt riche, plutôt célèbre pour ces toiles : "Ce passant était un jeune peintre, qui, sept ans auparavant, avait remporté le grand prix de peinture. Il revenait de Rome. Son âme nourrie de poésie, ses yeux rassasiés de Raphaël et de Michel-Ange avaient soif de la nature vraie, après une longue habitation du pays pompeux où l'art a jeté partout son grandiose."
Le père décide de marier une de ses filles tandis que la seconde devra se contenter du premier commis, par devoir et pour reprendre le flambeau de la boutique. Tout le monde envie donc cette jeune épouse mais les apparences sont trompeuses et le bonheur n'est pas toujours la ou on l'attends.

Le thème de l'argent est omniprésent : "N'ai-je pas entendu dire ce soir à ce jeune écervelé que si l'argent était rond, c'était fait pour rouler ? S'il est rond pour les gens prodigues, il est plat pour les gens économes qui l'empilent." mais aussi celui de l'amour et de la vie conjugale : "Pour arriver au bonheur conjugal,il faut gravir une montagne dont l'étroit plateau est bien près d'un revers aussi rapide que glissant."

C'est une belle critique de la petite bourgeoisie que l'on observe ici. Les ragots vont bon train et Balzac arrive en a peine quelques pages a nous faire rire et a dresser un beau portrait de son époque.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          320
J'ai bien aimé La maison du Chat-qui-pelote, une longue nouvelle où Balzac nous offre le portrait pittoresque d'une certaine bourgeoisie commerçante, disséquant le fonctionnement des Guillaume, une famille de drapiers qui a réussi.

Le mariage des deux filles de la famille est l'occasion d'illustrer ce qui pourrait être la morale de cette nouvelle : mieux vaut éviter de se marier hors de son milieu si on ne veut pas être malheureux. Ainsi l'aînée est mariée au premier commis de son père afin d'assurer la continuité du commerce familial, un mariage de raison qui s'avère plutôt heureux. de son côté la cadette s'obstine à épouser un artiste, mais même s'ils sont très amoureux l'un de l'autre, cela ne suffit bientôt plus à compenser les différences d'éducation, de culture, etc qui existent entre eux.

Un classique très agréable à lire...
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
Commenter  J’apprécie          300
Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans l'univers De Balzac. le challenge Riquiqui 2024 vient de m'en donner l'occasion avec cette longue nouvelle. Quel plaisir de redécouvrir l'écriture riche et élégante du célèbre écrivain, son talent pour nous introduire dans la société parisienne du 19ème siècle, pleine de contrastes.

La maison du chat qui pelote… Un titre énigmatique et imagé ! Il s'agit juste de l'enseigne désuète d'un magasin, celui de Monsieur Guillaume, marchand drapier dans la rue Saint-Denis. Maisons à colombages, vieux bâtiments pittoresques, artisans, commerces plutôt prospères, tel est le décor que Honoré de Balzac prend plaisir à peindre puisqu'il a lui-même vécu plusieurs années dans ce quartier peuplé de petits bourgeois besogneux. Monsieur Guillaume dirige son affaire avec rigueur et paternalisme, il mène une vie austère et règne en maître sur son personnel et sa famille. Respectant la tradition, il souhaite marier ses deux filles Virginie (28 ans) et Augustine (18 ans) dans l'ordre de naissance, ce qui apparemment n'est pas chose aisée puisque Virginie, en dépit de son âge plutôt avancé, n'a pas encore reçu de proposition. Elle fera donc un mariage de raison avec Joseph Lebas, le premier commis appelé à succéder au père à la tête du magasin. Elle s'en accommodera.

Quant à Augustine, elle est tombée follement amoureuse de Théodore de Sommervieux, un jeune artiste peintre, issu de l'aristocratie, lui-même sous le charme de cette ravissante jeune fille discrète et innocente. A son insu il en a fait un portrait magistral. le père Guillaume, malgré ses réticences consentira à ce mariage d'amour qui hélas s'avérera malheureux. Une union vouée à l'échec, une mésalliance à la fois sociale et intellectuelle. Elevée dans un univers étriqué et rigide, Augustine, perdue dans un monde qui n'est pas le sien est incapable de s'adapter aux mondanités et au milieu artistique de son mari. Petite bourgeoisie et aristocratie ne font pas bon ménage ; passés les premiers mois de fol amour, Theodore sera rendra vite compte de l'ignorance de sa jeune épouse qui ne comprend ni son art ni les codes de la société dans laquelle il évolue depuis sa naissance. Il se tournera vers d'autres cieux. Et, moralité : l'histoire se terminera dramatiquement.

