Dopamine

Rien n'est plus glaçant que des adolescents devenus assassins et qui n'éprouvent aucun remord…

Pour rédiger ce roman, Patrick Bard s'est inspiré d'un fait réel qui s'est déroulé en France il y a quelques années.

C'est l'hiver, il fait froid, et la police vient d'être avertie d'un drame. Sous un pont de la capitale, les plongeurs retrouvent dans la Marne, le corps de Lorna, jeune fille de 14 ans. Elle a été passée à tabac avant d'être jetée dans l'eau glaciale dans laquelle elle se sera noyée. Les coupables sont vites retrouvés : il s'agit d'Emma et d'Enzo, deux anciens camarades de classe. Face à cet acte difficilement qualifiable, le couple d'adolescents ne semble pas avoir de remords. Ni l'un ni l'autre n'ont conscience de la gravité des faits et ils ne donnent aucune justification.

Au fil des pages, nous allons suivre Romain Ségara, le juge d'instruction en charge de l'affaire. Père d'une adolescente proche de l'âge de Lorna, il ne peut s'empêcher de penser que ça aurait pu être sa fille. Il met donc un point d'honneur à résoudre cette affaire.

Il nous emmène alors dans des interrogatoires multiples. La famille, les amis, les suspects. Il va tout passer au peigne fin pour tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la tête de ces deux gamins pour qu'ils en arrivent à tuer de sang-froid leur ancienne camarade.

L'auteur cherche ici à mettre en avant des conséquences de l'addiction aux réseaux sociaux. La déconnexion au monde réel, le repli sur soi, le manque de communication au sein de la sphère familiale. Ce phénomène qui touche de plus en plus de personnes a été en outre accentué lors de la crise liée au Covid-19 et au confinement qui en a découlé. Pour certains, le monde virtuel était une échappatoire, le seul lien avec un semblant de vie sociale, face à une réalité pouvant se révéler bien difficile.

Le récit mêlant style judiciaire et littéraire est glaçant, mais très bien écrit. Il se veut comme un électrochoc tant pour les jeunes que pour les adultes. Ce n'est pas parce que ce n'est pas la réalité, que ce qui se passe en virtuel ne peut pas avoir de conséquences sur la vraie vie.

Ce roman jeunesse est indéniablement destiné aux adolescents d'aujourd'hui mais pas que… L'auteur évoque dans ces deux cents pages l'addiction aux réseaux sociaux, la course aux « likes », la coupure de la réalité que ces moyens de communication modernes provoquent sur des jeunes en recherche d'identité et qui, par manque de confiance en eux font preuve de cruauté envers leurs semblables, le harcèlement, le mal être qui les envahit et les pousse parfois à commettre l'impensable.

Même si elle n'est que pure fiction, dans les situations présentées et les personnages impliqués, cette histoire se base malgré tout sur des faits réels. Il est vrai qu'en tant que lectrice, j'ai trouvé l'intrigue très réaliste et résolument calquée sur l'actualité. le point final (malheureux pour l'une des protagonistes) m'a fait réfléchir sur la violence d'Internet, l'addiction aux écrans et à ce reflet tronqué de la réalité, sur ces réseaux sociaux qui contrairement à leur définition peuvent nous faire sentir bien seuls.

Un livre coup de poing qui m'a profondément touchée et dont je recommande la lecture.

Spoilers.

Histoire sordide de cyberharcèlement qui vire à l'assassinat prémédité.
Deux suspects mutiques dont on revoit le passé (foyer et multiples rejets amicaux pour l'une, décès du père mais vie tranquille pour l'autre) et qui deviennent de plus en plus antipathiques pour le lecteur, à force de les connaître. Des personnages détestables, une violence injuste, la montée en puissance de la violence et le piège qui se referme sur la victime font froid dans le dos.

La première partie du livre pêche un peu dans son format, c'est un enchaînement d'interrogatoires du juge, à force c'est monotone. Puis, d'un coup, les flash-back qui relancent l'intérêt.

Pas de mystère sur les meurtriers ici mais la question brûlante : comment ont-ils pu en arriver là ? Pourquoi ?

La fin du livre montre la scène du meurtre, c'est difficile à lire, choquant, ultra-violent, ainsi que les instants suivant le meurtre quand le couple d'adolescents semblent horriblement détachés de la gravité de leur geste, s'en amusent, jouent avec cette idée. L'auteur veut nous montrer la part d'ombre malsaine en eux, c'est réussi, j'ai frissonné d'horreur !

