Trois courtes histoires, bien construites, bien menées.
Les thèmes de l'époque : immigration clandestine, marins perdus, prostituées pour la première. Un style souple (et quand on est dans le crâne de l'enfant venu d'ailleurs le ton juste est assez vite trouvé).
Un ton vif, leste, gai pour la seconde, un hold-up extravagant, et qui bien entendu tourne mal, ou le semble. Une histoire folle. Une réussite, au moins pour ce qui est du récit (je ne veux croire que cela soit possible)
Un conflit vignerons,gendarmes mobiles. Les gars qui ont vieilli, plus de trente ans depuis les luttes de leur jeunesse, qui gèrent la colère. Et la catastrophe, l'emballement. Les générations. Et le style fait passer leur histoire, et le pays - fort.
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C’est comme ça que j’ai eu l’idée, en voyant tous ces gens qui cherchaient la même tombe. Des gens qui ne pleuraient pas, qui ne pensaient pas à des choses et qui ne changeaient jamais les fleurs dans les vases, des gens qui n’avaient aucune raison de venir ici sauf pour la beauté, qui est importante, surtout quand on a le bon papier tout bien comme il faut et pas peur du centre de rétention du quai François-Maillol, qui est comme une prison mais en plus pire encore parce que là, il y a même pas la justice, c’est maman qui le dit, mais seulement l’injustice.
Mais il doit bien y avoir une façon d’avancer sans être obligé de se traîner par terre. C’est bien pour ça, d’ailleurs, qu’il siège aux commissions. Ça lui coûte, mais comment faire ? Il ne voit plus d’autre chemin. Mais son combat, c’est toujours le même. Il n’est pas un traître. Ce sont juste les armes qui ont changé.
Pendant ce temps, ils ont sorti l’appareil quand ils en ont un, ou leur téléphone s’il sait faire les photos, et là je souris encore puis je leur dis que je peux prendre la photo pour eux, pour qu’ils soient tous les deux ensemble devant la beauté, ou tous les trois quand ils sont trois, et même davantage, c’est la même chose : de toute façon, il manquera toujours celui qui prend la photo alors si c’est moi, c’est pas grave.
– Bon, déjà, c’est pas facile de faire un braquage, pour des filles. Alors, ne nous compliquez pas la tâche… Je vois bien que vous avez du mal à y croire...
» Alors, je vais vous montrer qu’on est tout ce qui a de plus sérieuses, question braquage... Mais ç’aurait été mieux que vous nous croyiez sur parole !»
Vêtus de sombre, silencieux, chacun des hommes et des femmes entassés dans la salle de la Coopé avait franchi ces mois derniers une enceinte de murs clairs surmontée de cyprès, au pas retenu des cortèges, suivant une caisse de bois aux poignées brillantes.
A l'occasion de la Rentrée littéraire Automne 2023 organisée par Occitanie Livre & Lecture, Lilian Bathelot est venu présenter son nouveau livre "Geronimo et moi" (Editions 10/18, 2023).
Enregistré à la médiathèque José Cabanis de Toulouse le 21 septembre 2023.