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4,2

sur 1987 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme vous le savez, j'ai mes livres « du petit matin ». Cette demi-heure magique devant une tasse de café fumante et une tartine beurre confiture où je suspends le temps entre le pays des rêves et la réalité d'une journée qui démarre, accompagnée de textes inspirants.

Le Spleen de Paris m'a accompagné à raison d'un petit poème en prose par jour, afin de faire durer le plaisir 

Ces poèmes en prose s'insèrent souvent dans un épisode narratif lors d'un état contemplatif faisant fi des règles et des catégories bien établies.
Ils ne sont ni prose ni poésie, mais à la fois prose et poésie car ils empruntent à la poésie ses ressources musicales, créant une parole singulière et ouvrant la porte à l'invention et à la création.

Baudelaire s'intéresse à la vie moderne et plus particulièrement à un Paris tout en contrastes, au double visage, entre les quartiers fortunés et ceux miséreux et délinquants qu'il a fréquentés dans sa vie bohême.
Le poète observe la vie dans cette société parisienne en pleine transformation sociale et celle-ci réveille des souvenirs et sollicite sa mémoire.

Dans ce recueil posthume la nostalgie et la mélancolie sont musicalement évoquées. Les thèmes, toujours très baudelairiens tels l'oppositions de l'ici et de l'ailleurs, du bien et du mal, de l'angoisse d'aimer, sont traités par une plume d'une sensibilité profonde, où transpirent les obsessions, les angoisses, les joies et la quête de la Beauté.

Et pour citer Charles Baudelaire, ces petites pauses salutaires du matin m'ont bien aidé à échapper au « spleen » qui nous hante en ce moment pour « aller n'importe où ! n'importe où ! pourvu que ce soit hors du monde »


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Mes lacunes en terme de littérature classique et ce même pour du Baudelaire, m'empêchent d'apprécier à sa juste valeur "Le Spleen de Paris".

Le recueil de poèmes en prose est très bien, et est doté d'une excellente préface signé Jean-Luc Steinmetz qui est une très bonne introduction à ce genre d'ouvrage pour un néophyte comme moi. Mais je n'ai peut-être pas atteint une maturité littéraire assez suffisante pour pouvoir en extraire toute l'essence de la prose de Baudelaire.
Ou peut-être aussi que j'en attendais trop... Une sorte de mystification par les mots et le verbe.

J'ai cependant apprécié cette lecture que je relirais plus tard, dans quelques mois ou quelques années quand je serais prêt à me replonger une nouvelle fois dans cet excellent recueil.
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"Poème" et "prose" sont deux termes qui au XIXème siècle n'étaient pas fréquemment associés. D'emblée, Baudelaire se lance dans une nouvelle forme de poésie, une nouvelle manière de voir et de dire les choses. Pourquoi ne pas utiliser les vers, comme il l'avait déjà parfaitement fait dans les Fleurs du Mal, quelques années plus tôt? Peut-être parce qu'avec la poésie romantique d'un Hugo, d'un Lamartine ou même d'un Musset, Charles Baudelaire a besoin d'autre chose.
"Le Spleen de Paris" se veut "le pendant" des Fleurs du Mal. Il ne faut pas y voir là une construction parallèle, même si plusieurs poèmes se retrouvent dans les deux recueils. Mais quand les propos du 1er étaient blasphématoires, souvent érotiques, la qualité des vers leur conférait une indicible beauté.
Dans le 2ème recueil, la poésie semble dissoute. Qu'y a-t-il de poétique dans la description tragique et minutieuse du corps d'un enfant qui s'est pendu?
La plupart des petits poèmes en prose sont des analyses de la société de l'époque, le poète est un flâneur qui au gré de ses pérégrinations dans la grande ville qu'est Paris, capte l'étrangeté du quotidien et ses paradoxes.
Baudelaire, ne l'oublions pas, est contemporain de la révolution urbaine. Il assiste à la transformation de Paris par Haussmann, voit l'essor de la grande presse, le développement de la photographie, l'apparition du gaz...Tout cela le fascine, l'obsède et...le dégoûte. Il en fait ses thèmes de prédilection. Et c'est à l'image d'une société qui pour lui se dégrade qu'il dégrade à son tour la poésie en la transformant en prose.
Ses textes, par ailleurs, ont été successivement publiés sous forme de feuilletons dans les journaux (avant d'être publiés en recueil à titre posthume en 1869). C'est donc une poésie qui côtoie les faits divers, les actualités politiques et économiques que lisent les gens.
Le recueil du Spleen de Paris est un expérience poétique qui vise à dépasser toutes les limites assignées jusqu'alors à la poésie.
Mais si l'on écoute le diable que le narrateur rencontre dans le poème "un joueur généreux": la plus belle des ruses de la poésie de Charles Baudelaire ne serait-elle pas de nous persuader qu'elle n'existe pas?
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Souvenir d'étude de ma classe de seconde, souvenir très agréable.
N'étant ni un spécialiste de la poésie, ni à même d'émettre un jugement sur un tel classique de la littérature française, ni capable de pouvoir résumer un tel recueil de poèmes, ni sûr de pouvoir ajouter quoi que ce soit d'intéressant aux critiques précédentes, je ne vais qu'émettre mon humble impression de lecteur vis-à-vis de cette oeuvre atypique.

