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EAN : 9782493823090
220 pages
Tropismes (12/01/2024)
4.8/5   5 notes
Résumé :
Sarajevo, 23 septembre 1997. U2 est en plein dans sa tournée Pop Mart, et offre aux spectateurs ce soir-là un concert mythique ! Le premier show d'un groupe majeur
en Bosnie depuis la fin de la guerre en 1995. Un pur moment de rock'n'roll. Tous les classiques font résonner le stade : « Miss Sarajevo » bien sûr, jusqu'à « Sunday Bloody Sunday », et aussi « New Year's Day », où Bono sollicite l'aide du public, car... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
🍋Chronique🍋

Qu'est-ce qu'on cherche? Que cherche-t-on à se réunir ainsi, dans une synchronicité aussi vibrante, que lors d'un concert? C'est qu'il en fallait des gens, pour se rejoindre, à un moment, en un lieu, en un seul mouvement. Et pourtant, chaque personne a sa singularité, son histoire, des intentions différentes que son voisin de concert. Et pourtant, la foule est là. Les milliers de personnes deviennent un élément, une foule, un bloc. Raconter un concert, c'est déjà énorme, mais raconter Ce Concert, c'est prendre en compte un contexte politique et social, des vibrations particulières, une jeunesse avec des poumons pleins d'espoirs…Ce concert c'est celui de U2, à Sarajevo le 23 septembre 1997. Muharem Bazdulj cherche à créer tout d'abord une dynamique. Ce sont plusieurs jeunes, qui veulent à tout prix, assister à cet événement. Tout paraît tendre vers cet événement: le souffle, l'attente, l'énergie. le pays suspend l'école, des bus sont mis à disposition, les jeunes ne parlent que de ça. Qui par ce qu'il est fan, qui, parce qu'il veut être sur la pelouse, une, parce qu'elle rêve de danser avec le chanteur, l'autre parce qu'il veut couvrir ce moment historique, ce sont des forces qui se rencontrent sur ce stade. Et ce sera si fort, que même vingt ans après, ça restera encore, le concert, à ne pas manquer. C'était le lieu et l'heure d'un grand événement. Quelque fois, les synchronicités sont magiques, puissantes, régénératrices.
Tour à tour, nous faisons connaissance avec certains de ces spectateurs, au travers de ce roman choral, avec leurs rêves et leurs espoirs dessinés, leurs vies et leurs quotidiens parsemés, leurs flows et leurs humeurs déchaînées. Mais l'auteur, cherche aussi, il me semble à recréer, l'osmose. Parce qu'à un moment, tous ces êtres distincts forment un tout, une foule, un écran. Ils reflètent une espérance, un avenir, un partage. Et c'est éblouissant! Pendant le temps d'un concert, tout est oublié, le conflit, la tension, les tracas de la vie. Pendant le temps d'un concert, ils ne sont portés que par la musique, les mots engagés et vivifiants de ce groupe mythique, les énergies positives de la paix. Et on ne peut que saluer cette patte journalistique, qui retransmet un kaléidoscope de sons et lumières absolument fantastique!
J'ai adoré cette lecture, parce qu'il a une énergie folle. On ressent les paroles, l'euphorie, le plaisir de la communion. J'imagine la joie, les étoiles et cette dinguerie d'effervescence: j'aurai aimé y être! Mais le temps de quelques pages, on peut en capter l'ambiance et c'est ce qui mérite toute votre attention! En fait, ce que je cherche, « All I want Is You » read le Concert, écrit par Muharem Bazdulz et traduit par Zivko Vlahovic!
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D'une contemporanéité tremblante encore, ce livre-socle est un hymne à la jeunesse des Balkans. Terre écorchée, les meurtrissures à vif. La fragilité et la vulnérabilité prégnantes, il faudra du temps au temps, jusqu'à « Le concert ».
Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, l'annonce d'un concert mythique, le 23 septembre 1997, celui de U2.
Rappelons-nous, le fabuleux roman de Timothée Demeillers : « Demain la brume » Éditions Asphalte, et la chanson célèbre des « Bâtards Célestes » : « Fuck You Yu » , qui a fait danser la jeunesse yougoslave avant que la guerre n'éclate et qui deviendra l'étendard des résistances.
Ici, c‘est un kaléidoscope de protagonistes qui vont tour à tour être impliqués dans l'effervescence de ce concert si attendu.
L'exutoire, la preuve musicale de la fin de la guerre en 1995. L'apothéose célébrée deux ans après. D'aucuns prennent place dans cette fervente annonce.
Comme si le ciel devenait voûte bleue. La paix comme la méticulosité d'une quiétude que rien ne pourra troubler.
Le récit est musical, surdoué et signifiant. Les fans, les hommes et femmes assemblés, tous, sauront trouver le summum d'un groupe fédérateur et magnétique.
Le stade deviendra sous les chansons et l'éclatante aura de U2, sensuel, charnel et imprévisible.
« Dès les premières lueurs d'espoir et les annonces trop belles pour être vraies, Azra avait compris que le show aurait lieu. Elle pensait presque qu'avec le concert, sa vie reviendrait enfin à la normale. Elle avait dit une fois à sa mère, alors que la fin de la guerre approchait : « Pour moi, la guerre sera terminée lorsque U2 donnera un concert ici. » Son frère avait perdu la vie pendant la guerre. »
Les souffrances vives, la mort si proche, comment ce concert pourrait-il acter la résilience ? Tous, ici, sont des poulbots, des orphelins, des victimes qui frôlent de leurs épaules l'enfance égarée.
« Le pauvre Mujo était sous l'emprise d'une confusion qui ne paralysait pas que les idiots. le nom du groupe U2 était pour lui comme un repère temporel, comme une heure de rendez-vous : on se retrouve à deux heures (U2).
Voir et acclamer U2, les idoles, leurs rêves blessés et ces voix engagées qui somment la paix. Un lâcher de colombes sur une corde de guitare électrique. Se presser, attendre, être fusion et communion. Cette jeunesse si vaste et unie, le stade de Ko ševo, comme un lieu de salut, rédempteur et initiatique.
« Le concert » magique et spéculatif, sans frontières ni batailles, les paraboles comme le tracé d'une Histoire qui ne demande qu'à mourir.
Entre les conflits encore brûlants, la paix si fragile, U2 serre la main du public et chante d'une même voix la concorde.
Ce livre, puissamment engagé, entrelacs d'êtres bousculés par les affres, est la preuve des possibles, l'union et la force. Tous, dans ce stade, les blessures lianes, les utopies en advenir prêtes à éclore.
« Le concert » est le fronton de l'espérance, majestueux. le passage du gué et l'évocation de la liberté.
Haut les coeurs !
Muharem Bazdulj a reçu le prix du courage journalistique. Il est une des plus grandes voix voix de la Serbie contemporaine. Ce premier roman engagé est un rai de lumière, traduit à la perfection du serbe par Zivko Vlahovic. Publié par les majeures Éditions Tropismes.
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Un roman de 128 pages aux chapitres courts qui donne du rythme avec en toile de fond la fin de la guerre en Bosnie.

