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sur 7125 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Ravage ».
Cet ouvrage est, avec « La Nuit des temps », le plus connu et le plus emblématique de l'auteur. On est en 2052, à Paris. Sur le thème « L'homme, s'il oublie qu'il est un homme... », Barjavel construit sa première fin du monde.

La société qu'il décrit dans le Paris du XXIème siècle est mécanisée à outrance. L'individu, assisté dans chacun de ses gestes quotidiens par la technologie, vit totalement coupé de mère nature. C'est alors que l'électricité disparaît...
S'ensuit une régression terrible qui ramène l'homme au Néolithique, tant matériellement que socialement : c'est la loi de la jungle dans un monde en proie à aux flammes, à la famine et aux inévitables réflexes de survie.
François, d'origine rurale décide de migrer vers le sud et le village de son enfance, accompagné de Blanche qu'il aime en secret, et de quelques compagnons pour y fonder un monde meilleur basé sur les principes fondamentaux du retour à la terre…

D'aucuns ont vu dans cette dystopie, une adhésion de René Barjavel aux orientations pétainistes, telles que le retour à la terre, la célébration du travail et de l'effort, le patriarcat ... Mais pour moi, Barjavel n'est pas un idéologue. On aurait tord de chercher dans ce qui est considéré par beaucoup d'autres comme un de ses chefs-d'oeuvre, l'intension de sa part d'une théorisation d'idées nauséabondes ; même en arguant de quelques fréquentations douteuses qui peuvent lui être reprochées dans ces années troublées ; notamment sa participation (brève) à « Je suis partout ».

J'ai lu cet ouvrage à quinze ans et en garde le même souvenir qu'à la lecture du « Meilleur des mondes » de Huxley lu à la même époque : la prise de conscience de la possibilité d'une littérature dont je ne soupçonnais même pas l'existence…

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Roman anticipationiste à la Orwell, les inventions de René Barjavel ont de nos jours étaient dépassées (les plaques reliés à des écouteurs et pouvant lire les romans... tel des IPad! Ou encore le FaceTime entre blanche et François!!!)
On y retrouve le surréalisme à la Boris Vian ainsi que beaucoup d'humour (des villes construites par « Le Cornemusier « ).
L'écriture est vraiment magnifique. Un superbe lire à avoir lu.
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Dans les années 70, Barjavel annonçait déjà la future vague de romans post-apocalyptiques! Et ce n'est pas rose!!! le monde qu'il dépeint n'est pas drôle du tout. Je me rappelle m'être régalé en lisant ce roman pour la première fois. Bon, aujourd'hui, en relisant certains passages, on pourrait le taxer d'une certaine mysoginie et d'une tendance à proposer une certaine forme de dictature. Ceci-dit, lorsque l'on lit certains romans d'aujourd'hui, dans pas mal de cas, on ne fait guère mieux et les "Négan" ou même "Rick" ne sont pas tendres non plus dans leur rôle de leader !
Heureusement que certaines héroïnes telle "Lou", relèvent le niveau.
Ravage, écrit en 1972, reste un roman très efficace et met l'accent sur les côtés sombres de l'humanité en cas d'effondrement. Heureusement, la solidarité reste la meilleure des solutions pour survivre, n'est-ce pas Pablo?
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Ravage paraît en 1943, et est un des premiers romans de Barjavel, écrit comme une réponse à l'absurdité de la guerre à laquelle se livrent les hommes. Au delà de son message contre la stupidité de l'homme, Ravage est un roman qui permet d'enrichir la littérature française d'un genre qui en est à ses débuts: la science-fiction. Certes, déjà présente aux États-Unis sous forme de pulp, Ravage donne à cette littérature des codes et des fondations qui feront de la science-fiction un genre noble et a contribué à lui donner un élan florissant.

En 2052, François Deschamps est un jeune adulte venu à Paris pour les résultats du concours de l'école de chimie agricole. Il est ami avec Blanche qui est sur le point de devenir une artiste célèbre comme chanteuse à Radio 300, grâce à l'appui de Jérôme Seita, directeur de cette radio. Mais subitement toutes les technologies vont cesser de fonctionner, plongeant l'humanité dans le chaos. On suit alors la lente déshumanisation qui s'empare des hommes, qui ne vont faire qu'ajouter du ravage au ravage.

Cette déconstruction de la civilisation s'appuie d'abord sur la toute puissance qu'elle semblait avoir atteint au début du roman. La première partie est consacrée à la description du monde en 2052: c'est cette partie qui en fait une oeuvre visionnaire et qui constitue la science-fiction du livre. Barjavel en décrit avec une grande imagination, les multiples inventions (quelque-unes ont vieillit et prêtent à sourire) et imagine les cités de notre futur. Celles-ci se sont construites en hauteur, et des villes dans la ville sont apparues, ces « Villes Radieuses » de 300 étages, abritant 100 000 personnes, inspirées de la cité Radieuse de le Corbusier. Les cités sont épurées: l'humanité semble avoir atteint la perfection, il n'y a plus d'élevage ni d'agriculture car tout est fabriqué en usine. Barjavel peint avec beaucoup de poésie la ville utopique qu'est devenue Paris et à travers de merveilleuses descriptions de ses lieux connus de tous, il attache le lecteur à cette nouvelle Paris.

