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J'ai ouvert le Curé de Tours, dans son édition Folio de 1976, en regardant les pages jaunies et craquantes, en sentant leur subtile parfum de poussière compressée, j'ai pensé :
les hommes vieillissent bien mieux que les livres, encore qu'il finissent par mourir, alors que les livre sont éternels.
J'ai vécu près de trente années à Tours, une ville de pharmaciens et de notaires (j'avais oublié qu'Alain Souchon aurait pu concourir au titre envié de Balzac de la chanson Française."
Dans une thèse de renom publiée en 1998, Nicole Mozet : "La ville de province dans l'oeuvre De Balzac", démontre que cet auteur à crée le concept de ville moyenne, ces villes dans lesquelles il ne se passe rien, excepté dans les confessionnaux, les études, les cabinets médicaux, les officines et les offices.
"Si les grandes choses sont simples à comprendre, faciles à exprimer, les petitesses de la vie veulent beaucoup de détails"
A peine installé à Tours, ma curiosité me poussait vers la rue de la Psalette, ses pavés ceinturent la cathédrale Saint Gatien, et de l'abside, on peut aussi rejoindre la rue de la Bazoche, et la rue du Général Meunier qui entoure des bâtiments ecclésiastiques.
Mais on ne peut plus, hélas, faire le tour complet de la cathédrale comme on le pouvait autrefois.
Cette débauche de pavés, à l'époque encore peu disciplinés comme ils le sont aujourd'hui, l'éclairage défaillant, les pierres de tuffeau grisâtres dans la nuit obscure, poussaient l'imagination à voir au détour d'un pignon la silhouette de l'abbé Birotteau (le frère de César) , les épaules courbées, la mine battue, en but aux manoeuvres vipérines de l'abbé Troubert et de Mademoiselle Gamard, sa logeuse.
Ce n'est pas un roman sur la religion, ni une histoire de curés, mais une histoire de moeurs, la lutte entre deux hommes, ou plutôt la lutte de Troubert contre Birotteau, pour les honneurs des fonctions de chanoine puis d'évêque.
Birotteau est persuadé qu'il succèdera naturellement à l'abbé Chapeloud, Troubert lui est certain que Birotteau n'est pas fait pour cette charge alors que lui, l'est parfaitement.
Devinez ce qu'il advint.
Le lecteur, c'est le mystère de l'écriture balzacienne, s'identifie au personnage de Birotteau, un looser dirait-on aujourd'hui, un "héros négatif" pour Nicole Mozet.

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J'avais quelque peu délaissé mon projet de lecture ou de relecture de la Comédie Humaine d'Honoré de Balzac… Un an sans lire un Balzac ! Comme le temps passe vite…

LE CURÉ DE TOURS :

Ce modeste petit roman, le Curé de Tours, publié en 1832, date des débuts de la carrière littéraire De Balzac.
A priori, le héros éponyme n'a rien d'exceptionnel ; l'intrigue n'a rien d'extraordinaire ; l'action tient dans quelques quartiers de Tours où un brave abbé, objet de la haine d'un prêtre ambitieux et de sa logeuse, devient la victime d'une machination… Pourtant, c'est un véritable petit drame qui, par ses côtés analytique et philosophique, fait le lien entre étude de moeurs, étude de caractères et roman d'intrigue : sans comprendre ce qui lui arrive, le vieux prêtre est chassé, spolié, interdit par l'évêque et trahi par ses amis.

