Suivant les conseils du magnifique "guide des promenades théâtrales à Paris" d'André Degaine, il suffit de remonter la rue Blanche, jusqu'à son n°15, pour atteindre le Théâtre de Paris.
Déjà "La Petite Illustration", en avril 1935, sur la dernière page de son 367ème numéro, en avait rappelé quelque peu l'histoire.
Le Théâtre de Paris ne porte ce nom que depuis 1919.
Mais, ouvert en 1891, il fut d'abord le "Nouveau Théâtre".
Durant ses premières années, il fut le refuge de nombreuses de nombreuses troupes prestigieuses.
A partir de 1897, il servit aux représentations du "Théâtre de l'Oeuvre" d'Aurélien Lugné-Poe.
Puis s'y succédèrent "la société des grandes auditions musicales", "le Théâtre Libre" d'André Antoine, "le Cercle des Escholiers", "les Poètes" ...
En 1900, la Comédie-Française, privée de son théâtre par un incendie, y donna une trentaine de soirées ...
En 1906, l'illustre comédienne Réjane, qui voulait avoir son théâtre, rénova la salle et en fit une des plus belles de Paris.
Toutes les personnalités du monde, des lettres et des arts se donnaient rendez-vous dans ce cadre exquis.
Elle fut inaugurée avec une pièce de Max Maurey* intitulée "La Savelli".
En 1918, Réjane vendit ...
Ne pouvant laisser, au fronton du théâtre, le nom de la grande comédienne, Léon Volterra, le nouveau propriétaire, adopta celui de "Théâtre de Paris".
Une fois de plus, la salle fut refaite.
Se spécialisant plutôt dans le drame, le rideau du "Théâtre de Paris" va se lever sur de nombreuses pièces inoubliables :
"l'homme qui assassina", "Arsène Lupin", "la possession", "le roi des palaces" ...
En 1929 et 1931, "Fanny" et "Marius" de Marcel Pagnol restèrent à l'affiche durant de longs mois ...
Il reste maintenant, après avoir parcouru avec plaisir cette dernière page, à se plonger dans le texte intégral de "l'amant de Mme Vidal", la pièce de Louis Verneuil qu'offre ce superbe 367ème numéro de "La Petite Illustration" ...
* il fut le directeur du "Théâtre du Grand-Guignol" de 1944 à 1947
Commenter  J’apprécie         180
Sans chercher à énumérer toutes les pièces représentées au Théâtre de Paris pendant ces quinze dernières années, on peut mentionner, parmi celles qui eurent le plus d'éclat, "l'homme à la rose" d'Henry Bataille pendant la saison 1920-1921 ; "la possession" du même Henry Bataille qui lui succéda, "le vertige de Charles Méré, en 1922 ...[...] sans parler de nombreuses reprises comme "Arsène Lupin" de Francis de Croisset et de Maurice Leblanc, "l'épervier" de Francis de Croisset, "l'homme qui assassina" de Pierre de Frondaie et de Claude Farrère ...
(extrait de "La Petite Illustration" n° 367 du 20 avril 1935)