Ecrit en 1829 La maison du chat qui pelote fait partie des Scènes de la vie privée et inaugure La Comédie humaine. Etude de moeurs, satire sociale, opposition des différentes couches de la société parisienne, descriptions fines et sobres, tous les ingrédients sont là, tout comme certains personnages que nous retrouverons par la suite.
Une lecture agréable, riche et pleine d'enseignement, qui me donne envie de retourner de temps en temps dans l'univers balzacien.


#Challenge Riquiqui 2024
Commenter  J’apprécie          262
La vie de Monsieur Guillaume, drapier à Paris dans la boutique du chat-qui-pelote (précisons pour les personnes qui risqueraient de s'indigner de la corruption des moeurs félines que l'innocent matou frappe simplement une balle avec une raquette), est parfaitement réglée. Honnête commerçant à l'ancienne mode, il est entièrement dévoué à son métier.

Ses deux filles, Virginie et Augustine, sont élevées dans cette ambiance austère. Guillaume veut marier Virginie à son premier commis pour lui transmettre son commerce, mais ce dernier aime Augustine. Dans le même temps, un artiste peintre, Théodore de Sommervieux, rencontre par hasard Augustine, dont il tombe follement amoureux. Après quelques discussions animées, et malgré les réserves qu'ont les Guillaume sur les artistes, Augustine épouse Théodore, et le commis, bon gré mal gré, Virginie.

Mais une fois la flamme de la passion éteinte, de Sommervieux s'accommode mal de l'étroitesse d'esprit de son épouse, que son éducation a rendu très terre-à-terre. Si le mariage de raison de Virginie se porte à merveille, la vie d'Augustine devient au fil des années un calvaire. La jeune fille apprend un peu trop tard qu' « il est des mésalliances d'esprit aussi bien que des mésalliances de moeurs et de rang ».

Très jolie nouvelle, sur un thème qui reste toujours d'actualité aujourd'hui : en amour, passion ou raison ? L'écriture de Balzac est un régal. J'ai juste été un peu agacé quand l'auteur décrit de Sommervieux et ses semblables comme des « hommes supérieurs », mais c'est vraiment anecdotique !
Commenter  J’apprécie          220
La Maison du chat-qui-pelote : si vous êtes curieux, vous souhaiterez sûrement savoir ce que signifie ce titre mystérieux !
Après une introduction consistant à décrire la façade vétuste de la boutique arborant cette curieuse enseigne, on entre assez vite à l'intérieur, là où se joue une étrange comédie humaine.
Sous la férule d'une mère sévère et autoritaire, la vie est dure pour les deux filles de la maison. L'aînée Virginie, qui ne possède aucun charme particulier, est attirée par le fidèle premier commis de la boutique. Mais lui n'a d'yeux que pour la cadette Augustine, beaucoup plus séduisante que sa soeur. L'intrigue se complique encore avec l'entrée en scène d'un jeune artiste peintre dont la jolie Augustine tombe amoureuse, au grand désespoir de ses parents. Il faudra toute la finesse du père de famille, riche marchand drapier, pour tenter de démêler cet écheveau…
Mais comme toujours chez Balzac, l'intrigue n'a finalement pas grande importance. Cette nouvelle, au même titre que les autres nouvelles des Scènes de la vie privée, se veut en effet une illustration de la Physiologie du mariage (par un jeune célibataire), ouvrage paru un an plus tôt. L'amour peut-il résister au fil des ans, à la différence des classes, à l'absence d'éducation des jeunes filles ? Question importante que Balzac, avec son génie, pose et à laquelle il répond.
La Maison du chat-qui-pelote permet à l'écrivain d'exploiter des thématiques qu'on retrouvera plus tard dans ses autres romans : l'influence de l'éducation donc, mais aussi les ravages de la passion amoureuse ou les rigidités de la vie bourgeoise. L'opposition entre l'artiste et le bourgeois est illustrée par l'affrontement entre le peintre et le drapier, deux types sociaux dont l'incompatibilité des moeurs entraîne l'irruption du tragique dans la vie quotidienne.
Balzac évoque les problèmes de son temps. Il traite ici des problèmes engendrés par la perte de « ces nuances qui jadis distinguaient si fortement les classes de la société », bouleversement qui autorise les mariages entre classes autrefois impossibles. Mais les choses ont-elles vraiment changé depuis 1830 ? Certes, les frontières entre les classes sociales se sont encore atténuées mais elles existent toujours et, finalement, les questions abordées par Balzac sont toujours d'actualité. C'est pourquoi on peut le relire avec intérêt. Et plaisir aussi car son style aussi fait mouche ! Je ne citerai qu'une seule de ces phrases, si nombreuses, qu'on peut noter sur un carnet pour s'en souvenir : « Elle pressentait trop bien que cette tentative allait décider de tout son avenir pour ne pas frissonner à toute espèce de bruit, même au murmure de sa pendule qui semblait appesantir ses terreurs en les lui mesurant. »
Il vous faudra lire la nouvelle si vous voulez connaître le destin de la mélancolique Augustine !...
Commenter  J’apprécie          211
La Maison du Chat-qui-pelote, c'est une maison parisienne cossue dans laquelle vivent M. Guillaume, son épouse, et leurs deux filles. Aidée de quelques commis, la famille Guillaume y exerce le négoce de textile. Leur bonne réputation n'est plus à faire dans ce commerce. Il devient cependant urgent de marier l'aînée, Virginie, d'autant plus qu'il ne saurait être question qu'Augustine, sa cadette, la précède dans le mariage. Les parents Guillaumes sont attachés aux traditions, et pour eux le mariage doit se régler comme une affaire commerciale : la négociation de la dot et la situation du futur époux importent donc plus que les penchants sentimentaux de leurs filles. Mais peut-être ces dernières ne l'entendent-elles pas de cette manière ?

