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sur 7125 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Contrairement aux idées reçues la SF possède une longue histoire en France et voici par exemple un roman écrit et paru sous l'occupation
Ravage campe une panne énergétique brutale dont le lecteur découvrira la causalité lui-même . de cette panne résultera l'effondrement brutal de la civilisation .

Le caractère violent , mouvementé , spectaculaire et brutal de ce contexte est fabuleusement exploité par l'auteur et en toute sincérité on s'y croit sans problèmes.
La variété des situations envisagées est époustouflante cela va de la cage d'escalier d'un immeuble très élevé , en passant par les voitures bloquées au bord de l'autoroute ....
La SF est souvent moins prospective que bien ancrée dans son époque et Barjavel ne fait pas exception .

Le monde de Ravage se replie sur lui-même par obligation et nécessité .

L'auteur cherche à démontrer que le progrès ne doit pas se faire au détriment de certaines valeurs .
Cela ne fait pas de l'auteur un personnage récalcitrant au progrès ou bien rétrograde .
Si vous n'êtes pas d'accord avec Barjavel , allez demander leurs avis aux habitants de Fukushima ou de Tchernobyl ....

Par contre il faudra considérer que ce roman est sorti sous l'occupation , et l'auteur a été contraint de se faire le chantre de la société paysanne ainsi que de valeurs pas vraiment féministes , en rapport étroit entre les femmes et les fourneaux ou avec leur statut de mère ..

Ravage est un excellent moment de lecture.
Un excellent moment d'apocalypse .
C'est un texte bien écrit qui continue de parler à Des lecteurs contemporains et il est superbement construit , alors que la caractérisation est bonne .

Ravage est un excellent moment de lecture.
Un excellent moment d'apocalypse .
Un texte bien écrit qui continue de parler à ses lecteurs contemporains.

Du point de vue effondrement brutal de civilisation ce roman est excellent et saisissant par son aspect très contemporain . On est dans les années 90 , d'une manière hallucinante de crédibilité ..

L'auteur effectivement extrapole de façons crédibles sur les « fondamentaux » de notre civilisation .
Cependant si la société qu'il développe est globalement démocratique , on ne peut pas faire abstraction du contexte historique et politique fascisant qui dominait à l'époque la sortie du roman .
Je tiens à souligner que les femmes sont , du fait de la date de parution du roman , les grandes perdantes de cet univers et cela me dérange .
Personnellement , j'aurais aimé découvrir dans ce texte des pages qui en aurait fait le chantre ( même discret ) de l'égalité des sexes .
Préfigurant ainsi le rehaussement des droits des femmes justement intervenu quelques années plus tard à la libération .

Cela dit , Barjavel n'est pas un écrivain Vichyste et Ravage est un roman du tonnerre !
La narration de l'apocalypse et la route à travers monts et vallées vers la sécurité de la campagne Est un grand moment de SF post-apocalyptique ..

Un aspect du texte qui me dérange et qui est rapport avec l'époque , c'est le gout pour les grands hommes providentiels !
Ils ne manquaient d'ailleurs pas à l'époque et il y en avait pour toutes les providences imaginables . hum !

Un détail quand même ! Je voudrais véritablement insister sur le fait que :
Le monde futuriste imaginé par l'auteur est fascinant !
Ces rubans d'automobiles , les phares à pertes de vue , ces immenses immeubles c'est follement contemporain , cet univers urbain coupé des campagnes aussi , en 1942 :