J'ai choisi DopaMine, c'est un roman policier. J'ai beaucoup aimé ce livre car à chaque changement de personnage, j'ai envie de savoir la suite du livre, ce qui m'a donné envie de le lire. Ce sont des chapitres très longs surtout le quatrième, mais ils sont tous intérressannts. L'histoire des personnages sont hyper exitante, c'est un langage hyper jeune ou alors familier, c'est également ce qui me plaît.

Une élève de 3eme est retrouvée morte dans la Marne. Elle a été tuée volontairement par deux camarades de classe, eux-même en couple. le juge en charge de l'instruction va essayer de comprendre le sombre engrenage qui a mené à cet atroce acte criminel.

Points forts du livre :
Un thriller bien mené qui tient le lecteur en haleine. L'écriture est fluide et dynamique. Un roman qui aborde des thèmes qui sont d'actualité et qui vont parler aux adolescents. Un parler vrai .

Points faibles du livre :
Il peut être difficile au début de comprendre qui sont les différents protagonistes.

Un roman choc basé sur un fait divers. Qui doit-on blâmer pour le meurtre de cette jeune fille ? Les deux adolescents assassins qui ne semblent pas conscients de leurs actes ou les réseaux sociaux où sous couvert de pseudos chacun peu déverser sa haine ?
La fiction dépasse souvent la réalité mais dans cette histoire ce n'est pas le cas et cela fait froid dans le dos.
La psychologie des différents protagonistes est détaillée, l'on assiste, désorientée à l'avancée de l'enquête.
Sans prendre parti, sans jugement, Patrick Bard nous livre une histoire d'adolescents qui s'aimer et s'allier pour éliminer celle qui dérange et qui ressemble pourtant à ce qu'ils voudraient être.

Comme souvent l'auteur nous propose un récit sur un sujet sensible et qui ne peut que nous remuer, le côté choral permettant de mieux aborder sa complexité. Cette fois-ci il s'agit de deux jeunes de 15 ans qui ont tué une adolescente de leur âge.
C'est totalement prenant. L'auteur retrace la vie des deux criminels et notamment les derniers mois.
A travers ce qu'ils ont vécu et ce que leurs proches disent d'eux on essaie, tout comme le juge d'instruction chargé de l'affaire, de comprendre comment on a pu en arriver à ce drame.
C'est un roman qui aborde la question du harcèlement et donc aussi bien sûr celle des réseaux sociaux avec le revenge porn, la diffusion abusive d'images personnelles, les fichas, etc mais pas que… L'auteur parle aussi de la solitude et de l'isolement de certains jeunes qui trouve refuge en ligne, que ce soit pour exister même au dépend des autres (comme Emma qui harcèle ses camarades en ligne après avoir eu l'impression d'être rejetée) ou trouver de l'écoute et de la compréhension (comme Hugo via sa relation virtuelle avec une intelligence artificielle). Ces deux ados ont traversé des choses difficiles dans leur vie mais ils se sont comme enfermés dans une bulle et ce d'autant plus une fois en couple. L'isolement ressenti, notamment dans leur famille monoparentale avec le confinement, les a poussé à surinvestir le virtuel, à rechercher le contact, des likes, de l'attention, etc afin d'avoir l'impression d'exister, de se sentir validés et de juguler leur angoisse. L'auteur parle d'une addiction à la dopamine, la molécule du « toujours plus », il vise à travers elle notre société de consommation et en particulier les réseaux sociaux, qui encouragent la production de cette molécule qui ne nous fait pas que du bien.

Un soir d'hiver, le corps de la jeune Louna est retrouvé au fond de la Marne. La jeune fille de 15 ans a été violemment frappée avant d'être jetée à l'eau. Très vite, les responsables de ce crime sont désignés. Il s'agit de deux autres adolescents, Emma et Enzo, tous deux des camarades de Louna au collège.

En matière de littérature ado, Patrick Bard aime beaucoup traiter des phénomènes de société qui touchent les jeunes. Qu'il s'agisse de "Le Secret de Mona" ou bien de "POV, Point of view", il décrit les faits, s'intéresse aux différents protagonistes de chaque scénario et donne toujours à voir une situation ultra réaliste sans jamais porter de jugement. C'est également le cas pour "Dopamine".
Ce roman qui s'inspire d'un fait divers survenu en 2021 en France met en avant l'addiction aux réseaux sociaux ou aux jeux en ligne des jeunes et ses conséquences parfois dramatiques. Déconnexion du monde réel, isolement et repli sur soi jusqu'au cyberharcèlement où caché derrière un écran, on se croit tout puissant.... Patrick Bard révèle surtout comment cette addiction se met en place en créant une dépendance et un plaisir toujours plus croissant chez l'utilisateur. Au fil des chapitres qui alternent les différents points de vue des personnages - le juge, les parents, les adolescents -, le lecteur suit donc l'escalade qui va débuter sur le meurtre final, tout en essayant de comprendre, comme le juge, comment deux ados peuvent en arriver à une telle extrémité.
Justement, si ce roman fait froid dans le dos, il faut avant tout se replacer dans le contexte des événements, ce que Patrick Bard prend bien le temps de faire en revenant sur le passé respectif d'Emma et Enzo, des ados à la dérive dont la vie est loin d'être rose, et notamment sur la période de la Covid-19 où beaucoup de jeunes, par ennui et par désoeuvrement lors du confinement, ont trouvé une échappatoire dans les réseaux sociaux pour garder un semblant de vie sociale. On le sait, tous les ados accros aux réseaux ne deviennent pas des assassins en puissance (!) mais certains éléments permettent de mieux cerner les profils psychologiques d'Emma et Enzo qui ont chacun un bagage familial, scolaire et social compliqué.

