AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 894 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En 1612, à Paris, le jeune Nicolas Poussin est un peintre encore inconnu. Désirant ardemment devenir l'élève de Maître Porbus, peintre du roi Henri IV, il décide de se présenter à son atelier. C'est dans ce lieu que le jeune homme rencontre Maître Frenhofer, un peintre obsédé par le désir de représenter la beauté féminine dans sa pureté élémentaire. Frenhofer tente en effet depuis dix ans d'achever son oeuvre « La Belle Noiseuse » qui pour lui n'est jamais assez parfaite et qu'il garde jalousement secrète. Porbus et Poussin vont alors lui proposer un marché : lui offrir le modèle idéal en échange d'un regard sur son chef d'oeuvre inconnu.

La peinture est bien entendue le thème central de ce court récit de Balzac, ou plus précisément une réflexion sur la beauté esthétique avec la recherche de l'idéal, moteur de la création artistique.
De grands noms de la peinture apparaissent tout au long du récit : Mabuse, Giorgione, Raphaël, Titien, Véronèse ou encore Dürer et Rubens. Pour autant, Balzac ne nous noie pas dans un vocabulaire spécifique à l'art pictural et son écriture reste abordable par tous.
Dans son récit, Frenhofer, peintre imaginé par l'auteur, a un idéal bien précis, celui de donner une âme à la peinture, de la rendre vivante. C'est l'accomplissement de cette obsession qui va mener le vieux peintre à la folie. C'est également autour d'une réflexion sur l'art et la création que reposent les dialogues et les nombreux débats des différents peintres en présence, réels et fictif.
Les nombreuses descriptions ensuite, des oeuvres d'art d'une part, des lieux et personnages d'autre part, donnent au lecteur une très bonne représentation des oeuvres citées ainsi que beaucoup de réalisme à l'histoire. Balzac écrit comme il peindrait un tableau. Il donne « à voir » au lecteur des scènes et des personnages.
Enfin, l'auteur sait savamment apporter suspense et fantastique à son récit. Au-delà des précisions et de l'accumulation de détails, c'est en effet une relation trouble, sensuelle et irréelle qui se tisse entre le peintre et son oeuvre. Que voit-il que les autres ne voient pas si ce n'est « dans un coin de la toile le bout d'un pied nu […] sortait de ce chaos de tons, de nuances indécises, espèce de brouillard sans forme ; mais un pied délicieux, un pied vivant » ? Ce pied apparaît comme la relique de l'Idéal tant convoité par Frenhofer mais tout le reste n'est que chaos.

« Le chef d'oeuvre inconnu » nous plonge donc dans une histoire énigmatique, fantastique et « esthétique » au sens où l'auteur procède à une picturalisation du langage qui transforme ses descriptions en tableaux. Ce texte majeur dans l'oeuvre De Balzac offre une belle réflexion sur l'art et la création, le tout dans un style agréable. Une histoire qui se lit les yeux grands ouverts.
Commenter  J’apprécie          200
Pour être un artiste, il faut du travail, du travail sans cesse - ce qu'illustre le jeune apprenti, Nicolas Poussin, plein de bonne volonté mais qui doit apprendre à contrôler son talent. Il faut aussi de la reconnaissance, c'est Porbus, maître connu et reconnu, qui monnaye son art auprès de la cour - même s'il est effacé par Rubens ; celui-ci n'apparaît pas, et semble n'être cité que pour donner un cadre temporel au récit, ainsi qu'un contexte : celui où le pouvoir commande à l'art et à l'artiste par ses commandes, par son mécénat qui permet aux peintres de vivre. Et il faut enfin du génie, c'est maître Frenhofer qui se rêve Pygmalion, seul capable d'animer une statue : l'art ultime devrait donner forme et vie à l'oeuvre.
Une pensée pour la belle et tendre Gilette, la femme réelle sacrifiée à la femme peinte, qui disparaît même du récit une fois que l'oeuvre est dévoilée.
Commenter  J’apprécie          60
Au XVIIème siècle, deux peintres, Nicolas Poussin, encore inconnu et le maître François Porbus s'interrogent sur le chef-d'oeuvre que Frenhofer prétend avoir fait, mais qu'il ne veut montrer à personne. Quel sens donner à un chef-d'oeuvre que personne ne voit ?
Cf. note de lecture entière sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          40
Nicolas Poussin, pour l'instant méconnu, est un peintre novice, riche en talent et cherchant à devenir l'élève de François Porbus, par la même occasion il rencontre Frenhofer, un génie artistique, mystérieux et étrange à la fois dont chaque coup de pinceaux avec agilité fait vivre les toiles présentées.
Dans cette courte nouvelle, Balzac prend le temps de décrire à la perfection les scènes, les personnages, les tableaux comme s'il peignait une toile vivante à chaque page.
En bref, les personnages, fictifs ou bien réels, sont attachants et les descriptions très fascinantes : cela nous plonge plus facilement dans l'univers des peintres en 1612 selon Balzac.
La chute de cette nouvelle inattendu est juste incroyable, je n'en dirais pas plus, à vous de le découvrir et vous n'allez pas regretter cette lecture!