Cette civilisation inébranlable subit alors un terrible cataclysme: toute technologie s'arrêtent de fonctionner. le choc est d'autant plus violent que la technologie était puissante et que l'origine de cette interruption n'est jamais révélée dans le livre. L'homme se retrouve impuissant face à un phénomène qu'il ne parvient pas à expliquer, et cet évènement que la science ne comprend pas le saisit d'un profond vertige. le monde est redevenu à l'échelle de l'être humain: il est redevenu immense comme à l'époque où l'homme n'avait que ses jambes pour le parcourir.

Barjavel présente ici une critique du progrès, pas comme un problème en soi, le problème venant plutôt du décalage entre les progrès moraux de l'homme et le progrès scientifique. La vraie nuisance vient toujours de l'homme d'après le roman, sa stupidité revenant cycliquement.

La fin du roman semble optimiste et prône un retour à la simplicité, certes poussée à l'extrême, mais qui a comme bénéfice de toujours éloigner l'homme de ses mauvais instincts. Barjavel fait l'éloge du travail manuel qui éduque l'homme (il parle d'intelligence de la main). Cependant il concède amèrement que le progrès et la technologie seront toujours intrinsèquement liés à l'homme et que celui-ci cherchera toujours, par l'intermédiaire de quelque esprit brillant, à créer de nouvelles technologies.

Barjavel livre avec Ravage un classique de la science-fiction et de la littérature française, car il ne remplit pas seulement le rôle de divertissement du roman, mais ajoute une réflexion à ses propos.
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Lu à 15 ans. Premier choc de lecture. Et depuis la question reste en suspens : comment un tel livre qui (pré)dit l'écroulement de la civilisation occidentale a bien pu être conçu en 1943 ? Et, pendant à cette question naïve, une autre tout aussi naïve : comment a-t-on pu le lire et cependant à continuer à rouler tombeau ouvert dans le mur ? Revenons au livre : je fais un voeu pieux mssieurs/dames les écriveurs de romans post apo à la mode, lisez ce livre, méditez et retournez jouer aux billes... J'ai rarement lu livre plus puissant. Il a presque 80 piges et pas une ride.
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Un des meilleurs romans apocalyptique que j'ai eu la chance de lire. Et quand en plus on met le texte en lumière avec l'époque dystopique durant laquelle René Barjavel l'a écrit, on ne peut être que troublé par cette violence et ce retour à l'individualisme. Je l'ai lu comme une critique de l'homme intrinsèquement mauvais. On ne peut que se demander, si dans un tel concept de fin du monde, nous réagirions comme ces groupes de personnes, perdant toute humanité pour leurs propres survies? Espérons que nous n'ayons jamais besoin de nous la poser cette question.
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Lire ce livre de science fiction écrit il y 75 ans et se passant dans un futur presque présent (2052) est assez perturbant parce que le côté prophétique du livre (réchauffement climatique, société totalement assistée, dépendante de l'énergie et toujours plus inégalitaire, nature en recul, bouffe industrielle, etc) est vraiment étonnant. On se prend également à pister tout ce qui ne s'est pas passé, ainsi que tous les objets dérivés de ceux du milieu du 20ème siècle
L'arrêt total de tout ce qui dépend d'électricité, le chaos dans Paris devenu tentaculaire, le déroulement de l'histoire ainsi que l'intrigue entre les deux jeunes gens, on ne lâche plus le livre. Dommage que l'auteur soit un peu trop expéditif quant aux premières scènes (action, séduction, fuite,...) dont le déroulement tient en quelques lignes là où Pierre Bordage aurait écrit un chapitre entier. Les personnages secondaires et les lieux sont à peine esquissés et du coup les deux premiers tiers filent très vite en laissant le lecteur sur sa faim.
Mais quand l'anarchie et la sauvagerie se déclenchent, l'écriture prend un nouveau tour et rentre dans l'action et décrit violemment l'apocalypse. Et la c'est à la gorge que le livre nous prend.
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Humble souvenir d'une lecture maintenant très lointaine. Une gigantesque panne d'électricité va ramener l'humanité à la préhistoire, si mes souvenirs sont exacts. Seul Barjavel que j'ai lu. Allez savoir pourquoi ? Il m'en reste un immense plaisir et une interrogation profonde et juste sur le monde actuel.
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Un classique de l'anticipation ...
Le terme générique de SF ne peut suffire pour décrire la puissance de ce livre .
On est ici mis en présence d'un mode qui doit réapprendre à vivre sans le progrés , avec les moyens du bord .
Certes l'on peut y voir une charge un peu lourde par moments contre le progrés .
Mais il est vrai que la dépendance au nucléaire on la devine ici , et cela fait de ce roman une oeuvre qui à anticipée le pire ...
Certes le roman à était écrit sous l'occupation , pour autant il apparait que Barjavel à su se projeter dans le futur pour voir ce que cette dépendance à l'énergie allait amener comme drames .
C'est une oeuvre majeure sur le plan des personnages également .
Cet aspect là est clairement mis en avant dans cette histoire qui laisse pantois le lecteur de par son intelligence .
On est embarqués dans un voyage dans le futur par l'un des plus grands auteurs de SF français .
Une oeuvre importante , forte , qui fait froid dans le dos .
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Ce roman de science-fiction est totalement avant-gardiste.

Écrit en 1943, il n'a pas pris une ride et tiendra encore le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. L'intrigue est étonnement d'actualité en cette période où l'humanité se demande comment elle pourrait survivre si la technologie venait à disparaître du jour au lendemain. le style est assez léger et fluide, ce qui rend ce livre encore plus agréable à lire.

En quelques mots: n'ayez pas peur de l'âge de cet ouvrage qui finalement pourrait avoir été écrit aujourd'hui et lancez-vous!
Lien : http://librecommelire.canalb..
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