"Dans chaque goutte d'eau se trouve l'océan tout entier…"
Et dans "
Le Jour du chien" se trouve tout ce que j'aime dans l'écriture de
Patrick Bauwen. Déjà parce que ce livre est la petite madeleine qui me rappelle "
L'Oeil de Caine", mon premier coup de coeur pour ses livres. Même construction diabolique. On avance en faisant nos propres pronostics et tout pareil qu'en ce moment pour la Coupe du monde, on n'est pas au bout de nos surprises. Jusqu'à la toute dernière minute… euh jusqu'à la toute dernière phrase. Que dis-je jusqu'au tout dernier mot.
"La vie, c'est faire des choix. Et choisir, c'est savoir renoncer."
Christian Kovak est victime d'une agression dans le métro parisien. La scène filmée et retransmise en direct devient virale sur le web. Kovak la visionne plus tard et n'en croit pas ses yeux. Il aperçoit parmi les voyageurs une femme qui ressemble à Djeen, sa femme. Décédée trois ans plus tôt, jetée par un déséquilibré sur les rails du métro.
"Les ténèbres sont mon domaine. le métro, ma cité des morts. La souffrance de mes victimes, mon plaisir."
Patrick signe ici un fort joli thriller que j'ai dévoré avec gourmandise en moins de vingt-quatre heures. Un vrai page turner. Construction étudiée, rythme soutenu assez cinématographique dans l'écriture, épais suspense, nombreuses surprises, univers riche, familier et crédible ; et surtout comme Patrick sait particulièrement rendre, une vraie ambiance, une véritable atmosphère. Résultat : l'immersion est garantie dans cette intrigue pourtant d'une simplicité presque quotidienne : un homme veut venger le meurtre de sa femme.
"Notre personnalité est semblable à une pierre, on peut tenter d'en atténuer les arêtes, la polir comme un galet, au bout du compte, elle conservera toujours la capacité de s'effriter, ou l'incroyable dureté qu'elle possédait au début."
Les romans de
Patrick Bauwen se succèdent et au fur et à mesure du temps je trouve que ses personnages sont de mieux en mieux travaillés et de plus en plus riches. L'actrice que je suis s'est délectée de la profondeur qu'il a su leur donner. de la répartie de certains. de découvrir leur histoire passée, même celle des personnages morts. Ils ne sont ni tous blancs, ni tous noirs. On devine leurs failles, leurs fragilités, leurs qualités et leurs défauts. On comprend leurs travers. On n'adhère pas forcément à ce qu'ils font mais on peut les comprendre et on s'attache.
Le seul point que j'ai par moments regretté, c'est peut-être ce foisonnement de thématiques annexes servant les intrigues à tiroirs. On peut s'y perdre et elles peuvent donner l'impression que l'auteur part dans tous les sens.
"On n'échappe pas à celui ou celle que l'on est au plus profond de soi."