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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mais oui, QUI a tué Roger Ackroyd nom d'un petit bonhomme (en mousse ? Heu non)

Chez nous, en Belgique, ce "QUI ?" fait de suite référence à un de nos homme politique, le Vieux Crocodile, autrement dit VDB qui après son enlèvement avait dit "QUI m'a enlevé". On en avait même fait une chanson.

Mais trêve d'histoire Belgo-Belge et revenons à nos Anglais, pas encore brexité à cette époque et au meurtre de ce bon vieux Roger Ackroyd où la mère Agatha nous avait bien entubé tout au long du roman, la vilaine (pour notre plus grand plaisir), brouillant les pistes et nous mystifiant jusqu'aux dernières lignes.

Oui mais d'après l'auteur, le coupable désigné par Hercule Poirot n'est pas le bon ! Mais si ce n'est pas lui, alors, qui est-ce ? (célèbre jeu de société). Si ce n'est toi, c'est donc… Bon sang, mais c'est bien sûr !

Bon, j'aurais pu m'abstenir de lire son essai car j'ai vu venir le coup de loin, le seul autre coupable qui sortait de l'ordinaire était… [No spolier]. Et bingo ! J'ai gagné.

Amis lecteurs et amies lectrices, gaffe ! Ne lis pas cet essai si tu n'as pas déjà découvert une grosse partie de l'oeuvre d'Agatha Christie, ou du moins, les plus célèbres de ses romans parce que monsieur Bayard, chevauchant le cheval du même nom, dévoile des noms de coupables à tour de bras ! Savoir leurs noms gâcherait le plaisir de lecture future.

Analysant le roman, l'auteur ne se prive pas de mettre en avant les incohérences, notamment de temps, prouvant par A+B que cette personne n'aurait jamais eu le temps de mettre tout cela au point !

Sans compter que niveau courage de tuer, il avait tout d'un mou du genou, qu'il aurait pu s'éviter un meurtre, les preuves le dénonçant du chantage commis étant faibles (et venant d'une suicidée criminelle), sans compter qu'il aurait pu même nier être le coupable, Poirot n'ayant que peu de preuves, donc, il pouvait dormir sur ses deux oreilles.

Quid alors ? Poirot aurait-il abusé de la tisane à base de citrouilles au point de se planter autant et de négliger l'interrogatoire d'un personnage présent mais que personne au grand jamais n'inquiète par des questions (du jamais vu dans les romans de la mère Christie) ? Ben oui…

Si la partie qui dévoile le véritable coupable est intéressante de par son étude sérieuse et qui s'appuie sur le récit même, si la première partie qui analyse certaines histoires d'Agatha Christie est tout aussi intéressante, j'ai eu tendance à piquer du nez une fois qu'il est entré dans la partie intitulée « DÉLIRE » parce que la psychanalyse, c'est pas ma tasse de café.

Qu'on soit ou non d'accord avec la théorie de l'auteur, force est de reconnaître qu'il a tout pris en compte, notamment le temps nécessaire à la réalisation du crime, le double texte de la narration, les omissions, les ellipses, les phrases ambiguës, le caractère propre à chaque personnage, les mobiles, les alibis et que son analyse tient la route.

Néanmoins, les lecteurs n'aiment pas trop qu'on leur mette le nez dedans en lui démontrant qu'ils ont cru Hercule Poirot et sa brillante théorie alors que lui-même s'est foutu le coin de la moustache dans l'oeil !

Mais ce n'est pas pour cela que le livre perd des plumes, c'est juste que la partie psychanalyse m'a un peu endormi, mais je suis sûre qu'elle comblera les amatrices (amateurs) du genre et fan d'Oedipe-roi !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dans cet essai à mi-chemin entre le roman policier, la critique littéraire et l'étude psychanalytique, Pierre Bayard nous propose une relecture du célèbre roman d'Agatha Christie, « le meurtre de Roger Ackroyd », grâce à laquelle il souhaite démontrer que la fameuse solution de l'énigme selon laquelle le meurtrier serait le narrateur du récit, le docteur Shepard, pourrait être fausse et même délirante. Se livrant à une contre-enquête, l'auteur nous présente son hypothèse quant à l'identité du vrai coupable du roman qui aurait échappé au grand Hercule Poirot.