On va à la rencontre d'un florilège de jeunes ou moins jeunes qui brosse un portrait authentique de la jeunesse avec ses joies, ses peines, ses illusions, ses désillusions mais aussi ses attentes.

L'annonce du concert du groupe mythique U2 à Sarajevo fait rebattre les coeurs meurtris. le silence se brise mais cette fois-ci il redonne l'espoir d'un avenir meilleur pour tous ces jeunes qui ont vécu la guerre de très près et en ont souffert.

Le concert c'est une ode à la paix avec des battements de coeur qui résonnent à l'unisson ❣
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Je connais un peu l'oeuvre de Bazdulj et je pense que le public francophone ne pouvait pas mieux l'entamer, que par la publication de son premier roman. Il date depuis un peu plus de vingt ans, mais montre déjà ce à quoi peut s'attendre un lecteur de Bazdulj. La prose est fluide, l'auteur a cette capacité à faire rentrer le lecteur dans l'histoire, le roman est marqué par une multitude de parallèles (quelques fois inattendus, mais à la fois surprenants, géniaux, comme celui sur le fameux U2 my son – les fameux derniers mots de César qui annonçait déjà l'arrivée du groupe). Je ne sais pas si ses autres romans sont ainsi, mais une chose est sûre, j'aimerais le revoir dans le champ littéraire francophone.
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J'ai tout simplement adoré ! Roman assez court, avec des chapitres courts autour d'un événement légendaire, bref, une lecture qui se fait rapidement et qu'on a envie de renouveler. Pour son premier roman traduit en français, Muharem Bazdulj place la barre très haut.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n’arrivait pas à dormir. Lors des nuits blanches, il se demandait souvent si ce n’était pas un des obus tirés par son unité qui avait tué Željko. Il se demandait de plus en plus le pourquoi de cette guerre et, à chaque fois, la réponse était : à cause des pitars. Pour Sejo, les pitars ont toujours été synonyme de gros bonnets, d’hommes de pouvoir cruels, le genre à (Željko adorait cette citation) « mettre le feu à une maison pour se faire cuire un œuf. » C’est ce qu’était cette guerre, Sejo en était convaincu, des millions de foyers brûlés, afin que quelques pitars y cuisent leurs pitas ! Chaque camp avait ses pitars, et Sejo détestait les siens. Il aimait résumer un article de journal dans lequel le FK Sarajevo avait été surnommé « l'Étoile rouge » bosniaque. Les clubs comme l’Étoile, Croatia, Sarajevo, ce sont tous des vermines, pensait Sejo, alors que le Partizan, le Hajduk et Željezničar (comme leurs noms l’indiquent) étaient des clubs de misérables et de défavorisés, d’humiliés et d’offensés, de défaits pathétiques et de malheureux insurgés, comme lui, ou de morts, comme Željko.
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Azra sortit les billets de sa poche et les pressa avec les doigts des deux mains comme pour les déchirer. Mais elle s’arrêta. Son menton trembla et sa vue se troubla. Quand son frère est mort, c’est de leurs disputes (elle ne l’avait avoué à personne) qu’elle souffrait le plus. Ce n’étaient que de simples disputes pubères, mais elle ne pouvait se le pardonner. Elle était l’aînée, la plus mature : pourquoi faisait-elle cela ? Elle réalisa en regardant les deux billets : elle n’avait pas acheté deux billets, car elle était incertaine, non, l’un d’eux était pour son frère. Oui ! Il serait allé sur le terrain et elle dans les tribunes ; elle n’avait jamais vraiment apprécié la foule. Ils n’y seraient pas allés ensemble, elle était plus âgée, lui plus jeune ; elle avait ses amis, lui les siens. Ils n’étaient pas un frère et une sœur tout droit sortis d’un conte de fées, des inséparables qui se murmurent des mots doux à l’oreille, mais ils s’aimaient. Oui, ils s’aimaient !
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