Premièrement, posons le contexte : afin de ressentir au mieux les émotions décrites par Charles Baudelaire, mieux vaut lire ce petit livre dans son lit, face à une fenêtre, et par temps de pluie. En effet, l'auteur des Fleurs du Mal traite de la misère, de la solitude, de la tristesse, de l'ennui, de la paresse même : en somme, de la mélancolie du temps présent.
Contrairement à la "poésie d'élite", qui nous offre des rimes très, voire trop riches, sans parfois nous toucher vraiment, Charles Baudelaire, avec ses Petits Poèmes en prose, nous touche au plus profond de nous-mêmes, par des gestes simples, des scènes de la vie quotidienne et des sentiments à portée universelle. Lire ces poèmes en prose, c'est non seulement se libérer des carcans versifiés pour tenter d'aller plus loin, mais c'est aussi et surtout se rapprocher toujours plus de l'intelligence de l'auteur : les rimes, c'est bien souvent magique et musical, mais la prose permet ici de laisser vraiment libre cours à son imagination.

À la limite des codes, pour transcender les genres littéraires : du grand Baudelaire.
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Un très beau recueil de Charles Baudelaire. Écrire en prose à son époque n'était pas courant, et c'est une très belle réussite. C'est également un bel hommage à la ville de Paris. Baudelaire avait un vrai talent avec les mots, et il n'est pas devenu un de nos plus grands poètes par hasard. Et ce recueil en est une preuve. Conseillé pour les amoureux de Baudelaire, pour ceux de la poésie, ceux de Paris...et pour les curieux. :) Une belle oeuvre à découvrir pour ceux qui ne la connaissent pas encore.
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Penser à Charles à Baudelaire revient à faire ressurgir deux oeuvres majeures qui lui sont associées : les Fleurs du mal et le Spleen de Paris. Moins connu que son chef d'oeuvre en vers, ce recueil de cinquante poésies en prose nous offre l'opportunité de lire un petit plaisir issu du XIXème siècle.

L'oeuvre est empreinte du mal du siècle vu par Baudelaire. Voici le poète qui accepte sa condition de marginal et nous livre sa manière de voir Paris. L'épilogue reste d'ailleurs le seul moment où il évoque directement la capitale. Les touristes de la ville lumière vont donc être surpris. Pourtant cette balade dans un Paris du XIXème siècle reste un moment de détente et d'ouverture de l'esprit aux craintes d'un autre temps et d'une élite aujourd'hui disparue.

