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Non, Honoré de Balzac n'a pas écrit uniquement des pavés hantés de descriptions interminables. "Le bal de Sceaux" en est une belle preuve.

Ce roman très bien rythmé se structure autour du personnage chatoyant d'Emilie de Fontaine, jeune aristocrate dont l'éducation a été gâtée par les attentions de ses adorateurs, parents ou soupirants. Dotée de bien des grâces, Emilie est également orgueilleuse et vaniteuse, et son ambition égale largement sa fatuité. Repoussant tous les hommes prétendant à sa main sous prétexte qu'ils ne remplissent pas la liste interminable de ses critères draconiens, la belle enfant court même le risque de se voir délaisser. Insensible à toutes les faveurs galantes, elle se cramponne à son idéal, d'autant plus qu'elle en trouve l'incarnation chez le beau Maximilien, rencontré au bal champêtre de Sceaux. Emilie éprise tient-elle enfin sa victoire ?

La plume De Balzac est juste superbe, je n'ai pas la prétention de vous l'apprendre mais simplement celle de vous le rappeler pour vous encourager à découvrir ce roman qui se fait l'écho de la fable De La Fontaine, "Le héron, la fille". Un régal.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge SOLIDAIRE 2019
Challenge XIXème siècle 2019
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Encore un petit bijou de cruauté bien méritée, qui fait le pendant inversé à la Maison du Chat-qui-pelote lu juste avant: les deux se complètent merveilleusement.

Rien n'est assez beau pour la donzelle héroïne de cette longue nouvelle, dont le Papa a fortement ramé tout au long de sa vie pour construire sa fortune post-napoléonienne. Aussi, quand l'heure vient de la marier, garde-t-elle même amoureuse ses réflexe de caste et de patricienne capricieuse: mauvais calcul.
Là où l'on plaignait à grand coeur la tendre jouvencelle de "La Maison..." mal préparée aux moeurs des castes supérieures, on se régale à tacler d'un "Bien fait!" cette petite grue à travers laquelle Balzac s'en vient souffleter la rigidité de l'esprit de caste des nantis.
Jouissif et, comme toujours, follement bien écrit.
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Tout comme « La maison du chat-qui-pelote » cette nouvelle fait partie du premier volume de « Scènes de la vie privée ». On fait la connaissance de Monsieur de Fontaine, noble de naissance qui a pris bien soin de ne pas fricoter avec l'empereur pour s'attirer les bonnes grâces du Roi après la Restauration.

Ceci lui permet de bien marier ses enfants, à l'exception de la cadette, Émilie trop chouchoutée par ses parents, elle refuse tous les prétendants qu'on lui présente car elle veut épouser un Pair de France.

Balzac excelle, une fois de plus, dans la description des lieux et des personnages, sur les manières d'intriguer pour être bien vu et tirer des avantages (sonnants et trébuchants). Il fait une critique pointue de la société de l'époque, des manières de se comporter.

Il analyse très finement la relation entre Monsieur de Fontaine et Émilie, avec laquelle il s'est montré trop indulgent depuis l'enfance et qui se montre impertinente même avec lui.

« Une complaisance générale avait développé chez elle l'égoïsme naturel aux enfants gâtés qui, semblables à des rois, s'amusent de tout ce qui les approche. «

Il nous dépeint une Émilie, belle, coquette, sûre d'elle-même, intelligente maniant les bons mots et les propos critiques souvent méchants au détriment des autres, dans sa propre famille comme avec les prétendants qu'on lui présente.

«Comme la plupart des enfants gâtés, elle tyrannisa ceux qui l'aimaient, et réserva ses coquetteries aux indifférents. Ses défauts ne firent que grandir avec elle, et ses parents allaient bientôt recueillir les fruits amers de cette éducation funeste. »

On assiste à la valse des prétendants jusqu'au fameux bal de Sceaux où elle croise Maximilien de Longueville. Mais peut-on changer en rencontrant l'amour quand on est aussi imbu de soi-même ? Émilie cherche un prince, qu'elle estime digne de son rang, au lieu de chercher l'amour, alors que peut-elle trouver ?

Dans cette nouvelle, Balzac a ciselé ses personnages, il a peaufiné la psychologie de chacun, ne laissant d'ombre sur aucun d'entre eux, même ceux qui semblent secondaires.