C'était visionnaire et c'est impressionnant !
C'est tout simplement intégralement notre univers jusque le début des années 90 !
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Nous sommes en l'an 2052, le monde a évolué dans une société robotisée, l'homme est devenu dépendant d'une technologie hyper sophistiquée, chaque individu est assisté par une machine qui répond à leur besoin et le soulage de tout effort physique. Tout est à portée de main... la technologie est dorénavant le culte de l'Homme !
Un soir, une panne d'électricité inexpliquée plonge toute la civilisation terrienne dans le noir.
Plus rien ne fonctionne, l'homme se retrouve privé de toute source d'énergie en conséquence plus de lumière, plus de moyens de déplacement et plus d'eau...
C'est la panique, la peur domine et l'homme se livre à une barbarie extrême, survivre devient une priorité absolue, les clans se forment, s'affrontent, s'entretuent, à cela vient s'ajouter le choléra.
La nature reprend ses droits et l'homme sa vraie nature...
A Paris, un énorme incendie détruit la capitale et emporte avec elle une partie des habitants, la ville ne ressemble plus qu'à un paysage apocalyptique.
François, un étudiant en chimie agricole accompagné de son amie d'enfance Blanche qu'il aime en secret, prend l'initiative de former un groupe de femmes et d'hommes dans l'optique de fonder une nouvelle civilisation basée sur le retour à la terre (sans technologie). Avec le groupe, il décide de rejoindre la Provence, son village natal où ses parents et de braves paysans vivent encore à l'ancienne.
Mais le voyage sera long et douloureux dans l'enfer d'un monde en ruine, François et ses compagnons devront affronter la chaleur torride, la faim, la soif et la sauvagerie des hommes.
Au cours de l'expédition François se montrera dominant, pragmatique et sans pitié...

Cette nouvelle civilisation que désire François ressemblera-t-elle à l'image édénique que se fait l'Homme ?

Un roman qui vous projette dans une ambiance apocalyptique, Barjavel a su planter le décor, on s'y croirait. le thème d'une vie sans technologie paraît inimaginable, dans cette aventure fictive, l'auteur nous transporte dans une atmosphère moyenâgeuse où l'être humain est confronté au dur labeur.
Une réflexion sur la technologie, pourrait-on faire un retour en arrière et revenir à une vie rudimentaire, sachant que l'Homme a inventé et construit des machines pour soulager nos peines dans la tâche.
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"La science est une chose merveilleuse... Tant qu'il ne faut pas en vivre" Albert Einstein

C'est une Dystopie.
Un thème classique en Sci Fi. En 2052, le monde moderne bascule, suite à une panne énergétique ( pourquoi, comment, qui en sont les responsables, la recrudescence des taches solaires?) et retourne vers la barbarie.

C'est la "théorie d'Olduvai" de Richard Duncan, qui parle du déclin des sociétés industrielles, au bout de ...100 ans, à cause de l'effondrement des énergies non renouvelables( le charbon, le pétrole et ici, l'électricité) .
Souvenez vous du Black out de New York les 13 et 14 juillet 1977! Panne d'électricité...

Le pic de consommation énergétique a été atteint en 1979, et la récession a touché les sociétés modernes en 2012.
(Panne le 30 et 31 juillet 2012, qui a touché 670 millions d'habitants en Inde...)


Dans Ravage, François Deschamps sauve son amie Blanche, lors d'un Black out total, à Paris. Ensemble, ils fuient la capitale, avec des compagnons, alors que Notre Dame de Paris est en flammes. Sa flèche est la première à s'effondrer.
Le petit groupe va s'efforcer d'oublier les portables à réalité augmentée, les voitures, les cultures hydroponiques, l'Art à la portée de chacun, la biotechnologie... Le Progrès.


François devient le Patriarche!
Il bâtit dans son village natal, une petite communauté, et devient un peu... autocratique.
Une allusion au Maréchal Pétain, qui prône le retour à la terre. "Travail, famille, patrie."
Il y a quelques références au régime de Vichy, dans le livre...

Mais, il y a aussi une satire sur les gouvernements d'avant la guerre, avec un conseil des ministres dépassé par la panne électrique, et ce ministre de la jeunesse et des sports qui ne peut venir, à vélo, à Matignon.

C'est un livre écrit en 1943, sous le régime de Pétain, et les femmes seront cantonnées aux rôles subalternes, de reproductrices et de pondeuses. La polygamie règne, car elles sont plus nombreuses que les hommes..

