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sur 894 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le chef d'oeuvre inconnu, très courte nouvelle, ou comment un vieux peintre est entraîné par son art à la recherche de la perfection, frisant là la folie. Ecriture et sujet d'un grand classicisme. Un texte qu'il est bon d'avoir lu pour son enrichissement personnel, sa culture générale.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'une nouvelle De Balzac, le chef-d'oeuvre inconnu.

Un peintre débutant et prometteur, Nicolas Poussin, se rend chez un autre, dont la carrière est lancée, Porbus. Il rencontre chez ce dernier un maître de la couleur et de la lumière, un certain Frenhofer.

-Et ?

-Et je n'en dis pas plus.

-C'était bien ?

-Non, je suis déçue, sans pouvoir dire si c'est la faute du texte ou celle de mes attentes. J'ai lu en quatrième de couv' ceci : un « conte fantastique ».
« Chouette, me suis-je dit, j'adore les histoires de tableaux hantés. Mais pourquoi des guillemets ? »

J'ai obtenu la réponse très vite : parce que ce n'est pas un conte fantastique. Je suis désappointée. Et j'ai horreur d'être désappointée.

-Bon, c'est pas grave, Déidamie, il reste un beau Balzac à lire qu'on ne connaissait pas !

-Muf. Non. Même pas. J'espérais une jolie fiction, avec une chute glaçante ou percutante. Et j'ai lu une théorie sur l'art de la peinture.

-Déidamie, t'es injuste. Ce texte contient de belles idées sur cet art complexe ! Et Frenhofer est fascinant !

Son enthousiasme a quelque chose de captivant. J'ai adoré cette laideur possédée par l'obsession de la perfection, j'ai trouvé ce personnage plein du charisme qu'apporte une passion sincère et dévorante. le portrait est bien brossé. J'en ai presque oublié qu'on n'est pas fichues de tracer des bâtons sur une feuille pour saisir un crayon et chercher cet idéal, moi aussi !

-Heureusement que tu t'en es souvenue. On a passé toute notre jeunesse à entendre à quel point on avait une sale écriture moche, on va pas en plus se faire dire qu'on a un trait pourri, nan mais ça va bien ! Bref.

Hélas, si le portrait est réussi, l'histoire et le décor ne le sont pas autant et ne me transportèrent point. J'aurais pu adorer la description de l'atelier, j'ai bien compris ce que l'écrivain essayait de faire, mais cela ne fonctionna pas, un peu comme si je voyais trop les ficelles du spectacle.

Quant à la narration, Gillette ne la sauve pas. Son rôle m'a paru trop anecdotique en comparaison de l'importance de la lumière, de la vie à exprimer sur la toile pour lui donner une réelle importance.

Pourtant, il y avait des idées intéressantes, la rivalité femme/oeuvre, l'image de soi que l'on accepte ou non d'offrir pour un but qui te dépasse, l'idée que l'on se fait de la vertu, de l'amour dans le couple, les sacrifices que tu acceptes ou non… mais rien à faire : j'éprouve la déplaisante sensation que tout ceci est expédié pour accélérer la conclusion.

Je conserve une impression de déséquilibre entre les parties « théorie de l'art » et « fiction proprement dite ». »
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Dans cette nouvelle, Balzac nous offre une dissertation sur l'art, prenant prétexte de la visite qu'aurait rendue le jeune Nicolas Poussin à François Porbus, peintre confirmé, que Poussin admirait et à qui il souhaitait montrer ses premiers travaux. La rencontre est perturbée par un troisième peintre, Frenhofer, un vieillard, qui met en évidence les petits défauts affaiblissant un tableau de Porbus et n'hésite pas à les corriger par des touches de couleur posées d'une façon très sûre. Placé devant un bon tableau, le spectateur, selon lui, n'est plus capable de distinguer ce qu'il voit de la réalité. Et il est vrai que les retouches presque anodines qu'il apporte au tableau de Porbus semblent lui insuffler la vie. Cependant, Frenhofer avoue qu'il est mécontent d'un de ses propres tableaux, la Belle Noiseuse, un portrait de femme auquel il travaille depuis dix ans et qu'il ne consentira à montrer que lorsqu'il en sera pleinement satisfait, c'est-à-dire lorsque le public, devant le tableau, aura l'impression de se trouver en face d'une vraie femme. Poussin, agacé par ce perfectionnisme, propose à Frenhofer de lui "prêter" Gillette, sa compagne, qui serait un modèle sublime. Cette tractation, qui frise le proxénétisme, n'est pas vraiment du goût de Gillette et permet à l'auteur de soulever une autre question philosophique : jusqu'où peut-on aller en matière de preuve d'amour ? Quoi qu'il en soit, Gillette pose pour Frenhofer et celui-ci, en une nuit, termine sa Belle Noiseuse. Mais dans le tableau qu'il présente fièrement à ses collègues, ceux-ci, désappointés, ne parviennent à discerner qu'un très joli pied de femme ; le reste n'est qu'une addition de taches de couleur qui ne permettent pas de reconnaître un corps. Frenhofer, ulcéré par la réaction de Porbus et de Poussin, n'y survivra pas.
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« le chef d'oeuvre inconnu » est une nouvelle De Balzac appartenant à « La Comédie Humaine ».
Cette nouvelle nous fait réfléchir à l'Art. le maître Frenhofer travaille depuis des années sur son tableau qui représente une femme (Catherine Lescault) et affirme qu'il restitue la vie. Il le décrit comme un chef d'oeuvre magnifique.
« Ma peinture n'est pas une peinture, c'est un sentiment, une passion ! »
À la fin de la nouvelle, lorsque Porbus et Poussin découvrent le tableau, ils n'y voient qu'un mélange abstrait de couleurs. Mis à part un pied au bas du tableau, rien n'est concret et visible. Maître Frenhofer meurt après avoir mis le feu à son atelier à la fin de la nouvelle.
Balzac fait référence à des mythes dans le texte (Promothée par exemple) pour apporter une touche fantastique mais aussi à des peintres qui ont réellement existé (Rabelais, Rembrand) pour apporter du réel au récit.

