AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 45 notes
5
4 avis
4
2 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
«Tout ce qui peut caractériser en général un parc se retrouve dans le ParK, mais sous une forme inédite et quelque peu fantastique. D'aucuns diront abominable.»

On pénètre dans le ParK sans vraiment le comprendre, dans une ambiance flottante, faites de considérations ambigües qui indiquent l'atroce mais sans le définir. le ParK se trouve sur une île privée, au large de Bornéo. Né du cerveau dérangé d'un architecte fou, d'un business man avisé et aboutissement d'une civilisation malade, le ParK va nous être dévoilé, cocktail abominable du divertissement, du voyeurisme et du mal, Disneyland et Auschwitz unis en un même lieu.

Le narrateur nous expose tout cela avec une distance et une objectivité qu'il veut de bon ton, et qui amplifient encore les cauchemars éveillés qui naissent de ce récit glaçant. Élitisme du ParK, loin de l'affadissement du divertissement de masse, pour une clientèle triée sur le volet ; Visites d'hommes politiques, spectateurs passifs comme des enfants naïfs - on dirait le compte-rendu d'une visite officielle dans les pires dictatures ; Réussite commerciale sur le terreau de l'horreur, avec le langage de l'entreprise et la logique du compte d'exploitation ; Visites détaillées de certaines « attractions », et le clou du spectacle, la parade du soir, « défilé grandiose et apocalyptique ».

On ne peut même pas se rassurer en se disant qu'horreur et perversion sont les maux de demain ; l'histoire se déroule vers l'année 2010…

Spectacle et ordre, distraction et sadisme, dans l'ombre de Ballard, et rappelant Hugues Jallon ou bien Alain Wegscheider (État dynamique des stocks), on ne quittera pas le ParK sans un souvenir fort : « L'expérience du ParK ne nous laissera jamais en paix. »

«Dans les campements, quelques loupiotes surveillent comme les yeux rougis d'un maton insomniaque le sommeil difficile des prisonniers harassés par le travail. Dans les poches d'ombre, les animaux sauvages vadrouillent, maraudent et chassent. le rugissement terrifiant d'un lion se fait parfois entendre jusqu'aux parvis illuminés des boîtes de nuit et glace le sang des clients sortis quelques minutes prendre l'air loin du dancefloor irrespirable.»
Commenter  J’apprécie          80
En 150 pages, un chef d'oeuvre glaçant montre l'âme noire de l'industrie du loisir.

Publié en 2010 chez Allia, "Le ParK" est parfaitement représentatif du superbe et étroit chemin, entre essai et fiction, que pratique Bruce Bégout depuis plusieurs années.

Construit sur une île de tous les fantasmes glaçants (Wells, Bioy Casares, Schoedsack & Pichel, voire Kinji Fukasaku, ne sont pas si loin), oeuvre fantasque et néanmoins pensée dans les moindres détails d'un milliardaire russe et de son âme damnée d'architecte aux visées panoptiques, "Le ParK" matérialise en 150 pages d'une rare densité le nec plus ultra contemporain de l' "entertainment" destiné aux "happy extremely few", et rejoint ici largement les thématiques développées par La Spirale de Laurent Courau sur les divergences désormais essentielles au sein d'une humanité devenue à deux vitesses et demie. Pour les ultra-riches, "Le ParK" met en scène le concept même de "parc d'attractions", et exprime dans toute sa splendeur glauque la nature fondamentalement concentrationnaire de l' "industrie du loisir", la formidablement nommée.

Merveille de langue désincarnée, précise, technocratique, alliant la précision de ceux dont la mort pourrait être le métier au scrupule apparent du journaliste aux ordres, dans un registre voisin du travail langagier d'un Hugues Jallon, "Le ParK" en dit infiniment plus long que bien des essais sur ce qui, ayant fini de menacer, est là.

Une lecture peut-être éprouvante dans sa noirceur chirurgicale à la légéreté toute affectée, mais extrêmement salutaire.
Commenter  J’apprécie          50
C'est un livre dystopique. Il dépeint un avenir sombre où tous les parcs sont rassemblés en un seul.

C'est un parc unique en son genre.

Malheureusement, il n'est pas sûr que la ballade vous plaise.
Vous y découvrirez des employés de bureau enfermés avec des serpents, des salles de tortures, des parcs ouverts remplis d'animaux sauvages,...

A découvrir, sans tarder.
Commenter  J’apprécie          10
(...)
Voilà le paradoxe de cet objet littéraire : une description méticuleuse et rigoureuse (quel style précis, affûté !) d'un endroit déserté par la morale, visité par de richissimes clients en quête de sensations fortes injustifiables, qui tout autant qu'elle provoque le rejet, suscite la curiosité et l'appétit malsain. le lecteur se trouve dans la position de rat de laboratoire, soumis à une expérience scientifique et littéraire passionnante, riche et inconfortable. Il n'est bien sûr pas la peine de préciser que ce Park, si particulier, n'est qu'un révélateur, un condensé du monde dans lequel nous vivons, et duquel pourtant nous nous protégeons, en restant dans nos “parcs” respectifs (travail, famille… vous connaissez la suite).

Le Park, ou l'ambition de décrire le monde en son entier au travers d'une notion unique, celle du parcage : fou, discutable et surtout formidablement réussi. Une belle découverte.

Lire la critique complète sur mon site :
Lien : http://chroniques.annev-blog..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (112) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4882 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}