A travers cette analyse critique du roman d'Agatha Christie, de la littérature en général et du genre policier en particulier, Pierre Bayard nous invite à réfléchir à notre statut de lecteur et à ce que l'on peut considérer comme « vérité » lors de la lecture d'un livre. Puisque la subjectivité de celui qui lit est toujours impliquée dans l'interprétation qu'il fait du livre, existe-t-il même une vérité unique, un roman unique? Soulignant la part de délire propre à toute interprétation, l'auteur met en garde les lecteurs, les enquêteurs et les psychanalystes : en interprétant un texte, un indice ou un discours, on cherche à y mettre du sens, mais de la compréhension juste du sens au délire d'interprétation, il n'y a qu'un pas…

C'est avec beaucoup d'intelligence et de profondeur que Pierre Bayard nous mène d'un bout à l'autre de cet essai policier que l'on pourrait définir comme une réflexion sur la lecture. Cela dit, si l'auteur est à coup sûr un grand penseur, je n'ai pas du tout été séduite par ses qualités d'écrivain et j'ai à de nombreuses reprises dû me forcer pour continuer ma lecture tant son style académique et rébarbatif m'ôtait tout plaisir de lire. Il est dommage, je trouve, qu'il ait souhaité emprunter ce style si universitaire et carré car l'énigme policière qu'il nous propose autant que l'analyse littéraire et psychanalytique à laquelle il se livre sont passionnantes, mais avec une telle écriture il faut s'accrocher pour rester captivé et je dois avouer que certains passages m'ont carrément ennuyée.

J'ai par ailleurs trouvé dommage que Pierre Bayard ne mette pas un peu d'humour et de second degré dans son ouvrage. Complètement embarqué dans sa thèse, il semble oublier qu'il nage lui-même, avec son livre, en plein délire d'interprétation ! Et en fin analyste qu'il est, j'aurais trouvé judicieux qu'il mette ce point en valeur et quitte à faire de l'analyse littéraire, qu'il se mette en perspective et s'interroge lui-aussi sur « la vérité » de son texte. Ca aurait pu être sympathique à lire et ça aurait allégé un peu son récit qui prend par moment des allures de thèse universitaire imbuvable…
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Le meurtre de Roger Ackroyd est l'un des romans policiers les plus célèbres de son auteur , célèbre surtout parce qu'elle nous y mène par le bout du nez d'une façon qui ne pourra jamais être renouvelée : dissimuler le criminel de la même façon ramènerait toujours les lecteurs à ce roman et à ce trait de génie qu'elle a osé la première.

La première chose à dire, c'est de ne surtout pas lire ce livre si jamais le Meurtre de Roger Ackroyd ne fait pas partie de vos lectures antérieures. Même son quatrième de couverture, bas les pattes, ce serait vous priver du plaisir de la surprise. D'ailleurs, L'Affaire Prothero, Mort sur le Nil, et d'autres encore, une flopée d'autres, voient aussi dévoiler le mécanisme par lequel Agatha Christie dissimule le tueur au nez et à la barbe de tout le monde dans leurs pages.
Ce petit essai est donc plutôt à réserver à ceux qui ont déjà bien creusé leur trou dans l'oeuvre de la dame, histoire d'éviter de voir de futurs lectures privées de leurs révélations finales!


Toute la première partie de ce texte, celle où Pierre Bayard démontre brillamment le principe du roman policier, exemple à l'appui,est très plaisante à lire. Ensuite, on peut lire tout ça en se retrouvant toujours aussi convaincu par la solution proposée par Agatha Christie pour le meurtre de Roger Ackroyd, tout en reconnaissant que oui, il y a quand même des choses étranges. La partie où l'auteur s'enfonce dans la jungle de la psychanalyse appliquée au sujet m'a nettement moins intéressée, mais ça reste suffisamment court pour que la simple curiosité pousse un lecteur peu branché sur le sujet jusqu'au bout avec plaisir.

Pour les amoureux de romans policiers à énigme en général, et d'Agatha Christie en particulier!

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Une nouvelle critique policière signée Pierre Bayard qui revient cette fois-ci sur « le meurtre de Roger Ackroyd« , fameuse enquête d'Hercule Poirot passée à la postérité en raison de l'identité – surprenante – de l'assassin. Comme dans « La vérité sur dix petits nègres« , l'auteur propose une solution alternative et conteste point par point celle proposée par le détective belge qu'il accuse d'être en proie à un « délire d'interprétation », aveuglé par ces certitudes. de délire il est en effet beaucoup question dans cet essai qui mêle enquête policière, psychanalyse, réflexion sur l'art de la narration et sur la littérature en générale. le personnage de Poirot est également savamment disséqué voire même critiqué pour ses attitudes ambiguës face au meurtre, son caractère orgueilleux et sûr de lui ainsi que pour sa foi inébranlable en son talent de déduction.

J'avais été séduite par certaines hypothèses de « La vérité sur dix petits nègres » mais j'ai eu plus de mal à adhérer aux thèses avancées pour démasquer le prétendu « véritable » assassin de Roger Ackroyd! Certes, certaines contradictions et invraisemblances sont, à juste titre, pointées du doigt par Pierre Bayard mais j'ai trouvé ses propres idées assez fantasques également! J'ai en effet du mal à croire en la culpabilité de l'assassin qu'il désigne :/

De plus, de nombreux passages du texte sont consacrés à la question du délire, dans la littérature et dans la psychanalyse, et j'ai peiné à maintenir mon attention en éveil à la lecture de ces chapitres plutôt ardus.