J'ai failli abandonner cette lecture dès ses premières pages, agacé par le temps consacré par Balzac à décrire l'architecture de la Maison du Chat-qui-pelote et le physique de ses personnages principaux, ce qu'il fait de manière précise. Je ne regrette pas d'avoir insisté un peu, car ces portraits physiques visent à mieux illustrer la psychologie des protagonistes. Balzac nous livre aussi une peinture des milieux sociaux dans lesquels ils évoluent, de leurs modes de vie et de leurs codes. La rencontre de ces commerçants aisés avec des personnages de la noblesse crée des contrastes particulièrement éclairants sur certains milieux.

Ce récit de soixante-dix pages (aussi édité sous le titre 'Gloire et malheur'), donne un aperçu de l'écriture De Balzac, et de son talent (même s'il peut être un peu pesant de lire ses longues descriptions).

- - - - - trouvé (et remis) dans une boîte à livres - - - - -
Commenter  J’apprécie          190
Dans ma vingtaine, je me suis tapé la saga des Rougon-Maquart, un roman après l'autre, sans pause. Et pourquoi pas le refaire avec ceux composant La Comédie humaine d'Honoré de Balzac? J'avais bien tenté le coup à la fin de l'adolescence, sans grand résultat, butant sur Eugénie Grandet ou le colonel Chabert, sans vraiment comprendre ce que je lisais.
Je m'y remets donc avec la maturité et l'expérience; mon modus operandi consistera cette fois-ci à insérer un Balzac entre quelques lectures plus contemporaines.
Je commence donc avec La Maison du Chat-qui-pelote, paru en 1830 ; un court roman psychologique sur les désillusions amoureuses d'Augustine, fille d'un drapier mariée à un homme issu de la noblesse, peintre à ses heures et bambocheur la plupart du temps.
Quelle belle plume! Maniée avec une éloquence sans pareille, elle se laisse déguster dès les premières lignes. J'ai été charmée tout simplement par les mots, l'intrigue se résumant à peu de choses, en somme.
J'avais en main une édition en gros caractères, plutôt poche, et bourrée de fautes de frappe, empruntée à la bibliothèque du quartier. Pas très alléchant comme enveloppe, mais quel trésor à découvrir une fois l'emballage mis de côté!
Commenter  J’apprécie          183
Ce court roman a été placé en introduction de l'oeuvre de l'auteur, La Comédie Humaine.
D'un point de vue personnel, j'ai toujours aimé le style d'écriture des auteurs français du XIXème siècle. Les sujets abordés sont loin d'être optimistes, l'auteur tient à décrire le quotidien avec le plus de réalisme possible. Les personnages font mal au coeur, mais j'y retourne bien volontiers juste pour l'écriture.
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (1805) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1299 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..