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EAN : 9782916159881
72 pages
Atelier In8 (19/08/2010)
3.54/5   23 notes
Résumé :
Au fond d’une cité crasseuse, une mère investit toutes les aides sociales qu’elle reçoit dans la garde-robe de son gamin, alors transformé en clown. Sans cesse menacés de folie, cernés par l’abîme de la misère d’un côté, par celui de l’apparence fantasque de l’autre, ils construisent ensemble un paradis artificiel.

4ème de couverture
Une mère et son jeune garçon vivent en HLM dans une cité pouilleuse. Sans ressources mais obsédée par l'apparenc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un jeune garçon raconte sa vie de paon
dans une cité HLM en compagnie d'une mère
qui ne supporte pas la misère.
Elle l 'habille comme un petit prince
de façon clinquante et voyante :
chemise à jabots, veston rouge à brandebourgs et galons dorés...
ce qui en fait la risée des camarades
les gros yeux des professeurs
et hérisser les cheveux de l'assistante sociale
qui coupe du coup le robinet des allocations...

Dans cette nouvelle excentrique,
Franz Bartelt prend le contre-pied des clichés
pourquoi un pauvre devrait-il en avoir l'apparence ?
La mère brouille les repères
habille son fils comme un petit prince
mais la société se pose en juge impitoyable
pour ceux qui sortent des codes...de classes
la nouvelle est bien foutue et cousue.
L'auteur grinçant et incisif à souhait
y dénonce les préjugés
et propose une fin plutôt renversante...
Parures, un petit bijou de fantaisie et d'irrévérence !
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Est-il possible de fuir sa condition ? C'est l'histoire d'une mère et son fils, très pauvres ils vivent d'aides sociales mais aux yeux des autres l'argent ne doit pas être détourné de son but premier : aider pour la nourriture, le logement. le reste est inutile.
La mère ne voit pas les choses ainsi. Son fils en fera les frais. L'apparat c'est ce que souhaite offrir à son fils cette femme étrange. C'est l'enfant qui raconte, cette mère fière, distante, obsédée par l'allure de son enfant. Ridiculisé, détesté par son maître il est vite l'objet de mépris et de représailles.
Ce roman est comme une longue nouvelle, 120 pages à la typographie assez grande pour dire l'amour, la pauvreté, l'engrenage qui fait que l'on ne peut pas s'en sortir. Les jeux sont faits, les dés pipés. le regard des autres sans compassion. Parures... pas plus mais c'est un drame qui se joue dans ces pages.
Silence on "enterre" les pauvres, il ne mérite pas plus. La société aide mais aussi condamne. Une histoire étrange qui secoue.
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Depuis leur petit appartement, devant sa fenêtre, avec sa mère quelque part allongée sur son lit, le narrateur revient sur son enfance dans ce « sale quartier » : « Quinze hectares à l'est de la ville, qui, par blocs successifs, séparés par des baraquements entassés les uns sur les autres, répandent toutes les espèces possible de ruines. Et même quelques autres. Et même des ruines de ruines. Pire qu'un bidonville. Un dépotoir. »

D'ailleurs on y jette directement ses ordures par la fenêtre et un incendie y est un événement à ne pas manquer. « En matière d'incendie, il faut le signaler, celui de l'église demeure le plus beau qu'il nous ait été donné de contempler, en frôlant l'extase. Un exemple auquel beaucoup se réfèrent encore aujourd'hui, quand un garage flambe, ou une école. »

Bref.

C'est là que le narrateur vit, avec sa mère qui l'élève seule. Obsédée par l'apparence et la propreté, celle-ci ne le laisse pas se laver tout seul et engloutit l'intégralité des allocations perçues dans les habits de son fils. Pas simplement des habits de marque, non. Des habits de gravure de mode, surannés : escarpins à boucle, vestons de velours, et chemises « d'une finesse délicieuse« . Autant dire que le jeune garçon se fait plutôt remarquer dans le quartier, où, sans parler du ridicule, sa tenue fait figure d'insulte et de trahison de classe.

Dans ce huis-clos de l'appartement et de la folie maternelle, une nouvelle remarquable, tant par son histoire et sa chute, que par son style, sobre et précis, efficace, légèrement teinté d'un humour à la limite du surréalisme. Un auteur, une voix, que je découvre, édité chez nos voisins des Editions in8, et dont je vais, à n'en pas douter, chercher d'autres titres
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Splendeur et misère…


Le narrateur a quatorze ans, il vit dans 'une cité HLM avec sa mère sans emploi et sans ressource autre que les aides sociales qu'elle perçoit. Au lieu d'utiliser celles-ci à leur besoins quotidiens, elle les consacre à habiller son fils de tenues coûteuses et extravagantes. Elle ne veut pas qu'ils vivent comme « des paysans », des gens « qui n'hésitaient pas à emprunter les chemins les plus fangeux, à manipuler des choses puantes, alors que la dignité humaine exige qu'on se salisse le moins possible et qu'on refuse les travaux dégradants ».

Tous les deux sont rejetés par le quartier, l'école,… jusqu'à l'intervention d'une assistante sociale qui va tenter de faire rentrer les choses dans l'ordre car c'est bien d'ordre qu'il s'agit là, celui que la société veut imposer à cette femme au bord de la folie.

Cette nouvelle ironique et cruelle est une critique acerbe d'une humanité où il semble bien que l'habit fasse le moine et où il ne fait pas bon sortir du rang.

Cette vision plutôt noire du monde dans lequel nous vivons amène le lecteur à une interrogation sur ses propres préjugés et ses modes de fonctionnement.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'étais habitué à ces longues journées de silence. Et j'aime le silence. J'aime le vide. J'aime le ciel. J'aime les déserts, cette immobilité, cette solitude. Je ne me pose jamais la question de savoir ce que je fais là et pourquoi j'y suis et pour combien de temps. Certes, j'ai souffert. Mais avec les autres, on souffre toujours.
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p.23 Pour être sûre que je serais "net", elle ne m'a pas une seule fois accordé la possibilité de me laver moi-même.
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Mais avec les autres, on souffre toujours. Parce qu'ils ont droit de regard sur ce que nous sommes.
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