Comme d'habitude, Patrick Bard nous propose une histoire où le lecteur est très vite embarqué et des thèmes sujets à discussion avec les ados.

Un juge d'instruction prend en charge sa nouvelle affaire, sordide : le corps d'une jeune fille de 14 ans, Louna, est retrouvé dans la Marne. Deux adolescents de son entourage, Enzo et Emma, sont très vite identifiés comme étant les auteurs de ce meurtre. Mais le juge d'instruction est déstabilisé par leur désinvolture et leur indifférence face à l'atrocité de ce qu'ils viennent de commettre. Il creuse donc les interrogatoires, renouvelle les témoignages, pour comprendre et identifier les moindres rouages qui ont mené à cette issue dramatique.

Le récit est constitué d'une mosaïque de voix, du point de vue de chacun des personnages impliqués : le juge d'instruction, bien sûr, les deux adolescents, d'autres amis ou connaissances de la jeune fille assassinée, les parents des uns et des autres, désemparés face à la violence de ce fait divers qui les touche.

On comprend petit à petit que les deux adolescents sont complètement perdus, déconnectés de la réalité. Louna était brillante, solaire, attirante, et s'était rapprochée d'Enzo d'abord, avec lequel elle avait eu une histoire, puis d'Emma, dont elle était devenue proche. Enzo et Emma, de leur côté, connaissant des situations familiales difficiles, voire dramatiques en ce qui concerne Emma, glissent sans s'en rendre compte dans la paranoïa et finissent par détester tout ce qui rend Louna si captivante. Leur haine grandit, s'alimente dans la spirale des réseaux sociaux, jusqu'à ce qu'Enzo et Emma décident de tuer Louna et d'élaborer froidement leur plan macabre.

Pourquoi Dopamine ? Parce que le principal coupable identifié de cette dérive se niche au coeur des failles de notre société moderne, dont les réseaux sociaux, et des dérèglements émotionnels qu'ils peuvent provoquer. Finalement, peut-être que si les deux adolescents sont incapables de mesurer l'horreur de ce qu'ils ont fait, c'est un peu parce que la société a permis leur dérive : parents dépassés, institutions incapables d'une prise en charge humaine et bienveillante d'Emma, accessibilité sans limite aux paradis artificiels d'Internet …

Comme dans le Secret de Mona, Patrick Bard embrasse un sujet actuel qui concerne les adolescents, plus précisément un fait divers récent. L'écriture est fluide, le rythme soutenu, l'alternance des narrateurs est intéressante, même si par moments on passe un peu trop de temps avec l'un ou l'autre des personnages.

Une déception cependant : le début du livre nous promet de décortiquer les rouages de ce drame du point de vue judiciaire, et le fait d'en démarrer la narration par les yeux du juge d'instruction place le lecteur dans l'attente de la découverte des détails du processus d'une enquête pour meurtre. On s'attend à se glisser dans le secret de l'instruction, et on est déçu par conséquent de retrouver, après un premier tiers du récit effectivement rythmé par l'enquête, une narration plus classique centrée sur Emma et Enzo, délaissant le bureau du juge pour un récit plus conventionnel.

Public : 3ème, Lycée

Ce roman est glaçant. Il dissèque, avec méthode et précision, les pensées de deux adolescents meurtriers et de leur entourage. Vous êtes plongé dans le bureau du juge d'instruction qui interroge chaque protagoniste et ses parents pour comprendre l'incompréhensible : Emma et Enzo ont tué froidement une camarade de lycée. Quel chemin mène à une telle barbarie ?

A travers ce roman inspiré librement d'un crime réel, Patrick Bard se penche sur la violence scolaire et le cyber-harcèlement. Il invite à s'interroger sur notre rapport aux réseaux sociaux, à l'addiction, aux relations toxiques. La lecture de ce roman ado bouscule et interpelle. A lire absolument !
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