Selon Balzac, le célibat mène à l'horreur ou à l'héroïsme et les célibataires sont souvent décrits comme égoïstes ou nuisibles. Les différents personnages du Curé de Tours livrent une description des moeurs provinciales au travers des types sociaux de la vieille fille et du prêtre.
Les passages sur Melle Gamard rappellent La Cousine Bette (autre roman de vengeance dans la maison) et pourraient être publiés à part, dans une physiologie. C'est une adepte des « intrigues mesquines, des caquetages de province et des combinaisons égoïstes » ; son physique et son intérieur sont en adéquation avec son caractère. Elle représente la société bourgeoise et n'est pas admise dans la société aristocratique tourangelle. Melle Salomon, quant à elle, est une vielle fille héroïque au « dévouement religieusement sublime, sans gloire » ; elle a été belle, a aimé, c'est une « personne simple de manières, franche en son langage », discrète, elle a « les belles qualités que développent les grandes douleurs », passe « pour une bonne personne », fait du bien et s'attache aux êtres faibles, d'où son intérêt pour l'abbé Birotteau.
Les personnages des prêtres appartiennent au même type social même si leurs moeurs sont différentes. L'abbé Birotteau est décrit dans un égoïsme naturel renforcé par l'étroitesse de la vie de province, un « égoïsme franc et maladroit ». L'abbé Troubert cache son jeu. Les remontées en amont convoquent une forme de mémoire narrative autour du personnage de l'abbé Chapeloup : le souvenir de cet homme admirable obsède le récit, le hante d'une manière troublante ; lui, c'était un « égoïste aimable et indulgent », un « égoïste adroit et spirituel ». Il s'était opposé à l'élévation de l'abbé Troubert, mais « secrètement et avec beaucoup d'esprit », lui avait adroitement refusé l'accès aux salons de la meilleure société de Tours, avait même conseillé à l'abbé Birotteau de s'en méfier. Surtout, il avait su gérer ses rapports avec Melle Gamard contrairement à l'abbé Birotteau qui va commettre des erreurs. C'est une figure totémique créditée d'autorité, objet de respect et d'interdit.

L'intrigue est complexe et se développe à plusieurs niveaux qui s'interpénètrent. Tout commence par une conspiration domestique : récemment installé chez Melle Gamard, l'abbé Birotteau délaisse le cercle de cette dernière parce qu'il s'y ennuie… Cette attitude lui vaut une inimitié qu'il ne sait pas voir et dont il prend conscience de manière floue et tardive se retrouvant horrifié et perplexe dans la peau du persécuté quand commencent les brimades mesquines ; il envisage alors successivement une série de solutions pour se tirer d'affaires ; mais sa faiblesse de caractère et son aveuglement le rendent vulnérable face à l'hostilité de Melle Gamard et la force du complot dans lequel il se trouve pris.
En effet, le problème passe au plan ecclésiastique à cause de l'ambition de l'abbé Troubert, patient dans son désir de vengeance. L'abbé Birotteau tente d'abord une médiation auprès de lui puis s'éloigne le temps d'un séjour chez Mme de Listomère où on l'encourage à porter son litige devant les tribunaux.
Enfin le drame s'élargit encore au niveau politique : de véritables clans se forment autour du triangle Melle Gamard/ Abbé Troubert/ AbbéBirotteau selon les clivages politiques Tourangeaux. La querelle Birotteau-Listomère VS Gamard-Troubert cristallise tous les antagonismes, toutes les passions tourangelles. le pauvre abbé Birotteau devient un pion dans un jeu de salon quand Mme de Listomère et ses amis le poussent à l'affrontement puis l'abandonnent à son sort. L'abbé Troubert et Melle Gamard acquièrent de véritables statures : Troubert n'est plus l'abbé effacé sous la coupe de Melle Gamard mais un redoutable membre de la Congrégation. Ces deux personnages sont tirés vers le haut tandis que l'abbé Birotteau est réduit à néant.

Des réflexions, des commentaires, des digressions ou encore des propos idéologiques poussent cependant les limites de l'étude de moeurs dans une tentative moralisante ou philosophique. le romancier se veut aussi penseur.
Le Curé de Tours est une critique du clergé dans un roman sur la convoitise et la vengeance. L'abbé Birotteau par son goût du confort et son désir de devenir chanoine et l'abbé Troubert porté par l'ambition sont devenus prêtres par opportunisme et non par application des vertus chrétiennes. C'est un roman de moeurs et un roman à thèse, roman d'idée à la fin car Balzac propose un prolongement du roman dans un domaine où on ne l'attendait pas, sur la nature de l'homme.