Les compositions ne présentent pas de lien entre elles et devraient plaire au plus grand nombre : chacun y trouvera son bonheur en fonction de ses appétences. Les miennes me portent davantage vers La belle Dorothée, Les yeux des pauvres, Une mort héroïque, La fausse monnaie, Les bons chiens. Une citation vient tout juste d'appuyer des réflexions personnelles et contemplatives du moment : "On n'est jamais excusable d'être méchant, mais il y a quelques mérite à savoir qu'on l'est ; et le plus irréparable des vices est de faire le mal par bêtise.". A vous de trouver celle qui vous parlera directement.

Les thèmes sont tout aussi nombreux que les écrits du poète. Son écriture et son talent nous embarquent dans une lecture classique sans difficulté réelle. Tous les passages ne retiennent pas forcément l'attention avec la même force, mais la forme allégée du texte permet de rendre supportable les passages qui intéresseront moins. Ouvrir son esprit est un préalable indispensable avant d'entamer cette lecture : d'aucuns risquent de ne pas apprécier l'expérience.
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Ah ce Baudelaire! Il aime gratouiller là où c'est pas joli-joli: la mère qui ne pleure pas son enfant pendu mais veut faire de l'argent sur la corde porte bonheur, le "galant tireur" qui rate ses cibles jusqu'à ce qu'il imagine que l'une d'elle est sa femme, celui qui a tué sa maîtresse parfaite car elle le contraignait à l'être aussi, le gosse riche qui fraternise avec le pauvre autour d'un "joujou" commun : un rat....
Et il a le même regard sans concession sur lui-même : il se représente en train de faire un pacte avec le diable, ou de pleurer au réveil pour avoir repoussé en rêve, par vertu, la gloire et l'argent; il est aussi détestable quand par envie d'une "action d'éclat", il s'amuse à briser les vitres d'un "mauvais vitrier".
Et elle est où la poésie dans tout ça ? Sûrement dans ce regard décalé sur l'âme humaine : là où les autres chantent la beauté, il voit la noirceur. Et avec lui, on fait attention à ce qui au premier abord n'a rien de beau: "un vieux saltimbanque", un chien crotté, un fou... Et on le suit aussi dans ces aspirations désespérés vers l'ailleurs qui habite des yeux de chat ou une chevelure de femme.
En tous cas, je ne me suis pas ennuyé: la lecture est facile, elle m' a fait souvent sourire et je me suis dit que Baudelaire, par ses écrits avait sûrement ouvert la porte à tout un pan ignoré en poésie: les pas beaux et les pas gentils. Et franchement, ça change du ronron romantique à La Lamartine!
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Je ne pense pas avoir les mots pour illustrer judicieusement et fidèlement toute la beauté que ce recueil de poème en prose contient à travers les pages qui le composent. Il y a dans ces écrits une magie indéfinissable, une dureté légère, une vérité dévoilée et un lyrisme poignant.
A mon avis, le plus juste moyen de poser une critique sur cette oeuvre est de vous citer un passage tiré du chapitre "Les bons chiens", qui résument la pensée qui m'habite lorsque je pense à l'objectif de Charles Baudelaire :

" Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !
Je chante les chiens calamiteux, soient ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur !" "
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Curieusement je l'ai autant apprécié que son pendant "les fleurs du mal" bien que se soit des poèmes en prose.
Le spleen de Paris porte bien son nom. A vous rendre presque dépressif par moment, "l'ennui" de Baudelaire tenant de la mélancolie. (c'est une mélancolique qui vous le dit :) )
Des poèmes très troublants, la réflexion qui se trouve en eux nous touche, mais on ne parvient pas toujours à la traduire. C'est un peu absurde peut-être exprimer ainsi, mais on ressent cette réflexion.

Baudelaire est un grand auteur, et cet ouvrage doit être lu par quiconque apprécie la poésie, puisqu'il raconte le poète.
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Prolongement des fleurs du mal, on navigue entre petits poèmes et nouvelles, mais avec toujours la même exigence du rythme, de la figure de style, du voyages de la pensée à travers l'image des mots...
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