Tout est parti d'un malentendu. Opération Masse Critique de Babelio, une très longue liste de livres dans laquelle il faut piocher ceux qu'on aimerait lire et critiquer. La concurrence est féroce, alors on se hâte. Je vois
La Musardine, je me dis que c'est une bonne référence, je vois le titre, je me dis que ça a l'air sympa. Je lis le pitch, rapidement: "Des années 80 aux années 2000, d'étreintes furtives en passions brûlantes, de Paris à Berlin via Saint-Tropez, le Festival d'Avignon et quelques destinations exotiques, tout y passe. Libération des moeurs, sida, Internet, sex-clubs, tourisme sexuel. Fuck Buddies est le roman vrai des désirs d'aujourd'hui.
Croquis pris sur le vif, portraits croqués. Des hommes bien sûr, des femmes aussi, quoique pas toujours sur le modèle qu'on attend... des people qu'on reconnaîtra si on est perspicace, saisis au fil de situations tendres ou hard.
Avec l'air de ne pas y toucher, le premier roman de
Fabien Béhar met à nu une époque en plein bouleversement amoureux - la nôtre.
«Dandy négligé», ainsi se définit
Fabien Béhar, qui a été comédien au cinéma et au théâtre, avant de glisser vers l'écriture dramatique (Prostitués, présenté en lecture à l'Odéon). du théâtre au roman, du dandysme à la littérature, il n'y a qu'un pas. Fuck Buddies le franchit avec talent."
Je me suis dit "pourquoi pas?" Ca m'avait l'air bien sympathique. Une phrase dans ce pitch aurait pourtant dû attirer mon attention: "Des hommes bien sûr, des femmes aussi, quoique pas toujours sur le modèle qu'on attend..." Mais non. Je n'ai absolument pas percuté. Et voilà donc que je me retrouve avec un bouquin qui n'est pas non plus un roman mais plutôt un recueil de textes très courts mais surtout... un livre résolument gay.
Il y a quelques expériences avec des femmes. Deux ou trois, pas plus, sur plus de 150 textes d'une page ou deux. Quand je m'en suis rendu compte, j'imagine que j'ai dû changer de couleur, arborant malgré tout un petit sourire compatissant. "Mais quel con..." me suis-je dit.
Et pourtant... Pourtant ce bouquin, sans grande prétention est très bien écrit malgré un style que je qualifierais de simpliste. Une certaine poésie se dégage de tous ces corps anonymes et cette poésie rend le tout agréable à lire. On n'est pas dans le chef d'oeuvre, malgré un potentiel certain, on est dans le moment agréable, l'évasion. Il faut dire qu'entrer dans la tête d'un homosexuel, pour moi, c'est très exotique. Enfin, tant que c'est dans la tête... [...]
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