Je recommande le téléfilm tiré de ce roman avec Jean Carmet dans le rôle de l'abbé Birotteau, Michel Bouquet dans celui de l'Abbé Troubert et Suzanne Flon en Melle Gamard (https://madelen.ina.fr/programme/le-cure-de-tours).

PIERRETTE :

Pierrette est un livre peu connu De Balzac, présenté par son auteur dans sa dédicace à Mademoiselle Anna de Hanska comme « une histoire pleine de mélancolie »… Personnellement, je qualifierai plutôt ce roman d'illustration sordide de la maltraitance familiale ordinaire, de la négligence et de la non-assistance à une personne vulnérable en danger.

A douze ans, Pierrette Lorrain, orpheline, est confiée par ses grands-parents, ruinés, à Sylvie et Jérôme-Denis Rogron, des parents éloignés, merciers retraités, frère et soeur célibataires. Fraichement débarquée à Provins depuis sa Bretagne natale, la fillette est une belle enfant, spontanée, en quête d'affection ; les Rogron sont tout le contraire, calculateurs, mesquins, aigris… Ils occupent, à ce titre, une place de choix dans la galerie des célibataires de la Comédie humaine, vieille fille et vieux garçon exemplaires !
Tout au long du roman, Balzac donne à lire la montée en puissance du calvaire de Pierrette qui devient petit à petit la servante de la maison et le souffre-douleur de Sylvie Rogron. de réflexions désobligeantes en brimades, de jalousies en rancoeurs, de violence verbale puis physique, de manigances en manipulations, la fillette devenue adolescente est littéralement et méthodiquement démolie. Souffrante, maladive, elle évite de se plaindre, n'est pas soignée à temps…
En parallèle, Balzac nous décrit par le menu la rivalité entre deux clans politiques rivaux de Provins, reflet de la situation de la France sous le règne de Charles X ; des luttes politiques locales opposent les légitimistes et les libéraux qui se répartissent dans les salons influents de la ville. En effet, Sylvie Rogron reçoit beaucoup dans sa maison et les Rogron participent à des intrigues diverses et variés, politiques et même matrimoniales. Si la situation de Pierrette est remarquée par quelques protagonistes, personne ne s'intéresse assez à son sort pour lui venir réellement en aide ou alors, bien trop tardivement.
Seul Jacques Brigaut, son ami d'enfance et amoureux, apporte un peu d'espoir à la jeune fille.
J'ai déjà parlé de mon intérêt particulier pour le docteur Horace Bianchon, qui fait partie des rares bonnes volontés de cette histoire, et que j'aime retrouver tout au long de la Comédie humaine, lors de ses apparitions… On le croise ici au chevet de la pauvre Pierrette.

La narration souffre parfois des habituelles longueurs balzaciennes, surtout quand il s'agit de planter le décor des luttes politiques locales et de décrire les tenants et aboutissants de la situation sociale des Rogron. On se perd parfois dans un certain nombre de digressions…
J'ai cependant apprécié les réflexions sur les mariages tardifs et les risques des grossesses à un âge avancé.