"...et les villes des nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe de vin de son ardente colère". Apocalypse de Saint Jean, en exergue du chapitre deux.
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Paris en 2052 vu par Barjavel en 1942.
J'ai savouré l'exercice d'imagination incroyable dont fait preuve l'auteur: les détails sur les transports, l'organisation de la ville, du domicile avec même un espace réservé aux morts, la psychiatrie en 2052...
C'est donc un roman d'anticipation très dense et que j'ai trouvé crédible.

Pourtant tout ce progrès n'est pas présenté comme un progrès pour l'homme. Bien au contraire. Barjavel croit davantage aux fondamentaux comme la valeur de l'effort manuel et le retour à la terre, sans mécanisation...

Alors Barjavel imagine un désastre à ce monde de 2052: plus d'électricité. Il s'ensuit un enchaînement d'événements dévastateurs, d'où le titre, superbement décrits.

François Deschamps est le héros. Au départ, il me plaît bien, dans la tour infernale où il sauve sa promise ou sur la route quand il mène énergiquement un convoi mais la suite m'a intrigué et surpris. Je ne veux pas dévoiler ces quelques détails (qui tuent) mais ce héros vire carrément tyrannique et cruel, avec l'aval de l'auteur, ce qui m'a déplu.

A part cela, c'est une lecture apocalyptique que l'on n'oublie pas.
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Ce livre est une dystopie – un récit de fiction qui décrit une utopie qui tourne au cauchemar -, écrite dans les années 40 par Barjavel. La question posée alors par l'auteur est celle du devenir d'une société reposant entièrement sur la disponibilité d'une source d'énergie… ce qui n'est pas sans nous rappeler des questions infiniment actuelles, en ces temps de troubles environnementaux et climatiques intenses…

Naturellement, l'idée que les hommes de 1940 se faisaient de l'an 2000 est assez éloignée de la réalité. Technologiquement, mais également socialement et politiquement, l'évolution – le progrès ? – n'a pas été exactement celle qu'ils imaginaient. Pourtant, les questions soulevées ici par Barjavel, elles, sont clairement d'une brûlante actualité.

J'ai particulièrement apprécié ce livre qui nous plonge dans un futur à suspense. Je n'oublierai pas non plus de rappeler que Barjavel nous renvoie à notre condition d'hommes et de femmes qui bien qu'étant capable d'édifier de grandes choses, ne sont rien face aux « caprices » et de la nature. Une nature qui, du jour au lendemain, peut reprendre tout ce qu'elle a donné : l'existence ou non des humains importe peu. Ainsi, à la fin du livre, les hommes sont confrontés à une existence qui est pratiquement celle des nos plus lointains ancêtres, privés de tous les moyens de production qui nous paraissent évidents aujourd'hui.

Je vous recommande donc vivement ce roman de science-fiction à la française, précurseur du genre, et qui oblige à réfléchir, sous un autre angle, les questions climatiques…
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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Ce livre écrit en 1942 à une vision prophétique et décrit par bien des aspects notre société ou ce qu'on peut s'imaginer de son avenir proche. Il évoque un monde aseptisé où des machines assistent l'homme dans tous ses gestes pour épargner leur peine. La nature est totalement domestiquée et l'alimentation est devenue essentiellement synthétique. Les hommes vivent dans un monde de paraître, de spectacles et de plaisirs. Il y a des mégalopoles et des déserts d'hommes. La planète terre est devenue un gigantesque réseau mondial d'information. Quelques savoureuses exagérations comme la baignoire pliante et le boulanger volant qui dépose les croissants sur les fenêtres m'ont beaucoup faits rire. Même si Barjavel ne parle ni des robots, ni de la conquête spatiale, ses visions m'ont véritablement bluffé car il aborde un grand nombre de thèmes qui font partie de notre actualité brulante.
En revanche, celles concernant l'évolution des moeurs sont très loin d'être aussi éclairées. La femme de 2050 n'a pas d'autre avenir que de rester au foyer ou de devenir frivole. Point barre !

