Trois fois dès l'aube

Je suis vraiment embêtée. Ce livre d’Alessandro Barrico ne m’a pas emballé. Pourtant, j’avais beaucoup aimé Novecento et Mr Gwyn, mais là, rien, pas d’émotion. Je n’ai pas du tout adhéré à ces histoires. Je suis passée à côté. Peut-être à relire à un autre moment.

Trois petits tours et puis s'en vont...

Je suis à la fois dubitatif et circonspect au terme de ma lecture.

Le cadre... Trois nouvelles qui forment un très court livre. Trois nouvelles qui ne se connectent pas vraiment. A chaque fois, la nuit est propice à des comportements "à la limite", des dérapages que l'on peut mettre sur une certaine ivresse qui vient lorsque la fatigue s'installe et que l'organisme accuse le coup. Cette policière qui désobéit, ce concierge qui contrevient aux règles de son poste en le quittant... Baricco nous emporte en même temps que ces personnages se laissent aller à des comportements qu'ils savent inadéquats.

A chaque fois, 3 personnages s'entremêlent. Dans la première nouvelle, un homme, une femme et un concierge. Dans la deuxième, idem. Pas les mêmes personnes, peut-être même pas le même concierge... Dans la troisième, un garçon (l'homme de la première nouvelle), une policière et un ami de celle-ci.

Les nouvelles... le style est brillant. Baricco installe une atmosphère propre à chaque fois. La dynamique est lente à se mettre en place, mais à chaque fois, je suis resté sur ma faim et j'aurais apprécié que Baricco continue le récit. de ce point de vue-là, c'est une belle réussite.

Cela dit, je ne lis pas vraiment une histoire pour que l'auteur l'arrête au moment où elle pourrait/devrait commencer. On est en fait face à un recueil de nouvelles sans autre lien que la nuit, l'aube, et 3 personnes.

Je pense à ce que Baricco (que je tiens pour un très bon auteur contemporain) aurait pu faire, je suis vraiment déçu. On a une impression d'inachevé. D'ébauche (de qualité, certes, mais quand même)... Avec les idées qui fusent, les échanges, les situations, on pourrait avoir un roman à nouvelles basé sur les ellipses, faisant intervenir au gré des nouvelles les mêmes personnages, de manière telle que le lecteur recompose les événements se produisant entre les nouvelles. Ce serait très fort.

A lieu de cela, on a trois nouvelles de bonne tenue, mais sans plus et sans réelle profondeur. Or, on sait que Baricco est capable de nous emmener très loin dans les émotions des personnages. Ici, en manquant d'homogénéité, de cohérence, il ne nous emmène pas très loin, à mon avis.

La première nouvelle est en fait un défi, une sorte de pied-de-nez de l'auteur, par rapport à son livre précédent, où il était -justement- question de cette nouvelle. Baricco a écrit cette première nouvelle pour, en quelque sorte, combler le vide. Et je ne peux me départir du sentiment qu'il a raclé quelques fonds de tiroir (pas trop mauvais, j'en conviens) pour boucler un truc vis-à-vis de son éditeur. Je ne peux pas m'empêcher de penser que si John Smith ou François Duschmoll avait fait pareil, l'éditeur n'aurait même pas daigné lui répondre.

Allez, Alessandro, tu peux franchement mieux faire.

Pour l'anecdote, je signale que c'est mon deuxième livre emprunté via www.lirtuel.be la plateforme numérique des bibliothèques de la Communauté française Wallonie-Bruxelles. Et cela gratuitement. Un grand bravo à cette initiative.

Ecriture agréable, de l'ambiance. C'est gentil mais rien de transcendant. Il y a quand même un lien entre les 3 courtes histoires puisqu'on retrouve les mêmes personnages.
Je suis déçue car j'avais beaucoup aimé Novecento et Soie.

Un livre qui se lit vite et s'oublie très vite

C'est la première fois que je lis un livre d'Alessandro Baricco. Je suis sceptique. Je ne saurais dire si j'ai apprécié ou non cet ouvrage. Trois récits assez intéressants qui au final sont tous liés. Mais sincèrement, je n'ai ni détesté ni vraiment aimé ce livre, je ne sais pas trop quoi en pensant. Je dois juste dire que c'est bien écrit, le style est sympa, voilà.