Le dernier chapitre, intitulé la « vérité » ainsi que ceux réellement consacrés aux oeuvres d'Agatha Christie m'ont davantage passionnés, notamment de par les intéressantes comparaisons établies entre « le meurtre de Roger Ackroyd » et « La nuit qui ne finit pas » ou « La mystérieuse affaire de Styles » et « Poirot quitte la scène« .

Grande passionnée des énigmes d'Agatha Christie, ce livre me laisse un goût amer, l'impression que Pierre Bayard prend un malin plaisir à critiquer l'oeuvre de la reine du crime, à traquer ses failles, ce que j'ai quelque peu du mal à cautionner d'autant que ses propres thèses ne me semblent pas à la hauteur…
Lien : https://unlivredanslapoche.h..
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Mais qui diable a tué Roger Ackroyd ? N'importe quel féru de polar qui se respecte connait la réponse à cette question. Ou du moins croit la connaître car Pierre Bayard (professeur de littérature anglaise et de psychologie et, croyez-moi, ça se remarque) a longuement étudié cette épineuse affaire et, au terme d'une rigoureuse contre-enquête, est à même de nous annoncer cette surprenante nouvelle : Hercule Poirot s'est trompé ! Non seulement il a poussé au suicide un innocent par ses délirantes déblatérations, mais il a également laissé échapper le vrai coupable, un comportement franchement scandaleux venant d'un détective aussi réputé…

Intéressante lecture que ce très court livre à mi-chemin entre le roman policier et l'essai littéraire. Si je n'ai pas été entièrement convaincue par la solution alternative apportée par Bayard à l'énigme d'Agatha Christie, je dois reconnaître que son livre disséque brillement les ficelles des romans à énigmes (du type Agatha Christie ou Conan Doyle) – ou comment manipuler son lecteur pour lui faire prendre des vessies pour des lanternes en toute discrétion. Certaines parties purement théoriques peuvent également un peu lasser, à part si vous êtes particulièrement branché sur la psychanalyse.

Pour finir un petit avertissement : ce livre comporte de très gros spoilers sur plusieurs romans d'Agatha Christie, non seulement « le meurtre de Roger Ackroyd », mais aussi « la nuit qui ne finit pas » et « Hercule Poirot quitte la scène ». A éviter donc dans l'immédiat si vous avez l'intention de les lire un jour, car, comme le souligne Bayard, ce type de roman ne présente guère d'intérêt si l'on connait déjà le retournement final.
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C'est bien écrit, l'auteur développe une théorie sur la construction et les clés qui font des polars des succès ou non. C'est intéressant pour qui se passionne pour ce genre. Enfin, il reprend le cas de Roger Ackroyd pour proposer, à partir des éléments que nous donne Agatha Christie, un autre coupable, un autre mobile. L'exercice est intéressant et amusant si l'on s'intéresse à ce genre, bien sûr. J'avoue avoir survolé les 168 pages (188 - 20), ce qui dépassait le temps que j'étais disposé à consacrer à ce jeu.
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Un essai mêlant à la fois analyse littéraire et analyse psychanalytique qui se propose de relire "Le meurtre de Roger Ackroyd" d'Agatha Christie à travers le concept de "délire d'interprétation". La thèse de l'auteur ouvre de nouvelles perspectives quant à la résolution du roman et pose d'intéressantes hypothèses.

En revanche, on peut reprocher à l'auteur son ton un peu trop académique ainsi que sa tendance à spoiler bon nombre de romans de l'écrivaine anglaise. A part ça, que l'on soit ou non d'accord avec les idées développées par l'auteur (voire même avec son approche), une chose est certaine, c'est une lecture à réserver à ceux qui ont bien entamé la bibliographie d'Agatha Christie. C'est court et c'est vrai que l'essai revêt un petit côté policier dans sa structure mais soyons honnête : ça ne remplace pas le plaisir de lire un bon Hercule Poirot.
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Le hasard de mes trouvailles sur Babelio m'a fait découvrir " L'affaire du chien des Baskerville" dans un premier temps. Ce dernier essai m'a semblé capillotracté. En fait " Qui a tué Roger Ackroyd" a été écrit 10 ans plus tôt. Manifestement, il connaît parfaitement et dans le détail les romans d'A. Christie.Pierre Bayard est professeur de littérature inutile de vous dire qu'il connaît de quoi il parle. MAIS... il se trouve qu'il est psychanalyste et là pour ce qui me concerne, je suis inculte et les chapitres consacrés à ces analyses alourdissent le propos pour le profane que je suis.
En revanche, l'auteur démonte la structure de ce roman en le recoupant avec d'autres enquêtes. La connaissance de l'oeuvre d'Agatha Christie n'est pas forcément nécessaire pour le lecteur. P. Bayard divulgâche plusieurs énigmes mais cela est indispensable pour la compréhension de sa contre enquête.
Un essai littéraire à lire pour le relire tout en se plongeant dans les enquêtes abordées dans l'ouvrage.
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