Les deux principaux héros de ce livre, Blanche Rouget et François Deschamps, font partie de ces irréductibles Gaulois qui continuent à vivre comme dans l'ancien temps où l'on se nourrit encore des fruits de la terre, qui "montent" à Paris parce qu'il faut bien vivre, et portent sur la modernité un regard circonspect.
Bien leur en a pris, car ce sont ces individus qui n'ont pas totalement rompus tout contact avec Dame Nature qui survivront à l'effondrement de la civilisation machiniste par la disparition soudaine et imprévisible de l'électricité. Quand on y songe, cette puissante civilisation qui jette dans la rue en une seule nuit des millions d'hommes et de femmes incapables de survivre sans leurs précieuses machines n'est guère plus qu'un tigre de papier !

Dès lors, François, Blanche (surnommée Blanchette par François. Surnom absolument agaçant car il me fait irrésistiblement penser à une chèvre…), entourés d'un petit groupe de survivants, n'ont qu'une idée en tête : rejoindre le petit village de Provence de leur enfance. Ils traverseront un pays en proie au chaos, à la désolation et aux flammes. Impitoyable, la nature se venge cruellement des hommes.

La dernière partie du livre me laisse beaucoup plus réservée. François et sa bande de survivants sont enfin revenus au petit village de Provence. Dès lors François devient une sorte de grand sage, de gourou, à la fois craint et respecté, dont l'autorité s'étend dans tout le sud de la France. Il prône le retour à la terre et aux valeurs paysannes. Les machines sont rejetées, les livres responsables du malheur des hommes autodafés. Seule une élite pourra bénéficier de l'apprentissage de la lecture. La polygamie est installée, et les femmes confinées au rôle de reproductrices…
Certes, le livre a été écrit en 1942, dans des circonstances bien particulières, où la censure se montrait intraitable. Pour pouvoir être publié, il fallait montrer son soutien au régime vichyste, et le retour aux bonne vieilles valeurs ancestrales et l'apparition d'un homme providentiel fleure bon le pétainisme. Et puis, Barjavel a beau être un auteur de science-fiction, il n'en reste pas moins un homme de son temps.
Ce qui me gêne un peu aux entournures, c'est l'aveuglement et l'ardeur sauvage avec laquelle François met en application tous ces principes…
En résumé, un très bon livre, remarquablement bien écrit, prenant du début jusqu'à la fin, et sujet à controverses. Qui dit mieux ?

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Si je devais retenir trois dystopies marquantes du siècle dernier : 1984 en forme de sommet absolu, chaque jour un peu plus prophétique, le méconnu « Nous » de Zamiatine, dont est largement inspiré 1984, ainsi que « le meilleur des mondes » d'Huxley, professeur d'Orwell à Oxford. Trois ouvrages reliés par un fil invisible, enracinés dans les idéologies de leur époque, le stalinisme, le léninisme, l'eugénisme qui partagent une vision du monde à venir d'un pessimisme glaçant.

Passé à côté de Ravage, le célèbre roman d'anticipation de Barjavel, j'imaginais naïvement un style onirique et enlevé, une forme de légèreté à la française, bref un moment de lecture moins oppressant que celui de la trilogie évoquée plus haut.

Difficile de se tromper aussi lourdement, tant Ravage est un livre d'une noirceur absolue, qui est au fond davantage la lancinante description de l'apocalypse qui frappe notre civilisation que la peinture d'un monde nouveau et totalitaire qui viendrait se substituer au nôtre.

L'intrigue imaginée par Barjavel se situe en 2052, et ce qui frappe c'est la justesse des nombreuses anticipations d'un roman écrit en 1942. La liste qui suit est loin d'être exhaustive et donne pourtant l'impression que l'auteur a tout vu, tout compris : l'urbanisation extrême, le réchauffement climatique, la dépendance énergétique, la domination des ultra-riches, les trains à sustentation qui relient Paris à Marseille en une heure, la viande artificielle, la climatisation, la commande vocale, les livres audio et même les appels vidéo. On y est presque ! Encore un petit effort sur la vitesse des trains, la fin de la souffrance animale, continuons à bétonner jusqu'à en faire disparaître nos campagnes et donnons enfin à Paris la verticalité qu'elle mérite !

