Trois fois dès l'aube. Trois histoires. En apparence seulement, car elles sont liées par un mystérieux et improbable jeu de miroir en trois actes.
Dans la même unité de temps, celle entre la fin de la nuit et l'aube encore sous-jacente, - même si les scènes se déroulent à des époques différentes -, dans la même unité de lieux, des hôtels un peu glauques, deux personnages essentiels ; des éléments qui confèrent la nouvelle.
Un homme, une femme. Des rencontres impromptues. Chaque fois des bribes de vies racontées dans des dialogues d'une authenticité remarquable. Les mots de l'un ou l'une ont une force telle qu'ils incitent à la confidence. Et réciproquement entre les protagonistes. Quelques échanges et quelques heures à peine suffisent à un dépassement de soi. À une fuite. Une libération pour chacun d'entre eux. Une manière de décrypter toutes les facettes liées à une rencontre. Celle qui peut inciter à un nouveau départ, une nouvelle vision du monde. Un déclic.
Dans une construction riche et inventive du texte, l'écrivain dépeint l'Amérique de la solitude, celle des noctambules, avec des contours assez flous, forçant l'imaginaire du lecteur. Je me suis parfois vue entrer au coeur d'un tableau d'
Edward Hopper. Entre roman, nouvelle, théâtre, peinture, je me suis laissée emportée par l'écriture si singulière.
Alessandro Baricco possède un réel talent pour décortiquer, gratter l'âme humaine. Quant à son art de la narration, imprégné de poésie et d'un brin d'onirisme, il peut le brandir comme une arme, chaque fois je suis prise au piège de ses mots. Son talent, sa signature.
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