J'ai pris beaucoup de plaisir à dévorer ce texte car même avec une héroïne que l'on finit par détester allègrement, le charme opère toujours.

Challenge 19e Siècle
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Monsieur de Fontaine est le chef de famille d'une ancienne maison noble, fervent défenseur de la monarchie, qui a toujours résisté aux propositions de Napoléon. Après la Restauration, il est donc très en faveur auprès du roi, et en profite pour marier avantageusement ses enfants. Malgré tout, le roi se lasse de tous ces arrangements, et Monsieur de Fontaine devra se débrouiller seul pour marier sa cadette, Émilie.

Et la tâche n'est pas simple : gâtée par toute sa famille, fière et orgueilleuse, elle ne prétend se marier qu'avec un Pair de France, et tourmente tous ses admirateurs jugés de trop basse condition ou trop laid par des traits d'esprit cruels. Et les années passent, au grand désespoir de son père.

La situation paraît se débloquer pendant le bal de Sceaux : Émilie y rencontre un jeune homme beau, instruit, avec de bonnes manières. Leur amour grandit de jour en jour, mais il reste pour Émilie une inquiétude : malgré toutes ses tentatives pour lui tirer les vers du nez, malgré toutes les preuves de bonne éducation qu'il donne à chaque visite, Maximilien reste très mystérieux sur sa condition.

J'ai longtemps boudé Balzac, que j'ai découvert trop tôt comme beaucoup d'autres auteurs classiques et qui m'avait à l'époque copieusement ennuyé. Je le redécouvre maintenant avec un plaisir toujours plus grand. La psychologie de ses personnages est toujours très fine, et ses phrases se boivent comme du petit lait. Les thèmes qu'il traite sont toujours étonnamment modernes : ici, le prince charmant qu'on attend mais qui n'existe pas, les différences sociales qui peuvent désagréger un amour naissant, et la capacité de l'être humain à forger son malheur en restant borné sur des détails insignifiants pour une absurde question d'honneur.
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Cette nouvelle fait partie du 1° volume des " scènes de la vie privée" d'Honoré de Balzac : un petit bijou ou il cisèle avec justesse le contexte historique et politique avec en particulier l'essor du capitalisme suite au développement et l'enrichissement de la bourgeoisie, de la magistrature, des finances et du commerce.
Monsieur de Fontaine a refusé les faveurs de l'Empereur par fidélité au roi qui, dès sa Restauration va le faire profiter de ses largesses et honneurs . Ainsi, il va pouvoir marier avantageusement ses enfants, mais Emilie, sa fille préférée qui a été gâtée par tous, est orgueilleuse, fière et trouve ses admirateurs toujours inintéressants car elle veut épouser un Pair de France !
Au bal champêtre de Sceaux, elle remarque Maximilien, un jeune homme beau, instruit aux manières nobles et, elle en devient amoureuse ! Elle n'arrive pas à connaître sa condition, et au détour d'une sortie en ville avec ses belles soeurs : elle le voit vendre de la lingerie dans une boutique ! Sa vanité, sa fierté l'emportent sur cet amour réciproque et , en désespoir de cause : elle épousera son vieil oncle , le vice-amiral, comte de Kergarouët.
Tel " le héron" de Jean de la Fontaine, après avoir méprisé des proies indignes de lui, est obligé de se contenter d'un colimaçon !
L.C thématique d'août 2021 : le nom d'une ville dans le titre.
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Nous voici dans un milieu social plus élevé que dans La Maison du chat-qui-pelote, mais finalement, le sujet reste le même : faire un beau mariage. On oppose le mariage de raison et le mariage d'amour, ou plutôt juste d'envie ici.
Le milieu social est différent, les personnages et la vie qu'ils mènent sont différents aussi, mais on s'aperçoit que les aspirations sont les mêmes. Et même si la fin des deux histoires n'est pas vraiment comparable, j'ai trouvé des conclusions sur la nature humaine plutôt similaires.
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Je manque de connaissances sur l'histoire de France et son système d'aristocratie et de noblesse pour pleinement apprécier le début de cette nouvelle. Par contre comme on entre assez vite dans le vif du sujet, à savoir les mariages des fils et filles de Fontaine, cette lacune ne m'a pas empêcher d'apprécier le reste. Les alliances sont rondement menées jusqu'à la fille cadette, Émilie, une imbuvable prétentieuse qui, se croyant supérieure en tout, refuse systématiquement tous les prétendants pour des raisons aussi futiles les unes que les autres. Curieusement, elle tombe en amour avec un bel inconnu qui lui rend bien ce sentiment. Par contre il garde sur son statut réel un mystère qu'aimerait bien percer la belle. Par deux fois, le prenant pour un roturier, Émilie se fâche et va même jusqu'à l'insulter, ce qui, bien évidemment , met fin à la liaison, mais pas au récit.