La morale de cette triste histoire est particulièrement sordide et cynique, même si les Rogron sont jugés pour les mauvais traitements infligés à Pierrette ; l'épilogue montre la réussite future des notables mis en scène dans le roman et l'oubli du destin tragique de la jeune fille.
Un livre cruel, pessimiste…
Un huis-clos provincial sans espoir, une tragédie intime supplantée par des luttes politiques sans la moindre envergure.
Un texte à découvrir pour sortir des sentiers rebattus.
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Un texte qui s'inscrit dans un regroupement fait par Balzac sur les "célibataires". Les célibataires, ce sont les vieilles filles - pas forcément si vieilles d'ailleurs dans le cas de Mademoiselle Gamard. Balzac en livre une analyse quasi sociologique sur ces femmes qui n'ont pas leur place dans la société, la bonne société, du XIXème siècle, car elles sont trop laides, ou trop bêtes, ou trop malheureuses. le célibat n'est évidemment pas un choix, mais une contrainte et une tare, qui rend une femme incomplète. Par conséquent, elle ne peut que se contenter de se réfugier dans la religion, ou plutôt dans la dévotion hypocrite plus que dans la foi réelle. le célibat enlaidit d'ailleurs, et il n'y a même pas de liaison suggérée entre Melle Gamard et son locataire. La vieille fille n'a d'autres loisirs que les bavardages stériles, avec d'autres vieilles comme elles.
Les célibataires, ce sont aussi les prêtres. Vivre seuls les rend égoïstes, soit des égoïstes qui ne pensent qu'à leurs besoins primaires comme ce brave Birotteau, simple et gentil, ou des égoïstes ambitieux devenant méchants comme Troubert.
Un récit anticlérical, féroce, une charge contre la bêtise, l'hypocrisie et l'ambition. Les dialogues traduits - avec les paroles échangées et les paroles pensées véritablement - sont particulièrement savoureux.
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Depuis qu'il a hérité du logement chez Melle Gamard grâce à feu l'abbé Chapeloud, l'abbé Birotteau est comme un coq en pâte. Et son dernier rêve, devenir chanoine, semble vouloir advenir.
Mais si l'homme est honnête, il a oublié auprès de sa logeuse les petites attentions de son prédécesseur. Et au retour d'une soirée, il constate que l'accueil de la vieille demoiselle et de sa domestique n'est plus aussi chaleureux. Pire, Melle Gamard semble se plaindre de son locataire et souhaiter son départ. Grâce à ses amis, Birotteau apprend que l'autre locataire, un abbé également, ambitieux et retors, visait le logement confortable et chaleureux où vit le vieux prêtre. C'est le début d'une chute sans fin.
Dans ce court récit, Balzac décrit des êtres aux petites ambitions, aux comportements mesquins, obtenant de petites victoires qui semblent satisfaire leur médiocrité. Avec de nombreux flashbacks (ou analepses, merci à Christophe_bj pour ce mot nouveau dans mon dictionnaire personnel), l'auteur nous décrit le parcours de ces prêtres, de ces vieilles filles qui s'en occupent, tout cela dans une province bien rétrograde.
Une vision bien sombre de l'humanité dans ce court roman qui pourtant comprend quelques longueurs.
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Au début la démonstration est claire ,et même d'une agacante symétrie. Ce ne sont pas deux personages que Balzac va nous présenter,ce sont deux et l'on pourrait croire qu'un moment, Honoré de Balzac s'est mué en Horace Bianchon.
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Le curé de Tours c'est une histoire sur l'hypocrisie des gens. C'est ce que subit ici l'abbé François Birotteau. C'est la mesquinerie d'un groupe envers un personnage un peu bonasse. Ce n'est pas le meilleur Balzac que j'ai lu. Il est très long à démarrer et ennuyant par moment. Cependant, j'ai bien aimé la fin avec sa petite morale.
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Décidément les Birotteau n'ont pas de chance, chez Balzac!
Que ce soit le parfumeur qui voit son commerce péricliter ou celui-ci, brave curé, raisonnablement ambitieux qui voit tous ses projets de canonicat partir à vau l'eau. Pourquoi?
Tout simplement à cause de sa logeuse, une vieille fille jalouse, frustrée d'avoir été privée de sa présence un soir qu'il était chez les aristocrates locaux.
"La jalousie est un sentiment indélébile dans les coeurs féminins. Les vieilles filles sont donc jalouses à vide, et ne connaissent que les malheurs de la seule passion que les hommes pardonnent au beau sexe, parce qu'elle les flatte."
Frustration sociale, plus ou moins amoureuse aussi, car la vieille demoiselle n'a pas ses entrées chez les nobles. Avec elle, se terre un curé rongé par une autre frustration, celle de n'avoir pas été l'ami et le dauphin du chanoine qui vient de mourir et qui a accordé l'héritage de sa fortune, notamment une splendide bibliothèque, au curé Birotteau qui se sent, au début de cette longue nouvelle, comme pousser des ailes. Il est parfaitement heureux de son logement, vaste, confortable jusqu'au jour où il rentre sous la pluie nocturne, qu'on a déplacé sa chandelle pour qu'il ne s'éclaire pas en rentrant et qu'on lui a pas allumé de feu. de petites mesquineries en petites mesquineries, ce sera la déchéance pour le pauvre curé, obligé d'abandonner son beau logement, l'héritage de sa bibliothèque. On lui ruine sa réputation, une aristocrate tente de le loger mais les ambitions des nobles les empêchent vite de se compromettre et il finissent par l'abandonner à son triste sort.
D'autre part, le curé Troubert a travaillé dans l'ombre pour accéder à l'évêché, et Balzac montre bien que la réussite sociale sourit souvent aux médiocres et c'est en cela qu'il reste un auteur moderne. le défaut du "curé de Tours", de l'abbé Birotteau est qu'il n'est pas intrigant, trop naïf avec la société qui l'entoure et il finit par se faire rouler dans la farine par les uns et les autres. Il n'a pas de passions tristes, voire pas de passions du tout et cela fait de lui presque un suspect.
"Un homme de génie ou un intrigant seuls, se disent : – J'ai eu tort. L'intérêt et le talent sont les seuls conseillers consciencieux et lucides."
"'il est nécessaire à l'homme d'éprouver certaines passions pour développer en lui des qualités qui donnent à sa vie de la noblesse."
Tout ce que l'abbé Birotteau n'a pas compris. Trop pur.
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Deux prêtes, l'abbé Birotteau et L'abbé Troubert, qui ont chacun une chambre chez mademoiselle Gamard, logeuse dévouée. Ils semblent vivre en parfaite harmonie. Troubert a "hérité" du mobilier et de la bibliothèque du précédent occupant (prête lui aussi). Sa chambre est la plus spacieuse et la mieux décorée.