La nouvelle est courte mais nous permet de bien comprendre la vision de Balzac de l'art et la chute n'est évidemment pas anodine.
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C'est parce que ce « conte fantastique » a inspiré le film « La belle noiseuse » de Jacques Rivette que je m'y suis intéressée. Mais j'ai bien du mal avec Honoré de Balzac, et « le chef d'oeuvre inconnu » ne fait pas exception. Ses longues descriptions ont quelque chose de scolaire qui me rappelle de mauvais souvenirs.
J'attendais peut être trop de ce texte qui est réputé pour être une méditation sur la création, la recherche initiatique de l'absolu et le pouvoir de l'esprit dans le domaine de l'art en général et de la peinture en particulier. Même si c'est indéniable, j'ai quand même entendu un vieux râleur critiquer ce que faisaient les autres.


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Ici, le jeune Balzac veut singer ETA Hoffmann et plus précisément La Leçon de Piano (une commande en fait) célèbre en cette époque.
Mais il manque ce qui faisait le sel du conte allemand : l'humour.
C'est ici une écriture d'un "chien fou" qui croit savoir, et sûr de son talent.
Balzac nous fait voyager dans son Panthéon des grands maîtres et tableaux, se fait un devoir d'en instruire les autres (comme un ado à notre époque persuadé de détenir la seule vérité s'agissant de musique)
Je trouve dommage d'avoir plus tard intégré ce court texte à sa comédie humaine... il n'est pas à la hauteur.
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Courte histoire De Balzac,racontant l'histoire de Nicolas Poussin,un talentueux peintre,en allant rendre visite à Porbus,il rencontre un vieil homme,Frenhofer.
Intéressante histoire mêlant de vrais peintres tels que François Porbus (ou Franz Pourbus) et Nicolas Poussin à Frenhofer, un peintre sorti tout droit de l'imagination De Balzac.
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Balzac ayant écrit plus de 90 romans, en plus des nouvelles, il est normal que tous ses textes ne soient pas du même calibre. Je trouve celui-ci bien en-deçà de ce que j'ai l'habitude de lire des oeuvres balzaciennes.
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« La mission de l'art n'est pas de copier la nature mais de l'exprimer. »
Personnellement, je n'ai pas été marqué par le Chef-d'oeuvre inconnu, tout de même, Balzac cherche à nous faire ressentir une certaine réflexion sur l'art. Lors des monologues de Frenhofer par exemple, il interroge le lecteur sur des problématiques tel que "Comment transmettre à l'art le mouvement de la vie ?" ou encore " Qu'est ce que la peinture doit et ne doit pas représenter ?".
Selon Frenhofer, la peinture ne doit pas imiter la nature. C'est ce que la citation ci-dessus montre. Un tableau doit toujours exprimer la nature que l'auteur ressent, et pas celle qu'il remarque. D'après lui, une peinture n'est pas une simple description, mais une restitution du mouvement de la vie.

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Frenhofer est un personnage assez énigmatique, il est absorbé d'une passion aveuglante ; en effet il est en admiration devant son oeuvre Catherine, il veut la rendre parfaite pourtant il ne souhaite pas la montrer il la considère comme un être a par entière mais lui étant exclusivement réservé. Cela le pousse dans une telle folie qu'il perd pied quand il dévoile son oeuvre a Porbus et Poussin qui ne voient qu'un pied d'une beauté irréel entourer de couche innombrable de couleurs ruinant la toile ; ce qui est assez étrange car on peut voir a plusieurs reprise que Frenhofer est une grand artiste. Son suicide nous ce que le fanatisme peut nous faire faire.
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