Une de mes citations favorites et qui décrit parfaitement cette nouvelle est : "La mission de l'art n'est pas de copier la nature, mais de l'exprimer".

Commenter  J’apprécie          40
Cette courte nouvelle De Balzac nous plonge dans le Paris du XVIIe siècle à la rencontre de trois peintres dont la carrière est plus ou moins avancée. le jeune Nicolas Poussin vient de débarquer sur Paris sans le sou, Franz Porbus, portraitiste de cour vit grâce aux commandes royales et maître Frenhofer, peintre en fin de carrière, réalise son chef d'oeuvre. Maître Frenhofer fait part aux deux autres peintres de l'enseignement du peintre Mabuse qu'il a reçu quand il était jeune. L'auteur offre ainsi une leçon de technique picturale et de dessin aux lecteurs. Cet héritage, maître Frenhofer le met en oeuvre pour réaliser le tableau de sa vie. Cependant, la recherche de la perfection ultime en a fait oublier la matérialité de l'oeuvre. En effet, lorsqu'il présente le tableau aux deux peintres, ceux-ci ne voient rien. La composition est dans sa tête. Comme l'exprime si bien Nicolas Poussin, maître Frenhofer est devenu un théoricien : « Il est encore plus poète que peintre ». Balzac profite aussi de ce récit pour montrer également que la vocation artistique n'est pas une voie facile, la pauvreté mais aussi la solitude guette les artistes qui décident de l'emprunter. En effet, les artistes doivent choisir entre l'amour et l'art comme l'illustre le combat de Nicolas Poussin entre son amour pour Gillette et son amour pour la peinture. Malgré la fougue amoureuse et les promesses de Nicolas Poussin, Gillette en est la victime jusqu'au moment où elle ouvre les yeux et se rend à l'évidence.
Commenter  J’apprécie          40
Petit avis rapide sur l'un des derniers classiques que j'ai dû lire pour la fac ce semestre ! Cette petite nouvelle est un classique De Balzac bien sympa. J'ai apprécié. La plume est très belle, c'est le gros point positif de cette histoire qui nous donne plein de couleurs dans les yeux. Par contre, la fin m'a un peu déçu, je m'attendais à autre chose, quelque chose de plus... Surprenant. J'ai plus aimé la forme que le fond, j'ai trouvé l'intrigue un peu plate. ^^
Commenter  J’apprécie          30
Un livre moins connu que les grands classiques De Balzac qui aborde le domaine de la peinture à travers un tableau inconnu. Mélange harmonieux de poésie et de peinture apprécié par tous les amateurs d'art.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai lu ce roman parce que je devais l'étudier. Très cours mais pas si facile à lire car l'auteur multiplie les références à la peinture de son siècle. Cependant le roman est intéressant car il met en rivalité la femme peinte et la femme réelle. Il démontre aussi de la folie de l'homme à vouloir atteindre sans cesse la perfection.
Commenter  J’apprécie          31
A une époque où on compte plus de "génies" de l'art que de champignons dans les forêts en automne, la lecture du Chef-d'oeuvre inconnu nous décrit avec une précision remarquable la quête de l'absolu dans l'acte créateur.
Commenter  J’apprécie          30
Grâce à Babelio, j'ai découvert cette petite nouvelle que je ne connaissais pas et dont je me suis régalée.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (3226) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1303 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}