Une bande-dessinée transposée d'un roman qui raconte des péripéties autour d'une pièce radiodiffusée qui s'inspirait, elle même, d'un autre roman, origine de toute l'affaire !
Jean-Denis Pendanx et
Laurent Galandon ne seraient-ils pas les deux hommes qui ont vu l'homme qui a vu l'homme qui avait aperçu l'homme qui avait entrevu l'ours ?
Mais que l'ours n'avait pas vu !
Cette BD, "
a fake story", est un régal.
Durant toute sa lecture, elle s'y entend à brouiller les pistes, à tenir en haleine.
L'ouverture de l'album est ingénieuse.
Elle parvient à évoquer le livre d'
H.G. Wells, la pièce d'Orson Welles, le livre de Burroughs, de présenter les personnages et de mettre en place l'enquête qui va suivre le drame.
Et tout cela, sans surcharges ni lourdeurs.
Le suspens est bien réel.
Il est maintenu par des rebondissements judicieusement placés dans le récit.
Le découpage des cases est classique mais le récit est élaboré de manière à distiller l'intérêt en même temps que se placent les éléments de l'enquête.
Le choix du sujet est original, inattendu malgré qu'il soit connu de tous, amateurs de SF ou non.
Le dessin est soigné, la colorisation très réussie.
Les personnages sont crédibles, décrits de manière réalistes et justes.
L'histoire est captivante.
Et son dénouement, que l'on voit pourtant arriver, parvient tout de même à surprendre.
Mais il ne faut pas pour cela avoir lu le livre de Douglas Burroughs, Douglas Burroughs, nouveau romancier sans inspiration, journaliste expérimenté qui mener l'enquête pour CBS ...
Qui va épauler la jeune Aretha qui travaille pour le Heathcote News ...
Et dénouer finalement le fil de l'affaire ... peut-être ...
Tout ceci fait de cet album, paru en janvier 2021 chez Futuropolis, certainement l'album de l'été.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, il vous suggère deux autres excellentes lectures : "
la guerre des mondes" d'HG wells et le roman de Douglas Burroughs.
Sans compter la panique que pourrait engendrer sur le camping de vos vacances la rediffusion de la pièce du "Mercury theatre on air" ...
Et puis ...
Voilà qu'ayant ficelé ma chronique, satisfait et confiant ...
Voilà qu'il s'avère que Douglas Burroughs n'a jamais existé, pas plus que son roman d'ailleurs, qui pourtant donnait déjà de furieuses envies de lecture.
Enfin que Dieu me savonne, et que Wells me pardonne, j'y ai cru.
Une fois de plus, je suis tombé dedans.
Le lecteur est parfois d'une naïveté !
Les auteurs sont parfois facétieux.
Jean-Denis Pendanx et
Laurent Galandon ont, avec cette ingénieuse imposture, ajouté encore une épaisseur à leur récit, une raison de ne pas passer à côté de ce bel album ...