C'est dans cet univers futuriste qu'évolue François Deschamps, jeune homme provençal qui se destine à devenir ingénieur agronome, monté sur Paris pour rejoindre Blanche, son amie d'enfance sur le point de connaître une gloire inattendue de chanteuse à succès. Un Paris aux couleurs changeantes, aux parcs peuplés d'arbres artificiels, une cité presque féérique qui semble avoir inventé sa beauté propre, déconnectée de la nature. Une civilisation qui pratique un étrange culte des morts qui ne sont plus enterrés mais conservés après réduction dans la maison familiale grâce aux prodiges de la fée électricité, et dont la présence tutélaire incite les vivants à un comportement plus conforme à la morale. Difficile de détester ce nouveau monde, dépeint de manière onirique et sauvé par le souci accordé à une esthétique empreinte de poésie, malgré l'ironie discrète de l'auteur et son peu de goût pour la classe dominante qui tire les ficelles de la nouvelle Babylone.

Et dans le meilleur des mondes advient la Catastrophe, une coupure de courant aussi soudaine que définitive qui met instantanément fin au fonctionnement de la mégapole et plonge ses habitants dans une ambiance apocalyptique. La cause de l'incident reste ambiguë, une offensive de l'empereur Noir Robinson contre le monde occidental ou un phénomène électro-magnétique d'ampleur inouïe, revanche de mère nature contre l'hubris de l'humanité.

C'est la bascule vers le début d'un long voyage au bout de l'enfer, au coeur des ténèbres enfouies dans l'âme humaine. Prêt à tout pour sauver Blanche et rentrer en Provence, François Deschamps se transforme en chef de guerre efficace, pragmatique, et impitoyable jusqu'à la cruauté. L'extrême noirceur du roman s'exprime dans la longue marche du petit groupe de survivants mené par François, cet exode sans fin dans un univers en flammes, qui évoque en creux la fuite de 1940 vers la France libre. C'est lors de cette expédition interminable à travers un pays qui n'est plus que crimes et sévices, dont le gouvernement est aussi pathétique qu'impuissant, où chacun lutte pour sa survie avec un égoïsme affolant, que Ravage quitte le rivage de la dystopie pour rejoindre celui du roman de fin d'un monde et prend une dimension quasi biblique.



Si la fin caricaturale est la partie la plus faible du roman, Ravage éblouit par la justesse stupéfiante de ses anticipations, et nous saisit par sa peinture au scalpel de l'obscurité qui envahit l'âme humaine lorsqu'une civilisation s'éteint comme une lumière dans la nuit.

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Dans un Paris futuriste ultra moderne, complètement versé dans la technologie, l'homme va se retrouver piégé face à la catastrophe; la disparition de l'électricité.
La société est entièrement paralysée. L'homme, privé de ses points de repères, se retrouve impuissant, revenu à un nouvel âge de pierre, où règne la violence et la force.

la nouvelle société fondée par François est obscurantiste. Les livres y sont brûlés, l'innovation interdite. le commerce et l'argent sont bannis, chacun oeuvrant pour le bien de la communauté. La priorité est donnée à l'effort, la famille,les amis. L'homme retrouve sa place en tant qu'individu, il redevient utile, il se retrouve à une échelle humaine.

Mais cette société patriarcale est-elle viable et est-elle souhaitable? L'homme doit-il accepter d'être surveillé et commandé par un seul maitre?Peut-on l'empêcher d'innover, de chercher des solutions pour améliorer ses conditions de vie. L'évolution est le propre de l'homme, c'est ce qui fait qu'il est humain justement. Il faut veiller à trouver le juste équilibre afin de ne pas faire un usage inconsidéré de ses découvertes et qu'elles ne deviennent pas dangereuses. L'homme ne sera pas heureux , ainsi ligoté, il ne serait pas libre.