Troubert est un faible. Piètre orateur, homme qui n'aspire qu'à la paix, à la prière mais aussi à son confort. Il ne comprend qu'avec une longueur de retard ce qui se trame autour de lui.
Hors l'abbé Birotteau convoite secrètement les appartements de son confrère. le conflit devient larvé, la société s'en mêle car chacun a ses partisans.

Dans toute guerre il y a au moins un perdant et c'est ainsi que le roman se termine, dans la tristesse.
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Ces deux courts romans De Balzac s'attaquent à la vieille fille et en cela ils sont très datés. Lui pourtant toujours si actuel nous propose ici une analyse extrêmement dure du statut de célibataire, transformant ses personnages en véritables animaux inaptes à la société. J'ai peu aimé Pierrette, dont l'histoire tourne autour de la souffrance d'une petite orpheline. Au lieu de la compassion attendue, on trouve de longues pages de lutte entre les deux camps et ça dure ! le curé de Tours est beaucoup plus concis et beaucoup plus léger. le personnage de l'abbé Birotteau est très reconnaissable !
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Il n'y a pas une once de spiritualité chez l'abbé Birotteau, vicaire de Saint-Gatien, sexagénaire de constitution apoplectique et sujet à la goutte, pensionnaire de Mlle Gamart, après son ami l'abbé Chapeloud et héritier de la bibliothèque de celui-ci. Préoccupé de son confort et tenant à ses habitudes, sans envergure aucune, il se prend pourtant à rêver d'un canonicat. Mais pour ne pas avoir su ménager la susceptibilité de sa logeuse et ne s'être pas défié des ruses de son confrère, l'abbé Troubert, il sera victime d'une conspiration et perdra tout ce à quoi il tenait. Cette peinture des intrigues provinciales dans un milieu étriqué et pusillanime est féroce. Balzac émet au sujet du célibat féminin des considérations qui font frémir, mais qui reflètent sans doute celles de son époque.
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