Comme dans “La maison du chat-qui-pelote” et dans “Vendetta”, Balzac met en opposition la rigidité des codes et des classes sociales avec la passion amoureuse, quoique ici le narcissisme et l'ambition démesurée d'Émilie jouent un plus grand rôle dans l'échec de cette relation. Avertissement aussi au jugement hâtif, cette histoire m'a plu sans m'enthousiasmer par ailleurs. le père, avec l'éventuel fiancé, sont des personnages attachants, sages et réservés. On ne peut certainement pas en dire autant de l'enfant gâtée qui se prend finalement à son propre jeu.
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Avec en toile de fond le contexte historique de la Restauration qui voit s'agiter autour de Louis XVIII l'ancienne noblesse qui espère une situation, voici un conte moqueur à la morale féroce.

Qu'il est bien difficile de trouver un mari à la belle Emilie ! Après lui avoir présenté en vain de beaux partis, son père, découragé, jette l'éponge. Trop gras, trop blond, mauvais danseur, sans fortune, sans esprit : aucun d'eux n'a trouvé grâce aux yeux d'Emilie. C'est que l'orgueilleuse jeune fille a des prétentions élevées en matière de futur mari : celui-ci devra non seulement allier toutes les grâces d'un physique agréable à celles d'un esprit brillant mais il devra aussi être pair de France !
Lors d'un bal à la campagne à Sceaux, Emilie rencontre enfin celui qui semble réunir tous ces atouts. Mais personne ne sait d'où il vient... Est-il seulement noble ? de la réponse à cette question se jouera le destin d'Emilie...

Un petit classique à la fois brillant, suranné et amusant !

Challenges multi-défis 2022
Challenge XIXème siècle 2022
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« Armée de son expérience de vingt ans, elle condamnait le sort parce que, ne sachant pas que le premier principe du bonheur est en nous, elle demandait aux choses de la vie de le lui donner. »
Émilie de Fontaine, la benjamine de la famille, reste la seule à marier. Son père, gentilhomme poitevin, a multiplié courbettes et ronds de jambe à la cour royale afin d'obtenir de bonnes positions pour ses fils et des occasions favorables pour caser ses filles aînées. Reste donc Émilie, une enfant gâtée, qui se montre intransigeante envers les prétendants que lui présente son père. « Il tremblait que le monde impitoyable ne se moquât déjà d'une personne qui restait si longtemps sur scène sans donner un dénouement à la comédie qu'elle y jouait. »
Le bal de Sceaux, ma seconde incursion dans l'univers balzacien, révèle un récit piquant, un brin moralisateur, sur les moeurs en cours dans la bourgeoisie sous la Restauration. Les descriptions détaillées sont moins présentes que dans La maison du chat qui pelote, alors que les dialogues savoureux prennent le relais.
L'édition (Étonnants classiques) empruntée à la bibliothèque municipale propose une mise en contexte du roman, des précisions historiques fort appréciées, ainsi qu'une étude dans le texte des motivations de l'auteur, le tout assorti d'une série de pages destinées aux notes du lecteur.
La commune de Sceaux, maintenant une banlieue de Paris, recèle des trésors patrimoniaux, si j'en juge par mes recherches sur Internet. le peuple français est décidément choyé dans ce domaine!
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Je me suis dit que ce serait intéressant de lire La Comédie humaine De Balzac et notamment les livres les moins connus. Je ne connaissais pas ses nouvelles mais elles sont magnifiques. le Bal de Sceaux décrit le caractère d'une jeune fille très présomptueuse amoureuse d'un jeune homme qui lui plaît beaucoup mais qui ne correspond pas aux critères de son ambition qui est d'épouser un pair de France sous Louis XVIII ou même Charles X. Passer à côté de l'amour parce que l'être aimé ne correspond pas à ses désirs de grandeur est pathétique. Ce livre est également une description de l'époque de la restauration. Plusieurs sujets sont abordés en un minimum de pages. Grandiose !
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