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Cataclysme électrique transformant le Paris de 2050 au ciel bourdonnant d'engins futuristes en un désert de cendres. Une petite horde tente de s'en échapper pour retrouver la nature et leurs racines en Provence.

Sorti en 1943, l'écriture est exhubérante, jouissive, avec un côté Jules Vernes et peu de sentiments pour le choléra, la faim, la soif, les morts quasi anecdotiques...

Si le Paris de 2050 m'a semblé un peu cucul, j'ai trouvé réaliste le réchauffement climatique, la fin d'une civilisation basée sur l'industrialisation à outrance et la seule solution pérenne que serait un retour à la nature.
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Science-fiction, dystopie, ce roman est un des classiques de la littérature française que je voyais régulièrement passé ici ou là et je l'avais mis au programme de mes lectures en cette période où notre monde a été bouleversé. Je ne suis pas amatrice de lectures de science-fiction mais ce roman a une telle renommée qu'il me semblait important de le découvrir.

L'action se situe dans un Paris de 2052 dans lequel j'ai retrouvé beaucoup de notre époque actuelle (René Barjavel est un visionnaire mais dans certains domaines nous avons pris de l'avance sur ce qu'il avait imaginé) envahit de plastec la matière ayant pris le dessus sur toutes les matières "nobles".

Quatre parties pour ce roman et quatre univers très différents. Tout commence par la rencontre avec François, le personnage principal, et Blanche. Ils sont jeunes, ils sont venus de Provence remplis d'espoir à Paris et éprouvent l'un pour l'autre une amitié amoureuse encore non avouée. 

Lorsque dans la deuxième partie une sorte de guerre des énergies s'abat sur le pays provoquée par le continent africain en représailles de toutes les humiliations et abus subis, le ton change. Plus d'électricité, plus d'eau, plus de lait, les villes se vident, les gens fuient, se battent pour se nourrir. L'exode commence et dans la troisième partie le couple, rejoint par d'autres fuyards, part rejoindre leur région d'origine, espérant y trouver eau, paix et nourriture. C'est un long chemin de croix, parsemés de tueries, d'incendies et de pertes en tout genre.

Dans la dernière partie ..... Et bien là je ne vais rien vous en dire.....

C'est à la fois un roman, un conte philosophique, une odyssée apocalyptique, un voyage dans le futur qui ressemble presque à notre présent. Cela se lit presque comme un thriller des temps modernes car comment ne pas voir les similitudes avec les modes de vie, les réactions humaines de notre époque et l'idée (voire envie) de revenir à la vie simple, avec moins de technologie, à repenser sa manière de vivre afin de ne plus dépendre de quiconque.....

Une lecture intéressante, agréable mais qui m'a un peu gênée sur la fin par l'image faite des femmes, de leur rôle ramené uniquement à la procréation (cela m'a beaucoup fait penser au roman de Margaret Atwood La servante écarlate, ces femmes habillées de rouge, ne s'en est-elle pas inspirées ?), la position de l'homme dominant, polygame.... 

Je m'attendais à une lecture plus difficile dans son écriture. Ce qui est le plus surprenant ce sont les différents tons et ambiances utilisés, allant d'une sorte de badinage à des scènes assez insoutenables, où humanité et nature se trouvent réduites à rien et où la prise de conscience d'un monde artificiel et superficiel transpire.

Ce n'est pas un coup de coeur mais j'ai beaucoup aimé et comprend mieux pourquoi ce roman fait partie des romans précurseurs de la science-fiction et combien il colle de plus en plus à notre actualité. Tout y est : amour, road-movie, survie et idéologie.

"Ils comparaient leur propre misère à cette horreur. Nus, mais debout, maigres, affamés, las, mais décidés à la lutte, ils étaient loin de cette déchéance atroce. Ils n'avaient pas renoncé. Ils étaient encore des hommes. (p247)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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